Réunis le 2 juin en assemblée générale à Mulhouse (Haut-Rhin), les adhérents du Pôle Véhicule du Futur avaient tous à l’esprit les mutations et tensions multiples qu’ils doivent gérer. Le franc-comtois Lisi Automotive, l’un des membres « premium », leur a exposé sa façon de se préparer et d’ores et déjà, d’agir.


Les mutations, la filière de l’industrie automobile en a connu, mais celle du moment dépasse les précédentes en intensité. Ce ne sont pas les adhérents du Pôle Véhicule du Futur (PVF) qui diront le contraire. Réunis le 2 juin en assemblée générale à Mulhouse (Haut-Rhin), dans les locaux de l’école ingénieurs Ensisa, ils ont pu échanger entre eux sur les facettes multiples qui caractérisent le chamboulement du moment : quadruple crise du Covid, des approvisionnements, du coût des matières premières et des prix de l’énergie, venant se greffer sur la lame de fond de la décarbonation et de la sortie qui s’engage du véhicule thermique.

Le verdict du marché, lui, reste préoccupant pour les constructeurs et leurs sous-traitants : moins  18,6 % d’immatriculations en France depuis le début de l’année.

Le pôle, dans ce contexte, se propose de jouer un rôle de conseil et d’accompagnement qui ne semble pas manquer de pertinence, à en juger par l’audience croissante dont il bénéficie auprès des entreprises de Bourgogne-Franche-Comté et du Grand Est, telle que rappelée à l’occasion de l’assemblée générale : 79 nouveaux adhérents l’an dernier portant le total à 475 dont 422 entreprises, « fort rebond de l’activité de formation » au sortir des confinements avec 31 sessions l’an dernier pour 173 participants, « montée en puissance de la plate-forme pédagogique numérique » 4hfactory.tech qui a franchi le cap du millier de visiteurs, etc.

 

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Parmi ses actions d’accompagnement, le Pôle Véhicule du Futur s'adresse notamment aux entreprises de fonderie, forge et usinage en vue de la diversification que rend indispensable la montée ou l’émergence de la propulsion électrique, hybride et hydrogène. L’étude de fin 2021 du cabinet Alix Partners pour le compte de la Plate-forme automobile (PFA) chiffre jusqu’à 60 %, la chute de volumes que pourrait connaître en dix ans le décolletage et la fonderie automobiles.

 

 Redéfinition tous azimuts

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Eric Fernandez (à droite), directeur de l'activité fixations de Lisi Automotive,
a exposé les transformations en cours de l'offre dans cette spécialité. © Mathieu Noyer


Pour illuster les mutations de l'industrie automobile, un cours pratique a été servi sur un plateau à l’assemblée générale par un poids lourd de la filière régionale : Lisi Automotive. Succédant parmi les témoignages à son voisin le groupe Gaussin, le spécialiste franc-comtois des assemblages rapides (chiffre d’affaires de 484 millions d’€ l’an dernier dans l’automobile) a exposé comment il a clairement structuré son adaptation à l’électrification.

Son domaine de prédilection, la fixation, devrait connaître une stabilité de volumes selon l’étude PFA – Alix Partners, et sa valeur économique rester identique, « mais ce ne seront pas les mêmes fixations », a souligné jeudi Eric Fernandez, directeur général de la division fixations de Lisi Automotive.

« Ceci nous amène à un travail de redéfinition tous azimuts, en commençant par identifier toutes les zones impactées : les applications à la chaîne de traction, les fonctions relatives comme le réglage des freins de parking, la gestion du bruit et des vibrations dans l’habitacle, l’autonomie, l’allègement », a-t-il exposé.

 

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Lisi Automotive conçoit par exemple de nouvelles vis adaptées à l’électro-mobilité, étanches à l’eau et à la fumée et s’engage dans des coopérations avec d’autres matériaux que les métalliques, comme le caoutchouc. « Notre portefeuille client s’élargit à des spécialistes de l’électrique », ajoute Eric Fernandez.

La route du groupe familial de Grandvillars (Territoire de Belfort) vers la décarbonation passe par deux étapes de temps - 2030 pour une réduction des émissions de C02 de 50% de son process et 2050 pour la neutralité de carbone – et par un lieu en particulier : Mélisey (Haute-Saône) où son usine de composants mécaniques de sécurité joue un rôle pilote de la transformation.

 

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