ECO)BREF. La Bourgogne Franche-Comté vote aujourd’hui son premier budget. DigitPrime vise l'international à travers la Suisse. Le charcutier alsacien Kirn construit une nouvelle usine. La Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté est très prêteuse. Abéo à nouveau fournisseur des Jeux olympiques d’été. Le Côte-d’Orien Bobard rachète les tracteurs enjambeurs électriques du Marnais Kremer Energie.


- La Bourgogne Franche-Comté vote aujourd’hui son premier budget.

 

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Dessiné par un collectif d’architectes de la Nièvre, l’agrandissement du lycée Bérégovoy à Nevers fait partie des chantiers de l’année. ©Warnant. L'an prochain, priorité sera donnée aux lycées comtois, beaucoup plus nombreux.


C’est un budget de fusion, dixit Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, qui doit être voté aujourd'hui vendredi 29 avril à Dijon.  D’un montant de 1,317 milliard d’€, le premier budget de la nouvelle région est l’addition des budgets des deux anciennes. Le principal effort porte sur les travaux dans les lycées qui, avec 110 millions d’€, soit un quart du budget d’investissement (environ 400 millions), vont au-delà d’une stricte addition, selon la présidente.


Une année n’est donc pas de trop pour harmoniser les politiques des deux anciennes régions. Parmi les chantiers, l’organisation des services en quatre pôles (développement économique et formation, éducation, culture et sports, aménagement du territoire, transports et environnement, ressources et finances, enfin prospective) conduira, d’ici juin, à la nomination de cinq directeurs généraux adjoints « au lieu de 8 aujourd’hui », souligne Marie-Guite Dufay qui veut ménager les représentants du personnel.

 

Dans une conférence de presse le 27 avril, la présidente a confirmé une organisation bi-site. Les directions de service seront réparties entre Dijon et Besançon « pour un équilibre des états-majors ». Ce qui n’empêchera pas un service installé par exemple à Besançon, d’avoir du personnel à Dijon.


L’année sera également consacrée à l’écriture du schéma de développement économique avec la fusion des dispositifs d’aides aux entreprises et de la promotion économique. Une seule agence régionale de développement économique sera constituée en fin d’année, actant la fusion entre l’Ardie bourguignonne et l’ARD franc-comtoise, ainsi que la disparition des agences départementales de développement économique (c’est le cas de Doubs Développement, dont les effectifs devraient en partie rejoindre la future agence régionale).


La difficulté est liée à la différence de statut entre les deux agences : une association en Bourgogne et une société publique locale en Franche-Comté, la présidente étant favorable au statut de société publique locale pour la nouvelle agence de développement. En attendant, les règlements d’aides aux entreprises appliqués sont ceux des anciennes régions.


Enfin, l’harmonisation de la fiscalité n’interviendra pas avant le budget 2017, bien que le présidente ait déjà fait son choix, celui d’aligner le tarif des cartes grises sur celui de la Bourgogne (51€/CV), presque le double de la Franche-Comté (36€). Une situation qu’une pétition en ligne ayant recueilli à ce jour près de 18.000 signatures, dénonce : pour un véhicule 4 cv, il en coûtera, pour un automobiliste franc-comtois, 60 € de plus qu'aujourd'hui.

 

- DigitPrime vise l'international à travers la Suisse.

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La start-up créée en 2012 explore les possibilités offertes par les nouvelles technologies. © Digitprime.

 

La start-up belfortaine DigitPrime est en train de créer une entité en Suisse, à Porrentruy, dans le canton du Jura. Les trois associés actuels vont être rejoints par un quatrième, de nationalité suisse : les statuts de la nouvelle structure sont en cours de dépôt, après un travail de plus de quatre mois.


Zo Rasatavohary, P-DG de DigitPrime, explique que cette démarche vise dans un premier temps le marché suisse de Porrentruy à Lausanne et Genève, mais aussi le marché européen, à travers un label "made in Suisse" potentiellement plus porteur que le "made in France".


La société belfortaine positionner une stratégie de marque en mettant l'accent en Suisse, sur son activité produits plus que sur les services. Un site Internet dédié à l'activité suisse est en cours de finalisation et la communication sur ce projet est imminente.


DigitPrime, selon son P-DG a atteint un chiffre d’affaires de l'ordre de 950 000 € en 2015 (+24%) et emploie actuellement une vingtaine de personnes.

 

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- Le charcutier alsacien Kirn construit une nouvelle usine.


Kirn, le spécialiste alsacien de la charcuterie fine, investit 15 millions d’€ pour construire une nouvelle usine à Illkirch, au sud de Strasbourg (Bas-Rhin). La nouvelle unité de 8 500 m2 sera prête en 2017 et répondra mieux que l’actuelle aux dernières normes.


