ECO)BREF. Roger Martin acquiert le Nivernais Merlot TP et Axiroute. Eurogerm poursuit une route internationale très dégagée. 39 heures payées 37 chez Smart en Moselle. A Mulhouse, un supermarché s’autoapprovisionne grâce au soleil. Acceo-Tadeo fait le bonheur de la commune des Bouchoux dans le haut-Jura. A Reims, le privé à la rescousse des start-up rémoises via Innovact Center. Le cluster du luxe souffle ses 10 bougies à Besançon.
- Le groupe de travaux publics Roger Martin se rapproche de la capitale.

En rachetant les entreprises Merlot TP à Mesves-sur-Loire, près de Nevers (Nièvre) et Axiroute à La Chapelle-Saint-Ursin, près de Bourges (Cher), le groupe bourguignon de travaux publics Roger Martin montre sa volonté de se donner les moyens d’aborder les marchés en région parisienne, limitrophe.
Les deux entreprises de terrassement et de voirie qui appartenaient à Eric Morin, entrepreneur bien connu dans la Nièvre, ont un atout : elles disposent d’un outil industriel avec 3 postes d’enrobé en propre qui complètent la centrale d’enrobage et la centrale à béton de Setec, implantation déjà ancienne de Roger Martin près de Châteauroux. A elles deux, Merlot TP et Axiroute réalisent 25 millions d’€ de chiffre d’affaires et emploient 130 salariés.
Le projet du Grand Paris ainsi que la perspective des Jeux Olympiques en 2024 génèrent un potentiel de chantiers dont le groupe né à Dijon, souhaite prendre part. « Les majors ne pourront pas tout faire », pronostique le patron de l’entreprise familiale, prêt à saisir d’autres opportunités dans la même zone géographique.
« Aujourd’hui est le bon moment pour faire de la croissance externe car les taux sont au plus bas », estime Vincent Martin qui a financé cette nouvelle acquisition sur fonds propres et par emprunt.
En début d’année, Roger Martin avait racheté deux entreprises du canton de Fribourg, en Suisse, Bugnon Construction et MJM Global Building. En 2016, le chiffre d’affaires du groupe devrait atteindre 215 millions d’€, en croissance de 5% (hors les toutes dernières acquisitions) et il emploie 1300 personnes. C.P.
- Eurogerm poursuit sa route internationale avec une croissance soutenue.
Le numéro un français des correcteurs de meunerie, des améliorants de panification et des ingrédients pour asseoir la régularité et la qualité des produits de la filière blé-farine-pain maintient une excellente croissance.
Cotée à la bourse de Paris, l’entreprise fondée près de Dijon en 1989 par Jean-Philippe Girard réalise sur le premier semestre 2016, un chiffre d’affaires de 46,2 millions d’€, en hausse de 9,3% et 11,3% à taux de change constant. Le résultat d’exploitation progresse de 19,4% à 3,7 millions et le bénéfice net par groupe atteint les 2,1 millions (+22,3%).
Les ventes à l’international d’Eurogerm représentent maintenant 60% de son activité (27,4 millions d’€) et porte une partie du développement. Mais le marché national demeure aussi très bien orienté avec une commercialisation en croissance de près de 12%, à 16,7 millions. D.H.
- 39 heures payées 37 chez Smart en Moselle.
Déjà passée en début d’année d’une durée de travail hebdomadaire de 35 heures à 37, l’usine Smart à Hambach (Moselle) fonctionne depuis le 1er octobre au rythme de 39 heures hebdomadaires payées 37.
Le dispositif proposé par la direction de Smart France jusqu’au 1er octobre 2019 (date d'un retour aux 37 heures et 35 heures en 2020) vise à réduire le coût horaire du travail de 6%. 56% des employés l’avaient approuvé par référendum consultatif l’an dernier, mais les syndicats l’avaient rejeté : des avenants aux contrats de travail avaient alors été signés individuellement.
Quant aux cadres, ils voient leurs jours de RTT diminués. La filiale du groupe allemand Daimler produit en Moselle 100.000 véhicules par an et emploie 800 salariés. C.P.
- A Mulhouse, un supermarché s’autoapprovisionne grâce au soleil.

Electro Concept Energie à Rixheim, près de Mulhouse (Haut-rhin) et le supermarché à l’enseigne Super Super U de Wittelsheim, également dans la banlieue de Mulhouse, inaugurent le 11 octobre, la première centrale photovoltaïque d’Alsace, dite en autoconsommation.
