
TRANSPORTS. C’est parti pour le - vieux - projet de raccordement ferroviaire de l’Euroairport Bâle-Mulhouse.
Du moins pour sa discussion officielle…
Lundi prochain 6 mai, débute la concertation publique trinationale entre la France, la Suisse et l'Allemagne.
Un investissement de 120 millions d'€ à l'horizon 2048-2020, mais il faudra franchir plus d’un obstacle, à commencer par celui du financement.
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L’aéroport de Bâle-Mulhouse et Réseau Ferré de France organisent cette concertation du 6 mai au 20 juin, en association avec la Région Alsace, sous forme d’un appel à contributions et avis sur un site Internet dédié www.eapbyrail.org, et via quatre réunions publiques en France, Suisse et Allemagne.
Le raccordement consistera à créer une dérivation de 6 km de la ligne Strasbourg-Bâle pour amener des TER alsaciens et des trains régionaux bâlois à une nouvelle gare à construire à quelques mètres de l’aérogare.
La cadence journalière n’est pas encore fixée, mais l’objectif en heures de pointes est de 10 trains horaires par sens.
Bien que le projet se situe entièrement en territoire français et se plie par conséquent à la procédure hexagonale, ses promoteurs prennent soin de souligner le caractère trinational de la concertation.
Allemands et Suisses étant connus pour se montrer chatouilleux sur tout ce qui touche à l’environnement et au bruit autour de l’Euroairport.
L’enquête publique ultérieure intégrera la position des territoires voisins en appliquant le dispositif européen Espo prévu pour les projets transfrontaliers. La discussion avec le public ne prendra pas la forme la plus aboutie du débat public.
La taille du projet (220 millions d’€ d’investissements) le situe dans une catégorie où un tel débat est possible mais pas obligatoire.
La Commission nationale du débat public a estimé qu’il pouvait se contenter d’une concertation plus légère, mais tout de même « renforcée », notamment sur les questions d’environnement. Le dialogue sera placé sous l’égide d’un « garant » : François Leblond, préfet de région honoraire, président de la commission du débat public du Grand Paris.
Autre point soulevé dès ce stade initial : l’égal bénéfice que retireront les territoires de chaque pays, en se référant aux études préalables.
« La part modale des transports communs dans l’accès à l’Euroairport passera au total de 30 à 43 % et son augmentation s’observera partout : en France où elle bondira de 8 à 29 %, mais aussi en Allemagne (30 % au lieu de 25 %) et en Suisse où elle atteindra 58 %, un niveau top pour un aéroport en Europe », souligne Philippe Griffet, chef du service des projets d’investissements à la direction régionale Est de RFF.

Le 5ème aéroport de province français
« Le projet contribuera aussi au développement et à l’attractivité économique du bassin transfrontalier dans son ensemble », ajoute-t-il.
Les avis alimenteront la réflexion du comité pilotage trinational qui lancera au second semestre 2013 plus d’un an d’études techniques, économiques et environnementales, préalables à l’enquête publique. « L’horizon de réalisation est 2018-2020 », souligne Luc Gaillet, directeur du projet à l’Euroairport.
Pour cela, il faudra réunir les financements, ce qui est loin d’être fait, mais le temps ne presse pas encore pour constituer le tour de table.
Le projet a recueilli à ce jour des promesses de financement d’un peu plus de 45 millions d’€ auprès de l’État fédéral suisse, du canton de Bâle-ville, du Land allemand de Bade-Wurtemberg et du conseil général du Haut-Rhin.
L’Euroairport a transporté 5,35 millions de passagers en 2012, ce qui fait de lui le 3ème aéroport suisse et le 5ème aéroport de province français.
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