MONTRES/DOUBS. De l’audace, de l’innovation technologique, un pari sur la filière française et de nouvelles collections. Les horlogers franc-comtois n’ont pas chômé pendant l’été.
Premier épisode de l’actualité horlogère de la rentrée avec Phenomen et son premier modèle, Michel Herbelin qui dévoile désormais ses nouveautés à Paris et Réparalux qui sort un chronographe.
Et la suite demain avec Utinam et Routine.

 

• Les cinq premières montres Phenomen sont en cours d’assemblage.

 

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Alexandre Meyer, designer (à droite) et Sylvain Nourisson, horloger. © Laurent Cheviet.

 

Dans les locaux que Phenomen occupe depuis un an, dans le quartier Palente à Besançon, une pièce réunit le « trésor » (35.000 composants horlogers bruts) et une machine de contrôle optique automatisée de haut vol.

 

La petite société horlogère créée en 2016 par Alexandre Meyer, designer passé par le bureau de création de PSA, à Vélizy, et toqué d’horlogerie, s’est donné les moyens de ses ambitions : lancer Phenomen, une marque de montres aux formes aussi audacieuses qu’iconoclastes, dans un esprit « audace et luxe à la française ».

 

En octobre 2017, l’horloger Sylvain Nourisson, formé à Morteau (Doubs) et ayant fait ses armes chez La Joux-Perret, en Suisse, est venu le rejoindre, donnant un coup d’accélérateur au projet.


Après un an de travail et de développement, le premier modèle, Axiom, est en cours d’assemblage et, d’emblée, frappe fort : la boîte n’a rien de rond ni de carré, et encore moins la forme d’un tonneau, mais plutôt celle d’un trapèze rappelant la carrosserie de certaines belles voitures ; la montre se déploie en hauteur en affichant l’heure en amphithéâtre.


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Le scénario tient en trois contraintes : un design audacieux, une mécanique complexe, une taille idéale. « La complication est dans la minute rétrograde et l’heure rétrograde et sautante, le tout étant synchronisé à la fin, ce qui constitue une petite prouesse technique », explique Alexandre Meyer pour décrire le mouvement exclusif à double-barillet offrant plus de 100 heures de réserve de marche.

 

Un jeune horloger, Maxime Colson, venu les rejoindre, assure l’assemblage. Il est dans les temps. Les cinq premiers modèles (prix de vente autour de 60.000 € hors taxes) seront prêts à être commercialisés auprès de collectionneurs et revendeurs du monde entier fin septembre, comme promis en mars 2018 à Bâle où fut présenté le prototype.

 

 

 

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• La maison Michel Herbelin sort le grand jeu.

 

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Maxime Herbelin (debout), directeur marketing et Mathieu Herbelin, directeur de la création. © Laurent Cheviet.

 

Cela fait quatre ans déjà que la maison Michel Herbelin, de Charquemont, dévoile ses nouveautés à Paris. C’est ce qu’elle vient de faire dans les salons de l’hôtel Sofitel, dans le 8e arrondissement, jeudi dernier 5 septembre. Après une année 2017 compliquée pour tous les horlogers, 2018 a vu, chez Herbelin, un petit redressement conforté par la créativité de cette année particulière : celle des 70 ans de l’entreprise, et celle des 30 ans de son modèle phare, la montre Newport, dont trois nouvelles versions avaient été présentées à Bale.


« Les trois versions du modèle anniversaire se vendent bien, nous avons même épuisé le chronographe », confirme Maxime Herbelin, directeur marketing et petit-fils du fondateur.

 

Et en cette rentrée, à Paris, Herbelin a présenté une nouvelle version de la collection Antarès, une montre féminine de forme lyre avec un bracelet interchangeable ; et une nouvelle collection, masculine pour l’instant, baptisée Cap Camarat. « Un montre inspirée des années 70, qui remplace la collection Odyssée, dans un esprit sport chic, avec un gros bracelet métal et une boîte intégrée qui finit sur le bracelet, sans cornes. »


montreherbelinPortée par la troisième génération, la maison horlogère de Charquemont - qui avait sorti sa propre montre connectée en 2017 - soigne aussi son image avec deux premiers ambassadeurs qui ont déclaré leur flamme à la marque franc-comtoise cet été.

 

Ils s'agit du chef Xavier Pincemin (du restaurant Speakeasy Piano Bar à Paris qui s’était fait connaître dans l’émission Top chef en 2016) et le mixologue Guillaume Guerbois (dirigeant de Hermosa Création et enseignant à l'école Ferrandi Paris).

 

Le savoir-faire, la précision, le souci du détail les rapprochent, estime-t-on à Charquemont.

 

 

 

 

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• Réparalux poursuit l’aventure de sa marque HD avec un chronographe.

 

 

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Julien Humbert-Droz, troisième génération de l'atelier bisontin Réparalux présente le chronographe HD6. © Laurent Cheviet.

 

A Besançon, le discret atelier de réparation et de SAV avait plongé dans le grand bain des créateurs de montres en juin 2016, avec son premier modèle, la HD1. Insufflée par Julien Humbert-Droz, représentant de la troisième génération des horlogers bisontins, la nouvelle marque semble avoir trouvé son public en surfant sur la vague de l’esthétique vintage et, surtout, en proposant des modèles équipés de mouvements suisses de qualité à prix raisonnables - privilège de l’atelier - très attendus par les collectionneurs.

 

C’est encore le cas de sa sixième création, dans les cartons depuis le début de l’aventure : un chronographe équipé d’un mouvement suisse 28-94 de chez ETA, certifié COSC et vendu à moins de 1.000 euros.


« C’était un mouvement à deux compteurs mais on l’a équipé d’un troisième compteur », explique-t-il. « Comme à chaque fois, nous nous gardons une intervention sur le mouvement. »

 

montredrozPour le verre, le choix s’est porté sur un saphir bombé, à la fois résistant et rétro, et l’expérience de Réparalux ayant montré que les poussoirs trop proéminents sont fragiles, les deux poussoirs - décalés de la couronne pour des raisons esthétiques - sont de taille modeste et de forme ronde, afin d’être moins exposés aux chocs.


Baptisé HD6, le chronographe est décliné en trois couleurs, livré avec deux bracelets, un acier et un cuir, et fabriqué à 300 exemplaires numérotés.

 

Depuis juin 2016, la nouvelle marque a déjà vendu 1.250 exemplaires de ses montres, et d’autres modèles sont déjà en cours de développement. « Une belle aventure », admet le jeune horloger.

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