Les fournisseurs de General Electric invités à baisser leurs prix de 20%, au risque de se voir rayés de la liste de sous-traitants. Retour partiel au travail chez PSA le 11 mai à Mulhouse et le 18 à Sochaux. 1,39 milliard d’€ de prêts garantis par l’Etat accordés en Bourgogne-Franche-Comté. Le fabricant de sacs poubelles Schweitzer convertit ses lignes pour des surblouses jetables... Et le fabricant de barquettes plastiques, Guillin Emballages, des visières de protection. Plus de 4 milliards d’€ de report de cotisations sociales en Alsace. Les entreprises du numérique n’échappent pas à la crise. SOS Entreprises Coronavirus.


• Les fournisseurs de General Electric invités à baisser leurs prix au risque de se voir rayés de la liste


L’interpellation de General Electric à Belfort, la semaine dernière, par le président de la CPME 90, Louis Deroin, sous le cri d’alarme « Il a bon dos le Covid-19 ! »  fait des remous. Le fabricant de turbines qui fait travailler 270 sous-traitants dans le nord Franche-Comté, les a invités à baisser leurs prix d’au moins 20 % à effet du 1er mai, sur les commandes en cours et futures, sous prétexte de la crise induite par le Covid-19. Et ce message s’accompagne de menaces claires, commente le représentant des PME : « sortir du panel en cas de non-acceptation de cette injonction ! »

Le courrier de Rajesh Thakkar, vice-président responsable des achats de GE Gas Power en date du 20 avril 2020 (téléchargeable ici) est effectivement on ne peut plus clair : « Toutes les mesures que votre entreprise peut prendre pour nous aider à atteindre [nos] objectifs feront en sorte que votre entreprise soit reconnue comme un fournisseur coopératif et stratégique ayant un potentiel de collaborations futures avec GE Gas Power. »

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire en a été informé et pressé d'intervenir, dans un courrier daté du 4 mai, par la présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay. « C’est une provocation qui ne peut rester sans réponse de votre part (…) mettre pression sur les prix dans le contexte actuel (…) démontre la volonté de la firme de Boston d’externaliser les activités belfortaines », écrit t-elle.
Le groupe General Electric s’apprêterait à transférer en Hongrie certaines pièces à faible valeur ajoutée, et la réparation des rotors voire des aubes directrices en Arabie Saoudite. Alors que le plan social validé fin 2019 était justifié par une baisse de l’activité. Des premiers départs volontaires ont lieu depuis janvier, qui doivent aboutir d’ici fin 2020 à la suppression de 485 postes dans les usines de Belfort et de Bourogne, sur un effectif à ce jour d’environ 1.400 personnes. Christiane Perruchot


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• Retour partiel au travail chez PSA à Mulhouse le 11 mai et à Sochaux le 18

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Lundi 11 mai, les ateliers de PSA de fabrication des composants redémarrent à Mulhouse, mais pas encore les lignes d'assemblage des véhicules. ©Traces Ecrites

L’usine PSA de Sochaux a annoncé hier 6 mai son redémarrage progressif : celui-ci s’enclenchera le 15 mai pour relancer les installations. La production des premiers véhicules interviendra le lundi 18 mai : il s’agira des Peugeot 308, sur la ligne de montage qui leur est réservée (le « système 1 ») et en mode demi-équipe. Ainsi, un peu plus de 700 salariés reprendront le chemin de l’usine franc-comtoise, tous volontaires et issus des différentes équipes du site, de jour, de nuit ou de week-end.
Sochaux, qui emploie au total 7.300 salariés et près de 2 000 intérimaires, sera le premier site PSA en France à reprendre la fabrication de véhicules, quelques jours après la relance de plusieurs unités de production de composants, comme les ateliers de forge, fonderie, outillage, mécanique et emboutissage de sa voisine Mulhouse à partir du 11 mai. Aucune date n’a revanche été annoncée pour la remise en route de l’autre système à Sochaux, dédié aux 3008 et 5008 et à l’Opel Grandland.
A Mulhouse, la reprise des ateliers de forge, fonderie, outillage, mécanique et emboutissage de Mulhouse, le 11 mai était un scénario attendu puisqu’ils alimentent en pièces et sous-ensembles les différentes usines du constructeur. En revanche, l’unité de montage des véhicules reste à l’arrêt sans date annoncée de redémarrage à Mulhouse.
Dans le Grand Est, la reprise au 11 mai chez PSA s’applique également à la fonderie de Charleville-Mézières (Ardennes) et l’usine de moteurs de Metz-Trémery (Moselle). Mathieu Noyer

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C’est le nombre d’entreprises et professionnels de Bourgogne-Franche-Comté qui ont obtenu depuis le 25 mars un prêt garanti par l’Etat. Plus précisément, 11.776 dont une très grande majorité de TPE (90%) pour un montant de 1,39 milliard d’€, communique le Comité des banques de Bourgogne-Franche-Comté, qui rassemble tous les établissements bancaires de la région.