La société fondée il y a plus d’un siècle emploie une centaine de personnes et espère en recruter 50 autres à la suite de ce déménagement. Avec la 4e génération à sa tête, la charcuterie créée au début du 20ème siècle au centre de Strasbourg, possède aujourd’hui 6 points de vente et un restaurant en Alsace et commercialise les produits en France via les épiceries fines et à l’international dans les grands magasins.

 

- La Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté booste les crédits aux entreprises.

 

La banque mutualiste est prêteuse, voire très prêteuse. Son encourt de crédit s’est accru de 8% en 2015 pour atteindre les 9,3 milliards d’€. Sur ce montant, 2,6 milliards correspondent aux prêts accordés l’an dernier, dont 20 000 aux entreprises de toute taille.

 

michelgrassMichel Grass (en photo), le président de la Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté, et Bruno Duchesne, son directeur général, ont eu l’opportunité, hier au soir à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) lors de l’assemblée générale des 160 000 sociétaires, de marteler ces chiffres à leurs sociétaires.

 

Cette stratégie volontariste résulte d’une baisse drastique des taux d’intérêt voulue par la Banque Centrale  Européenne (relire notre interview de Bruno Duchesne sur le sujet) qui impose à l’établissement coopératif de faire du volume pour se développer, et en étant présent sur tous les marchés.

 

Revers de la médaille : le coût du risque, c’est-à-dire les provisions pour impayés atteignent 41,5 millions d’€, soit 11% du chiffre d’affaires de 365 millions. « Oui, mais nous pouvons nous le permettre avec un ratio de solvabilité de 22,4%, alors que la norme réglementaire est à 8% », indique Michel Grass.

 

Autre nouveauté annoncée : l’accompagnement des entreprises en difficulté. Une structure dédiée sera créée dès ce mois de mai. Elle s’adresse aux entreprises en procédure de sauvegarde ou en redressement judicaire, dès la période d’observation.

 

« Avoir un trou d’air économique n’est pas une fatalité et nous nous devons d’être présent, avec toutefois des critères d’intervention efficaces que nous expliquerons prochainement », ponctue Bruno Duchesne.

 

Cette politique propre n’est uniquement possible, parce que l’établissement financier appartient à ses clients sociétaires qui n’ont de comptes à rendre qu’à eux-mêmes. « Voilà pourquoi, nous finançons dans la région une entreprise en création sur deux », se félicite Michel Grass, par ailleurs membre du conseil de surveillance du groupe BPCE.

 

La Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté en quelques autres chiffres :186 agences, 85 000 entreprises clientes, 1850 collaborateurs, 1,5 milliard de fonds propres, et 72 millions de bénéfices.

 

- Abéo à nouveau fournisseur des Jeux olympiques d’été.

 

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L'entreprise de Haute-Saône founit la totalité des installations de gymnastique, des buts de basket-ball et des podiums de compétition des JO de Rio. ©Abéo.


L’entreprise familiale de Rioz, en Haute-Saône, sera présente à Rio, au Brésil. Au-delà de l’anecdote, c’est une nouvelle victoire pour ce spécialiste des équipements sportifs et de loisirs qui s’était fait connaître aux JO de Londres.

 

Cette fois, Abéo a été retenue par le comité d’organisation pour la fourniture exclusive de la totalité des installations de gymnastique (marques Gymnova et Spieth de ses filiales à Marseille et en Allemagne), des buts de basket-ball (marque Schelde aux Pays-Bas) et des podiums de compétition (marque Acman développée au siège, à Rioz).


Démarrée en août 2014, la production est terminée et les différents équipements viennent tout juste d’être testés sur place. L'entreprise avait atteint une taille critique en 2015 en rachetant son concurrent néerlandais Janssen-Fritsen. Le petit groupe emploie un millier de personnes et a triplé son chiffre d’affaires depuis 2012, avec environ 150 millions d’€ réalisés en 2015, dont les deux tiers hors France.

 

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- Bobard (Côte-d’Or) rachète Kremer Energie (Marne), spécialiste du tracteur enjambeur électrique.

 

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Le marché du tracteur enjambeur électrique pourrait décoller sous l’effet de la viticulture durable. ©Kremer.


Spécialisés dans la construction de tracteurs enjambeurs et de systèmes de pulvérisation, les Etablissements Bobard Jeune, à Beaune en Côte-d’Or, ont racheté Kremer Energie, à Œuilly dans la Marne.


Cette TPE de cinq salariés construit et commercialise le T4E, un tracteur enjambeur électrique conçu par l’entreprise familiale Kremer Viticole, dont elle est l’émanation. Le tout premier modèle a été acheté par la maison de champagne Moët & Chandon en 2012.


De taille encore modeste, le marché du tracteur enjambeur électrique pourrait décoller dans les années à venir sous l’effet de la viticulture durable. C’est du moins le pari fait par l’entreprise Bobard, qui élargit ainsi sa gamme de produits, et dont les moyens permettront à Kremer « d’optimiser les coûts de fabrication et d’accroître la capacité de production » du T4E.

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