En prévision de l’édition 2025 du salon Euro Suppy Chain qui se tiendra le 12 juin, nous vous proposons en association avec son organisateur, le Parc Expo de Mulhouse, un rendez-vous mensuel sur les nouvelles facettes de la logistique et de la supply chain, telles qu’elles sont mises en œuvre ou pensées par des entreprises et acteurs du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté. Nous l’inaugurons aujourd’hui avec les sites bourguignons du groupe Blondel et la papeterie Lucart dans les Vosges. Groupe familial de Picardie, Blondel adapte la supply chain de sa livraison des vins aux nouveaux comportements des acheteurs professionnels et particuliers, en premier lieu la montée des commandes en ligne. Il la met en œuvre spécifiquement pour le terroir bourguignon, devenu l’un de ses fiefs par l’acquisition des sociétés Martelet et Sobotram.
Plus immédiat, plus « coup de cœur », plus proche du producteur : l’achat de vin a changé. Alors, la logistique qui lui est associée doit le faire aussi. Le transporteur et logisticien Blondel adopte cette posture et il choisit la Bourgogne pour la mettre en œuvre, depuis le début de cette année.
Le terroir bourguignon lui semble particulièrement concerné par les nouveaux comportements, il présente une taille (32.000 hectares de vignes pour une production proche de 2 millions d’hectolitres en 2023) propice à l’expérimentation à grande échelle et de surcroît, il se situe au cœur de l’un de ses propres fiefs : 30 % de l’effectif du groupe familial basé en Picardie, soit 1.200 personnes sur le total de 4.000, exerce en Bourgogne, sur un quart des 400.000 m2 de capacités totales d’entreposage, suite aux deux acquisitions qui ont été opérées, celles des sociétés Régis Martelet (Côte d’Or) en 2019 et Sobotram (Saône-et-Loire) en 2023.
C’est ainsi que le site Martelet de Marsannay-la-Côte devient la plaque tournante d’une nouvelle offre d’ « e-logistique », appellation qui souligne sa correspondance avec l’e-commerce, dont la division (« business unit » BU) dédiée du groupe Blondel est déjà installée chez lui. Il s’agit ainsi d’adapter l’organisation de la livraison à l’achat en ligne.
« Nous fonctionnons selon un mode à tiroirs qui vise à coordonner au maximum les étapes de stockage, de préparation, de conditionnement et d’expédition. Il est fondé sur le principe du packaging personnalisé et de la livraison à domicile ou en point-relais, ainsi que le consommateur acheteur en ligne en a pris l’habitude pour la plupart des produits qu’il commande », décrit Michel Berthelon, directeur de la BU e-commerce.
La plateforme concernée dispose du statut d’entrepositaire agréé auprès des Douanes qui est requis pour les détenteurs de produits alcoolisés soumis à droit d’accise. Sur les 3.000 m2 dédiés à cette activité, elle fonctionne selon la règle CRD (Capsule Représentative de Droit) autorisant le stockage de tels produits dont les taxes et droits ont été payés.
Dès lors, Blondel propose son offre en mode externalisation de leur logistique, aux cavistes mais aussi aux producteurs de toute taille : leurs sites Internet deviennent le support privilégié d’un tiers des acheteurs de vin en ligne (*), juste devant ceux des cavistes. « Nous souhaitons casser les idées reçues d’une externalisation de l’e-logistique des vins et spiritueux qui serait réservée à des grands domaines, et qui serait compliquée à mettre en œuvre, argumente Michel Berthelon. Aux producteurs d’AOC de Bourgogne, nous pouvons apporter la personnalisation de l’offre, la proximité et les conseils pour qu’ils tirent parti de l’expérience client digitale qui se développe : la dégustation de vins en caves se traduisant spontanément par une commande en ligne. »
Livraisons en moins de quatre heures

Le groupe familial au chiffre d’affaires de 400 millions d’euros déploie une autre facette de son offre pour les vins et spiritueux, à l’échelle de la Bourgogne-Franche-Comté, grâce aux moyens et aux agences de sa filiale Sobotram. Elle rend possible la livraison en moins de quatre heures aux clients professionnels (restaurateurs, cavistes…) et aux particuliers.
Blondel annonce ainsi apporter « l’assurance d’un enlèvement et d’une livraison d’un ou plusieurs cartons le jour même, y compris le samedi matin, par une équipe formée à manipuler la marchandise avec soin, avec une traçabilité à toutes les étapes. » Une application mobile devrait être opérationnelle à la fin de ce premier trimestre pour les vignerons et négociants, de sorte à « programmer leurs livraisons express en quelques clics. » Le groupe Blondel estime ainsi « ouvrir le champ des possibles » à la supply chain caractéristique des vins et spiritueux.

Le groupe Blondel a également réalisé un joli coup en ce début d’année dont les retombées directes se situent en Bourgogne. Il a décroché la distribution de produits du groupe L’Oréal pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Ce contrat sera mise en œuvre à Chalon-sur-Saône, dans 6.000 m2 de l’entrepôt sécurisé Sobotram récemment inauguré, qui répond aux exigences de la règlementation Seveso seuil haut. Une caractéristique qui a été décisive dans le choix du géant cosmétique français, plus spécifiquement de son entité L’Oréal International Distribution (LID). Le site chalonnais dispose, en outre, de toutes les qualifications nécessaires pour assurer les prestations de douane, de par son statut d’OEA (opérateur économique agréé).
A la cadence de 700 colis par heure, il sera en charge de la gestion de plus de 20.000 commandes annuelles par une série de prestations variées : stockage, préparation de commandes et de colis, copacking, étiquetage, mise à disposition de la PLV (publicité sur le lieu de vente). Une solution de tri automatisée, fournie par le spécialiste de la mécanisation des flux Ciuch, apporte selon Blondel un atout-clé à sa réponse : « Située en fin de chaîne, elle accélère deux process importants que constituent le regroupement des commandes et leur restickage, à savoir l’intégration du mode d’emploi dans la langue du pays destinataire », expose Adrien Queguiner, ingénieur développement chez Blondel. Des commandes de détail ou très personnalisées peuvent ainsi s’insérer sans perturber le fonctionnement logistique d'ensemble.
Photos fournies par l'entreprise.
(*) source : Baromètre Sowine/Dynata de 2024