 

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• Le lorrain Schweitzer convertit ses lignes pour fabriquer 4,5 millions de surblouses jetables

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Le fabricant d’emballages ménagers produit désormais des blouses jetables nécessaires aux personnels soignants en contact avec des patients atteints du Covid-19. © Philippe Bohlinger

A inquiétude locale, réponse locale. Le fabricant de sacs poubelles, sacs congélation et films plastiques Schweitzer à Ludres (Meurthe-et-Moselle) s’est organisé dès avril dernier en vue de fabriquer des surblouses pour les établissements hospitaliers du Grand Est. L’entreprise de 187 salariés en a produit 4,5 millions ces trois dernières semaines. Le risque de pénurie de ces équipements jetables, indispensables aux personnels soignants en contact avec les malades du coronavirus, avait notamment inquiété des représentants du personnel du CHU de Nancy.
Schweitzer a modifié ses procédés à l’instar d’autres usines du groupe Sphère (1.450 personnes) dont elle est une filiale, en vue de produire des surblouses, charlottes, surchaussures et des gants en quantités industrielles. Les trois-quarts de ses effectifs se sont portés volontaires pour assurer cette production en continu, sept jours sur sept.
L’entreprise lorraine qui a réalisé un chiffre d’affaires de 67 millions d’€ en 2019, a notamment fait parler d’elle il y a quatre ans au moment du lancement des sacs légers biosourcés et biodégradables destinés à l’emballage des fruits et légumes dans les grandes surfaces. Philippe Bohlinger

 

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• A Ornans, Guillin Emballages a déjà produit 500.000 visières

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Pour fabiquer des visières, Guillin Emballages utilise sa technique de thermoformage utilisée pour les barquettes en plastique pour l'alimentaire, son activité habituelle. Photos prises avant l'épidémie de Covid-19.© Guillin Emballages

Chez Guillin Emballages, le site industriel d’Ornans jouxtant le siège du groupe, on a baptisé ces visières, VIP pour Visières Intégrales de Protection, car « chaque individu est une personne importante à protéger », indique Jean-Michel Bolmont, directeur général de l’usine. Spécialisé dans le thermoformage d’emballages alimentaires, le site a outillé une de ses machines pour fabriquer ces équipements de protection dessinés par un jeune salarié du bureau d’études. La visière en PET recyclé et recyclable, déclinée en deux modèles (utilisée seule ou clipsée sur une casquette) est thermoformée en une seule pièce et livrée prête à monter grâce à des languettes à rabattre.
L’usine en produit 50.000 par jour et en a déjà fabriqué 500.000, offertes dans un premier temps à l’équipe de soignants du  « Plan Blanc », à la clinique Saint-Vincent à Besançon qui se charge de les distribuer aux soignants, puis vendues à prix coûtant aux travailleurs de première ligne. Sur ce site employant 370 personnes, une dizaine sont impliquées dans cette fabrication spéciale « qui est avant tout un geste citoyen », tient à préciser Jean-Michel Bolmont. Monique Clémens


Plus de 4 milliards d’€ de report de cotisations sociales en Alsace

En Alsace, depuis le début du confinement, 2.888 entreprises de plus de 50 salariés ont sollicité le report total des cotisations sociales, soit 48,13% du nombre total d’entreprises concernées par l’échéance du 5 avril. De plus, 168 entreprises ont demandé un report partiel. Au total, ces demandes représentent un montant total de, précisément, 98,383 877 millions d’€. Par ailleurs, 578.000 entreprises plus petites (moins de 50 salariés) avaient reporté leur échéance du 15 mars, pour un montant de 3,78 milliards d’€. Informations sur les mesures exceptionnelles mises en place par l’Urssaf ici.

 

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• Les entreprises du  numérique n’échappent pas à la crise



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Les entreprises du numérique estiment avoir perdu un quart de leur chiffre d'affaires.

Le numérique semble le relais ad hoc, en cette période de cofinancement, pour poursuivre l’activité économique notamment en télétravail. Or, la réalité n’est pas aussi simple, alerte Syntec Numérique Bourgogne-Franche-Comté. Dans la 2ème édition de son baromètre sur l’impact du Covid-19 dans les entreprises du numérique, réalisé auprès de ses adhérents entre le 20 et 24 avril 2020, on constate une baisse du chiffre d’affaires de 25% (176 entreprises ayant répondu). Le recul de l’activité devrait se poursuivre à ce rythme eu égard à la suspension de 40% des missions et que les prises de commandes se font rares.
Les dispositifs fiscaux et sociaux mis en place par l’état sont des outils largement utilisés par les entreprises du numérique (87%), notamment le chômage partiel (67%) et les délais de paiement d’échéances sociales et fiscales (60%). Plus de la moitié des chefs d’entreprise interrogés disent aussi avoir du accorder à ses clients un allongement des délais de paiement. Et 3 sur 4 font ont enregistré des demandes de renégociation tarifaires. Christiane Perruchot

 

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• Au temps du coronavirus, un site Internet "pratico-pratique" pour toutes les entreprises


Bon à savoir : le site www.sos-entreprises-coronavirus.fr, lancé le 7 avril par les professionnels du retournement d’entreprises ARE (Association pour le retournement des entreprises) et AJR (Association des jeunes professionnels du restructuring) diffuse de nombreuses informations utiles aux entrepreneurs. Il a été pensé pour aider les TPE, PME, PMI et ETI pendant cette période compliquée et parfois douloureuse de la crise sanitaire.
Il se veut "pratico-pratique" avec de nombreuses recommandations, des actualités régulièrement mises à jour, des explications et des liens utiles pour tout ce qui touche aux charges sociales et fiscales, aux financements, aux clients et fournisseurs, au social, aux juridictions…
« L’information sera l’une des clés du retournement et c’est l’objet même du site que de la rendre accessible », avait expliqué Virginie Verfaillie-Tanguy, la présidente de l’ARE, lors du lancement. Quinze jours plus tard, la page la plus visitée par les 27.000 visiteurs uniques des 15 premiers jours concernait le fonds de solidarité, et l’onglet le plus sollicité celui traitant du social. Montrant ainsi la pertinence de l’outil pour les TPE, indépendants et professions libérales en tête. Monique Clémens

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