Les opérateurs privés Netalis, Trinaps et Vialis unissent leurs expertises et leurs moyens financiers pour constituer, au printemps prochain, un réseau continu de transport de données à très grande vitesse sur 260 km de fibre optique entre les deux territoires. Les entreprises utilisatrices doivent y trouver la garantie d’une infrastructure fiable, et pilotée depuis le local.


Peu importe qu’on utilise le train ou la voiture comme mode de comparaison. L’ « autoroute numérique Alsace/BFC » qui se constitue peut se présenter comme « une artère qui permet d’aller d’un point à un autre, en s’arrêtant à quelques stations de correspondance. »

Ainsi est-elle décrite par Nicolas Guillaume, le dirigeant de Netalis. L’opérateur franc-comtois de télécommunications pour les professionnels se trouve à l’origine de ce projet d’infrastructure du XXIème siècle, celle qui transporte non des marchandises mais des données. Il l’a présenté le 28 septembre à Mulhouse (Haut-Rhin), dans des locaux très emblématiques de la mutation, le Km0, point de rencontre de l’industrie et du numérique, en compagnie des partenaires qu’il a agrégés pour en supporter le coût : près de 2 millions d'€ pour une mise en place au printemps 2024.

 

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Cette autoroute numérique née de l’idée de Netalis est devenue en effet le projet commun d’un trio régional constitué avec ses confrères Trinaps à Belfort et Vialis à Colmar (Haut-Rhin). Il est flanqué d’un acteur national, Sipartech, qui vient apporter son expertise de la gestion de réseaux (30.000 km cumulés) et de leur connexion à des data centers (plus de 200, pour les grands noms de la tech).

L’autoroute numérique Alsace/BFC poursuit le but de véhiculer des flux numériques « de gros volumes », à très très haut débit (on raisonne en centaines de gigabits voire en térabits par seconde) en se « ravitaillant » auprès de quelques points comme Numerica à Montbéliard, les data center de Netalis à Besançon (Doubs) et de Trinaps à Belfort ou plusieurs de leurs homologues autour de Strasbourg.

 

Le maillon manquant du corridor de Marseille à Francfort

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La réalisation en cours de l'autoroute numérique Alsace/BFC a été présentée le 28 septembre dans les locaux Km0 à Mulhouse, par les dirigeants de Trinaps (Gauthier Douchet 1er à droite), de Vialis et de Netalis (Nicolas Guillaume, 4ème à droite).

 

Au total, 260 kilomètres de bande passante prennent forme depuis mai dernier et pour six mois encore, du Nord Franche-Comté à la capitale du Grand Est, comme le maillon, aujourd’hui manquant d’une chaîne plus large. « Il s’agit de créer un corridor numérique jusqu’à Marseille au sud et en direction de Francfort », énonce Nicolas Guillaume. En s’autorisant des détours : raccorder Dijon à l’ouest ou Bâle à l’est fait partie des hypothèses.

Pas de grosses tranchées de génie civil à déployer pour de la fibre optique supplémentaire, l'essentiel du réseau existe, la mise en place consiste surtout à sécuriser les fourreaux et à faire passer des câbles spécifiques.

 

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Un tel investissement n’est pas là que pour le plaisir de faire exister l’Est de la France sur une carte. L’ensemble de l’activité économique, les entreprises en premier lieu, doit en tirer parti pour une disponibilité et une fiabilité des réseaux qui puissent garantir la circulation et la protection de cette matière première essentielle qu’est devenue la donnée. Ceci grâce au local. « La proximité doit faire en sorte que les tuyaux ne soient plus un problème pour l’usager », souligne Gauthier Douchet, président de Trinaps. Nicolas Guillaume abonde : « Cette prochaine autoroute, c’est l’opportunité de maîtriser les choses, de ne pas être dépendants d’infrastructures tierces… et des conditions qu’elles fixent. »  

Photos fournies par les entreprises. 

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