ELECTIONS RÉGIONALES. Pas de nouvelle personnalité dans l’Est à l’issue des élections régionales.
Dans un scrutin serré, la Bourgogne Franche-Comté reste à gauche en choisissant la présidente sortante du conseil régional de Franche-Comté, Marie-Guite Dufay.
L’Alsace Champagne-Ardenne Lorraine élit haut la main Philippe Richert, le président sortant de droite du conseil régional d’Alsace.
Le Front National est le premier groupe d’opposition en Alsace Champagne-Ardenne Lorraine et à un siège près, devient aussi important que la droite traditionnelle en Bourgogne Franche-Comté.
BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ.

« Une élection chèrement acquise », c’est ainsi que Marie-Guite Dufay, présidente sortante du conseil régional de Franche-Comté a qualifié hier soir, sa victoire en Bourgogne Franche-Comté dans une triangulaire très serrée. Elle recueille 34,68% des voix contre 32,89% à François Sauvadet, le candidat des Républicains arrivé second et talonné par Sophie Montel, tête de liste du Front National qui obtient 32,44% des suffrages.
Malgré son échec, le Front National largement en tête au premier tour résiste bien, principalement dans les territoires ruraux où les électeurs le placent en tête avec 34% des suffrages.
Ce sont les deux plus grandes villes, Dijon et Besançon qui font gagner Marie-Guite Dufay. A Dijon, elle obtient 43,54% des voix. A Besançon, un votant sur deux s’est prononcé en sa faveur.
François Sauvadet qui reconnaît sa défaite, sauf dans le département de la Côte-d'Or où il est en tête avec 38,54% des voix, laissera son fauteuil de député en raison de la loi sur le cumul des mandats, pour conserver la présidence du conseil général de la Côte-d'Or et son nouveau siège de conseiller régional.
Le nouveau conseil régional de Bourgogne Franche-Comté comptera 100 élus : 51 élus de gauche (PS-PRG), 25 de droite (UDI-Les Républicains) et 24 du Front National.
Qui est Marie-Guite Dufay ?
Parisienne, installée en Franche-Comté depuis 1971 où elle occupe plusieurs postes de la fonction publique à la préfecture et à l’ANPE, Marie-Guite Dufay démarre sa carrière politique en 1989 comme conseillère municipale de Besançon et rejoint le parti socialiste quatre ans plus tard.
En 2001, elle est nommée quatrième adjointe par Jean-Louis Fousseret, le maire actuel de Besançon, et prend la responsabilité des politiques sociales.
En 2004, elle est élue au conseil régional de Franche-Comté sur la liste menée par Raymond Forni qui lui confie les secteurs du développement économique, de l’économie sociale et solidaire et de l’emploi.
Désignée pour assurer l’intérim de l’exécutif au décès de Raymond Forni, elle est élue présidente du conseil régional de Franche-Comté le 24 janvier 2008 et l’une de ses adversaires s’appelle déjà Sophie Montel, la candidate FN de l’élection régionale 2015.
Réélue en 2010, Marie-Guite Dufay a fait de la Franche-Comté le laboratoire de la transition énergétique dans le bâtiment et porte une intérêt particulier à l’économie sociale et solidaire.
Ce que la future présidente du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté veut faire en matière économique, relire l’article de Traces Ecrites News ici.
ALSACE CHAMPAGNE-ARDENNE LORRAINE.

Philippe Richert, tête de liste Les Républicains-UDI-Modem, l’emporte haut la main avec 48,40% des voix dans une triangulaire avec Florian Philippot, le candidat du Front National qui, avec 36,08 %, ne progresse pas par rapport au premier tour et Jean-Pierre Masseret, le président PS du conseil régional de Lorraine qui, avec 15,51%, atteint à peine son score du premier tour.
Le président sortant du conseil régional d’Alsace, profite d’une forte mobilisation de l’électorat des autres listes de gauche (écologistes, Front de gauche, certainement aussi des régionalistes de Jean-Georges Trouillet ainsi que des socialistes qui ont entendu l’appel de Manuel Valls et de plusieurs maires lorrains en sa faveur « pour faire barrage au Front National ».
Il profite aussi du réveil des abstentionnistes avec une participation passée de 48% au premier tour à près de 57%.
Le Front National devient le premier groupe d’opposition à la future majorité. Le PS Jean-Pierre Masseret qui s’était obstiné à maintenir sa liste malgré une forte hostilité, y compris dans son camp, sauve 19 sièges.
« Ces deux tours de scrutin sont très clairement un appel à faire de la politique différemment », a déclaré le vainqueur qui dit vouloir « faire de ce Grand Est un laboratoire de la démocratie territoriale ».
Le nouveau conseil régional d’Alsace Champagne-Ardenne Lorraine que Philippe Richert a déjà baptisé Grand Est comptera 169 élus : 104 élus Les Républicains-UDI-Modem-divers droite, 46 élus Front National et 19 socialistes.
Qui est Philippe Richert ?
Né en 1953 à Ingwiller (Bas-Rhin), Philippe Richert est président du conseil régional d’Alsace depuis 2010.
Licencié ès sciences naturelles de l'université Strasbourg I - Louis Pasteur, il a été enseignant de collège avant de faire ses premiers pas en politique aux côtés d'Adrien Zeller qui allait devenir le président du conseil régional d’Alsace en 1996 et jusqu’à son décès en 2009.
Philippe Richert est pour la première fois élu aux élections cantonales dans le Bas-Rhin en 1982, sous les couleurs du petit mouvement centriste local « Initiatives alsaciennes ». Il devient le président du conseil général du Bas-Rhin en 1998 pendant dix ans.
Il tente sa chance à la mairie de Strasbourg lors de l'élection municipale de 1995 mais est battu par la maire socialiste sortante Catherine Trautmann.
Passé à l'Union pour la démocratie française (UDF), il adhère à l'Union pour un mouvement populaire (UMP) à sa création en 2002.
Philippe Richert fut également sénateur et même, le plus jeune, à l’âge de 39 ans en 1992, siège qu’il occupera à nouveau de 2005 à 2010.
En 2010, en pleine vague rose, il réussit à faire de l’Alsace la seule région à majorité de droite. Ce qui lui vaut de devenir pendant deux ans ministre des collectivités territoriales dans le troisième gouvernement Fillon.
Avant la préfiguration de la réforme territoriale, il tente de créer un Conseil d'Alsace unique par fusion du conseil régional et des deux conseils généraux du Bas et du Haut-Rhin, mais un référundum populaire l’en empêche.
Particulièrement sensible aux questions de l’environnement, il a fait de l’Alsace un laboratoire en la matière, participe aux travaux préparatoires au Grenelle de l’environnement et en tant que parlementaire, a fait évoluer les lois sur l’archéologie préventive et la protection du patrimoine.
Ce que le futur président du conseil régional d’Alsace Champagne-Ardenne Lorraine veut faire en matière économique, relire l’article de Traces Ecrites News ici.