Un sous-préfet pour l’économie du Nord Franche-Comté. Plus de 40 millions d’euros levés par Lithium de France en Alsace. Le pôle lunettes du géant du luxe Kering va absorber UNT, son fournisseur jurassien. Des ventes record de crémant en 2022. Le Franc-comtois Maison Chazal reprend le charcutier alsacien Metzger-Muller. Des forêts aux déchets, l’Alsacien Schroll investit tous azimuts.

 

• Un sous-préfet pour l’économie du Nord Franche-Comté

Un sous-préfet dédié au développement économique prendra ses fonctions fin avril pour le Nord Franche-Comté. Si la décision gouvernementale, confirmée par les cercles économiques locaux, marque la reconnaissance de la cohérence de ce territoire industriel, elle n’est pas anodine dans le contexte de blocage dans les relations entre les entités belfortaines et du Pays de Montbéliard du pôle métropolitain. Certains y voient « l’occasion de dépasser les clivages » et de retrouver un cadre de travail collaboratif pour un traitement homogène du territoire. Tout en restant prudents en rappelant le bilan très mitigé d’initiatives passées (mais nationales), comme les commissaires à la réindustrialisation. Sans se désintéresser du sujet de l’hydrogène, ce nouveau sous-préfet ne devrait pas en prendre le pilotage, compte tenu de la présence d’un directeur de projet dédié, Philippe Bricquer, certes mandaté à l’échelle de la préfecture de région, mais de fait opérationnel avant tout dans le Nord Franche-Comté du fait de son implantation à Belfort. M. Noyer

 

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• Plus de 40 millions d’euros levés par Lithium de France en Alsace

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La filiale d'Arverne entend à son tour exploiter le potentiel du sous-sol du nord de l'Alsace qui a déjà permis l'ouverture de plusieurs centrales géothermiques, comme ci-dessus celle de Rittershoffen. © Mathieu Noyer


La société Lithium de France annonce la réalisation d’une levée de fonds de 44 millions d’€ afin de poursuivre ses travaux d’exploration en Alsace du Nord : le sous-sol géothermique y recèle des réserves de matières de base du lithium qui pourraient aider la France à gagner une part d’autonomie dans l’approvisionnement en ce matériau indispensable aux batteries. Les explorations entamées lors du second semestre 2022 s’avèrent prometteuses selon la société, filiale du groupe français de géothermie Arverne. Celui-ci affiche l'objectif de produire 20 mégawatts thermiques (sans électricité) en Alsace et à y extraire 1.500 tonnes d’hydroxyde de lithium, à partir de 2026. M. Noyer  

 

Le pôle lunettes du géant du luxe Kering va absorber UNT, son fournisseur jurassien

Lundi 13 mars, Kering Eyewear a annoncé la signature d’un accord en vue d’acquérir 100 % du capital du fabricant de composants métalliques de précision UNT (Usinage & nouvelles technologies).  Installée à Morbier, dans le haut-Jura,  la PME de 60 salariés (chiffre d’affaires non communiqué), est spécialisée dans le découpage, l’usinage et le polissage par tribofinition pour la lunetterie et l’horlogerie. Elle appartenait depuis 2010 au groupe industriel Juralux (150 salariés) fondé par Denis Hochedé.  Âgé de 68 ans, ce dernier a cédé UNT à son principal donneur d’ordres, qui forme la division lunetterie de Kering, le numéro deux mondial du luxe contrôlé par la famille Pinault. Kering Eyewear, qui a dégagé 1,1 milliard d’€ de chiffre d’affaires en 2022, crée, produit et distribue des lunettes pour 17 marques (Gucci, Saint-Laurent, Chloé, Balenciaga…). En absorbant son fournisseur, elle entend améliorer le contrôle de sa chaîne d’approvisionnement. Soumise à la validation de l’Autorité de la concurrence, la transaction, dont le montant n’a pas été communiqué, devait être finalisée avant l’été. Denis Hochedé cherche également à vendre les deux autres entités de Juralux : Comtoise de traitement de surfaces (CTS) à Saint-Claude et Traitement de surface morézien (TSM) à Morbier. E. Prompt

