La Française de l’Énergie acquiert Cryo Pur, spécialiste du traitement du biogaz. Au sol ou sur l’eau : les projets de centrales photovoltaïques se multiplient en Côte-d'Or et en Haute-Marne. L’Université de Lorraine et le Grand Nancy lancent Liink, un booster d'innovation.
• La Française de l’Énergie acquiert Cryo Pur, spécialiste du traitement du biogaz
La Française de l’Énergie basée à Pontpierre (Moselle) compte s’appuyer sur sa nouvelle acquisition, la société Cryo Pur, pour faire émerger « un leader européen des énergies renouvelables ». Le producteur lorrain d’énergies acquiert 94% du capital de cette jeune pousse francilienne spécialisée dans le traitement du biogaz et sa liquéfaction en bio-GNL et bio-CO2.
Fondée en 2015 par Denis Clodic, ancien directeur du Centre énergétique et procédés de Mines ParisTech, Cryo Pur emploie une vingtaine de salariés pour un chiffre d’affaires de 4,9 millions d’€. Julien Moulin, président de La Française de l’Énergie (FDE), par ailleurs cotée en Bourse, considère l’acquisition de Cryo Pur comme « une étape fondamentale et structurante dans le développement continu de FDE sur les secteurs du gaz vert et du CO2. Je suis heureux d’accueillir Denis Clodic, référence mondiale pour ses travaux dans le cadre du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) et toute son équipe au sein du groupe FDE ».
La PME lorraine de 21 salariés (10,2 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2021) a déboursé 2,5 millions d’€ pour faire entrer dans son portefeuille Cryo Pur et sa technologie brevetée. Cette dernière permet d’épurer le biogaz en bio-CO2 et en biométhane avant de le liquéfier en vue de sa valorisation en circuit court. P. Bohlinger
• Au sol ou sur l’eau : les projets de centrales photovoltaïques se multiplient ans l’Est

L’objectif de 33 % à l'horizon 2030 d’énergies renouvelables en France conduit, après le rejet récent des populations des parcs éoliens, à miser sur le photovoltaïque au sol. La recommandation de ne pas consommer de terres agricoles, sauf à pouvoir poursuivre leur exploitation, fait naître des projets sur des friches.
Dans la vallée de la Saône, en Côte-d’Or, la Société d’Économie Mixte Locale (SEML) Côte-d’Or Énergies a jeté son dévolu sur le site de l’ancienne carrière de Labergement-lès-Seurre, fermée en 2015, pour réaliser une centrale photovoltaïque au sol de 11.670 panneaux sur 4 hectares. L’opération est menée en association avec GEG EnR, filiale de la SEML « Gaz Électricité de Grenoble » et la commune de Labergement-lès-Seurre, propriétaire des lieux. Le parc photovoltaïque des Grandes Terres devrait produire 5,5 GWh par an soit la consommation électrique annuelle de 2.420 foyers (hors chauffage).
La demande de permis de construire a été déposée en mars pour une exploitation d’ici fin 2024. Si l’arrêté préfectoral est obtenu au printemps 2023, comme souhaité, les travaux auront lieu pendant l’hiver 2023-24. L’investissement s’élève à 3,7 millions d’€.
A Chaumont (Haute-Marne) le projet de Urbasolar (8,5 millions d’€ pour 5ha) sur un ancien dépôt SNCF, devenue en partie décharge sauvage, vient d’être rendu public. La dépollution préalable nécessaire en fait un projet plutôt bien accueillie.
C’est aussi une friche, celle de l’ancienne sucrerie à Aiserey (Côte-d’or), propriété d’une association d’agriculteurs, qu’a choisi Solaterra pour un projet original : au sol et sur l’eau. La centrale au sol occuperait 15 ha de terrains et se prolongerait avec une installation flottante de 13 ha sur le bassin de décantation existant que les agriculteurs utilisent pour leurs cultures. La demande de permis de construire est prévue en juin pour une construction en 2025 et une mise en service un an plus tard. Une enquête publique aura lieu d’ici la fin de l’année. Cette centrale produirait 41.772 mégawattheures par an, l’équivalent de la consommation électrique moyenne annuelle de 19.300 habitants.
Il existe encore peu d’exemples de centrales flottantes. En Haute-Marne, le permis de construire vient d’être obtenu pour implanter plusieurs îlots de panneaux représentant une surface cumulée de 70 à 80 hectares des anciennes gravières exploitées jusqu’en 2020 par les établissements Blandin, à Perthes, près de Saint-Dizier. La puissance installée par l’entreprise RES pour une mise en service en 2023, est de 65,5 mégawattheures. C. Perruchot
• L’Université de Lorraine et le Grand Nancy lancent Liink, un booster d’innovation

© Philippe Bohlinger
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. La nécessité d’encourager encore davantage l’innovation sur le périmètre du Grand Nancy suscite le lancement le 12 mai d’un programme commun à l’Université de Lorraine et à la métropole de 257.000 habitants. Le programme baptisé « Lorraine innovation et incubation », ou « Liink », est porté par Grand Nancy Innovation, l’opérateur de la collectivité chargé d’animer l’écosystème local et l’Incubateur lorrain (Université de Lorraine) labellisé par le ministère de l’Enseignement supérieur.
« Nous avons pris l’habitude de travailler ensemble. L’idée au travers de Liink, c’est de proposer des services, des formations, etc. Nous voulons créer une communauté, voire des groupements dans des secteurs comme la santé ou la foodtech », analyse Natacha Hauser-Costa, directrice de l’Incubateur lorrain.
Grand Nancy Innovation a été labellisé « Incubateurs d’excellence » par la Région Grand Est fin 2020, au même titre que l’Incubateur lorrain, la Technopole de l’Aube et les structure du réseau Semia : Innovact à Reims, The Pool à Metz, Rimbaud’Tech à Charleville-Mézières et Quai Alpha à Epinal. L’Incubateur transforme pour sa part depuis 20 ans les idées issues des laboratoires publics en start-up. Parmi les 78 sociétés créées depuis 2001 et toujours en activité, des pépites comme Plant Advanced Technologies ou encore SESAMm. P. Bohlinger