Ce type d’installation alimente directement l’établissement équipé au lieu de renvoyer l’électricité produite dans le réseau EDF. Les 1.800 m2 de panneaux photovoltaïques d’une puissance de 268.000 kWh, installés sur un parking de 150 places, couvriront 23 à 24 % des besoins à l’année : « 3-4 % de la consommation en début ou en fin de journée, mais l’essentiel lorsque l’ensoleillement est à son maximum », précise l’installateur.
La centrale photovoltaïque devrait générer annuellement 30.000 € d’économies avec un retour sur investissement de 15 ans sur la totalité de l’investissement (centrale + bâti). La dépense de 580.000 € a été subventionnée par l’Ademe et Région Grand Est à hauteur 125.000 €. C.P.
- Acceo-Tadeo fait le bonheur de la commune des Bouchoux dans le haut-Jura.
Spécialiste des solutions pour faciliter, lors d’entretiens téléphoniques professionnels, la compréhension des personnes sourdes et malentendantes, Acceo-Tadeo développe sa plate-forme de e-trancription et son centre de formation des Bouchoux (320 habitants), dans le Jura.
Une aubaine pour la municipalité qui a pu ainsi endiguer l’exode rural et même redonner vie au cœur du village avec un projet de logements. Comme quoi le haut débit amené dans les villages et bourgs peut être un fabuleux vecteur de développement.
Car Acceo-Tadeo, qui emploie une centaine de personnes et réalise près de 8 millions d’€ de chiffre d’affaires, a investi l’ancienne gendarmerie et déjà créé 30 emplois de e-transcripteurs sur une cinquantaine prévus à terme. Le recrutement est bien évidemment local et épaulé par Pôle Emploi.
Le e-transcripteur, équipé d’un ordinateur muni d'une webcam et d’une machine de sténotypie, s'insère dans la communication téléphonique. Il retranscrit par écrit et en temps réel, tout ce que dit la personne entendante. Ces propos s'affichent sur l'ordinateur du déficient auditif.
Il peut même employer le langage des signes, guère plus usité qu’à 10%. Ce métier requiert une formation longue qui peut aller jusqu’à trois ans. D.H.
- Le privé à la rescousse des start-up rémoises via Innovact Center.
Les start-up hébergées ou accompagnés par Innovact Center, à Reims, vont pouvoir bénéficier désormais du soutien des acteurs économiques locaux. C’est le sens de l’émancipation et de la transformation en association, depuis le 1er août, de ce service jusqu’alors intégré à l’agence de développement économique Invest in Reims.
L’association sera gérée et financée par ses six membres fondateurs : la chambre de commerce et d’industrie de Reims-Epernay, dont le président, Jean-Paul Pageau, présidera aussi la nouvelle structure ; la Caisse d’Epargne Lorraine Champagne-Ardenne ; l’agence de communication Horizon Bleu ; le Groupe Frey, spécialiste de l’urbanisme commercial ; le promoteur-constructeur Financière Immobilière de Champagne ; et Chamdis, société gérant un hypermarché Leclerc dans l’agglomération rémoise. Reims Métropole continuera de verser une subvention à Innovact Center.
Le but de l’opération est de favoriser le rapprochement entre les entreprises locales et les start-up afin de dynamiser le bassin d’emploi rémois. L’association est bien sûr ouverte à d’autres membres. Chargé actuellement du suivi d’une trentaine de start-ups quelles que soient leur origine et leur domaine d’activité, Innovact Center est issu de la sédentarisation du forum Innovact organisé une fois par an, de 1995 à 2014, par la CCI Reims-Epernay. F.M.
- Le cluster du luxe souffle ses 10 bougies à Besançon.
Les sous-traitants horlogers et du luxe du plateau horloger, entre Besançon et la Suisse, s’étaient fédérés en réseau de compétences pour accroître leur visibilité, trouver des synergies industrielles, ajouter de l’expertise et du conseil à leurs prestations ou encore répondre, de façon collective et complémentaire, à des demandes inaccessibles seules.
C’était en 2006. Luxe & Tech vient de fêter ses dix ans sur le salon Micronora qui s’est achevé en fin de semaine dernière à Besançon.
Le cluster du luxe participait en tant qu’exposant, pour représenter ses 30 adhérents spécialisés en mécanique de précision, injection, décolletage, usinage, traitement et post-traitement de surface, tri de pièces, conception, développement… Aujourd’hui présidée par Eric Boucher, l’association semble avoir trouvé son rythme de croisière. Elle est organisée en un petit réseau de compétences qui fonctionne bien, et n’aurait pas forcément vocation à trop s’élargir, nous indique-t-on.
On lui doit notamment la création de la formation d’ingénieurs Microtechniques et design dans le luxe et la précision, à l’ENSMM (Ecole nationale supérieure de la mécanique et des microtechniques), à Besançon. M.C.