 

• Des ventes record de crémant en 2022

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Le crémant d'Alsace demeure le best-selller, celui de Bourgogne se classe troisième. © Shutterstock


Les crémants français ont franchi une barre symbolique à 100 millions l’an dernier : leurs ventes ont atteint 102,3 millions de cols, en croissance de 6 % sur un an. Six ventes sur dix se sont opérées en France et le solde s'est donc concentré à l’export, où les volumes affichent une augmentation de 57 % en cinq ans. Au niveau des appellations, le crémant d’Alsace conserve la tête avec 37 % du total, il est suivi au coude (22 % chacun) par ceux de Loire et ceux de Bourgogne. Le Jura arrive en sixième position avec 2,5 millions de cols écoulés l’an dernier, derrière les crémants de Bordeaux et de Limoux. M.Noyer

 

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• Le Franc-comtois Maison Chazal reprend le charcutier alsacien Metzger-Muller

La chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg (Bas-Rhin) a accepté, la semaine dernière, l’offre de reprise de Metzger-Muller déposée par Maison Chazal. Entreprise familiale implantée depuis 1937 à Ittenheim, en périphérie de Strasbourg, le charcutier alsacien (60 salariés, 10 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2021) était placé en redressement judiciaire depuis le 6 février. Basée à Dole (Jura), Maison Chazal (330 salariés, chiffre d’affaires non communiqué) commercialise des charcuteries, viandes, volailles, produits traiteurs, épices et boyaux à destination des professionnels des métiers de bouche. Depuis trois ans, elle procède à l’acquisition d’ateliers de fabrication afin de sécuriser ses approvisionnements. Metzger-Muller ainsi devient son sixième site de production. Les produits traditionnels élaborés à Ittenheim devraient profiter du réseau de distribution de Maison Chazal pour s’écouler en dehors de l’Alsace. « Nous souhaitons redynamiser cette marque qui s’était affaiblie commercialement, tout en maintenant son positionnement premium », annonce David Burgy, le directeur général du groupe jurassien. Le repreneur s’est porté « garant du maintien des emplois. » Cyril Besnard, ancien directeur commercial des Volailles Siebert à Ergersheim (Bas-Rhin), a pris la direction du site qui avait été modernisé et agrandi en 2016. E. Prompt  

 

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• Des forêts aux déchets, l’Alsacien Schroll investit tous azimuts

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La première opération de compensation des émissions de carbone dans le Grand Est proposée aux clients de Schroll concerne le reboisement de 6,48 hectares de forêt dans les Ardennes. © Schroll

 

Le groupe alsacien de traitement de déchets Schroll a mis en service, il y a quelques semaines,  la modernisation de son centre de tri Altem à Strasbourg (Bas-Rhin) pour lequel il aura investi 7 millions d’€ depuis un an. Les deux nouvelles lignes, de collecte multi-matériaux et d’emballages plastiques, s’adaptent à l’extension des consignes de tri qui imposent des réponses industrielles. Altem est désormais doté de 11 trieurs optiques (dont cinq nouveaux), cinq cribles balistiques, un crible rotatif et un robot de tri qui font de lui l’un des sites les plus performants de France, pour une capacité annuelle de 70.000 tonnes. Schroll enchaîne avec un programme de 650.000 € de mai à décembre prochains au bénéfice de son centre de tri de Pfastatt près de Mulhouse (Haut-Rhin), dont les préparations de combustibles solides de récupération (CSR) alimenteront aussi, dans quelques semaines, l’unité de valorisation énergétique de ces matières de l’Allemand B+T sur le site Alsachimie de Chalampé (Haut-Rhin). Enfin, le groupe familial de 566 salariés (886.000 tonnes traitées en 2022) donne une couleur locale à son programme de reforestation ECO2 : jusqu’alors proposé à ses clients pour des compensations de leurs émissions carbone dans le lointain étranger, celui-ci est désormais orienté aussi vers un reboisement de 6,48 hectares de parcelles dans les Ardennes, à Villers-le-Tilleul. M. Noyer    

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