Liquidation de Fromagerie de La Meix, pionnier lorrain du bio. CND Lab', future plateforme mutualisée pour le contrôle non destructif des matériaux à Chalon-sur-Saône. Neext Engineering ouvre son capital au public pour les petits réacteurs nucléaires. A Kingersheim près de Mulhouse, la friche Ameco va enfin se transformer. SEB Selongey va fabriquer des vélos Angell pour Mini/BMW. Le Bœuf éthique et son abattoir mobile placés en liquidation judiciaire.
• Liquidation de Fromagerie de La Meix, pionnier lorrain du bio
Le tribunal de commerce de Nancy a prononcé, ce 28 février, la liquidation judiciaire du pionnier lorrain du bio, Fromagerie de La Meix-Biogam. Une trentaine de salariés des ateliers de production basés à Reillon (Meurthe-et-Moselle) et de l’entrepôt logistique de Château-Salins (Moselle) se retrouvent sans emploi. La société, dont le chiffre d’affaires s’élevait à 10,5 millions d’€ en 2021, était sous le coup d’une procédure de redressement judiciaire depuis novembre dernier. Aucune offre de reprise n’avait été retenue pour cette entreprise qui collectait annuellement 8,1 millions de litres de lait dans un rayon de 150 kilomètres. Créé en 1968 à l’initiative d’éleveurs lorrains et de coopératives agricoles, le site fabriquait 2.500 tonnes par an de fromages, yaourts, desserts, etc. Ses produits ultrafrais étaient commercialisés sous la marque Biogam dans les réseaux spécialisés Biocoop, La Vie Claire et Naturalia. La société, qui s’était ouverte récemment à la grande distribution, prévoyait d’investir 13 millions d’€ cette année dans un nouveau site de production à Dieuze (Moselle). P. Bohlinger
• CND Lab', future plateforme mutualisée pour le contrôle non destructif des matériaux à Chalon

L’Université de Bourgogne et le Grand Chalon, associés à 15 autres partenaires, ont officialisé, fin février, le projet de création d’une plateforme spécialisée dans le contrôle non destructif des matériaux, nommée CND Lab'. Cette infrastructure regroupera les laboratoires spécialisés de l’université, notamment le Laboratoire Interdisciplinaire Carnot, le CNRS, l’UIMM, Nuclear Valley, le Grand Chalon, les grands industriels de la filière métallurgique et nucléaire bourguignonne, Framatome en tête, ainsi que diverses PME. Le CND Lab’ entend muscler l’offre régionale en matière de contrôle non destructif, autour d’équipements très spécialisés, inaccessibles à la plupart des industriels : un tomographe industriel de 300 kV, unique dans tout le quart est de la France, des systèmes de caméras et optiques, un endoscope, ou encore des systèmes de thermographie infrarouge active. « Le projet porte une forte composante de recherche & développement pour mettre en commun nos compétences, industrielles et de recherche », détaille Jean-Christophe Kneip, enseignant chercheur à l’IUT de Chalon-sur-Saône. Il permet également le développement d’une offre de formation spécifique allant du bac + 2 au bac + 5, ainsi qu’une offre de services permettant aux industriels l’accès aux équipements du laboratoire. Le budget de lancement du projet est pour l’heure estimé à 2 millions d'€ pour les 5 premières années, mais le tomographe industriel à lui seul coûte autour de 800.000 €. Le CND Lab’ devrait ouvrir ses portes à la fin de l’année, dans les anciens locaux de l’École des Arts et Métiers, face à l’IUT de Chalon. A.Morel
• Neext Engineering ouvre son capital au public pour les petits réacteurs nucléaires

La jeune entreprise de Belfort Neext Engineering, positionnée sur les petits réacteurs modulaires (SMR, Small Modul Reactors) ouvre son capital aux particuliers via un fonds citoyen. Elle organise dans ce but une réunion jeudi prochain à 18 h dans les locaux du CCI du Territoire de Belfort à Belfort, puis une visioconférence le 16 mars. Elle poursuit l’objectif d’ouvrir jusqu'à 30 % du capital de 70.000 €, dans l’optique de susciter une adhésion citoyenne à son projet de devenir un ingénieriste de référence de la conception des SMR. « Nous nous devions de créer une dynamique permettant à tout un chacun de pouvoir participer, selon ses moyens, à un effort commun de vision d’avenir pour notre territoire », expose Jean Maillard, président de Neext Engineering. L’entreprise constituée en novembre dernier vise un effectif de 25 personnes début 2024 et une première levée de fonds d'1 million d'€ en vue de sa candidature au plan France Relance. Neext Engineering constitue l’une des premières concrétisations du projet Apsiis, du nom de l’association de préfiguration de sociétés d’ingénierie et d’intégration systèmes constituée depuis deux ans pour garder dans le Nord Franche-Comté les compétences en énergie menacées de partir avec la restructuration de General Electric. M. Noyer
• A Kingersheim près de Mulhouse, la friche Ameco va enfin se transformer

Laissée à l’abandon depuis plus de trente ans, la friche « Ameco » va connaître sa nouvelle destinée à l’entrée de la commune de Kingersheim en périphérie de Mulhouse (Haut-Rhin). Succédant à une longue file de candidats plus ou moins sérieux, l’aménageur local Terre & Développement a pris en main le dossier auprès de la Ville et lancé l’entrée en phase opérationnelle par une cérémonie de début de déconstruction, mercredi dernier 1er mars. Sur les 5 hectares qui avaient accueilli une usine de tissage de laine de 1857 à la fin des années 1970, cette société du groupe immobilier alsacien Vivialys va démolir les 14.000 m2 vétustes pour faire émerger un nouveau quartier de près de 20.000 m2, constitué d’environ 150 habitations (logement collectif privé et social, résidence seniors de 26 places, une cinquantaine de parcelles de maisons individuelles), de commerces et services dont une pharmacie. Les matériaux de la déconstruction confiées à l’entreprise Batichoc seront réutilisés sur place, principalement 10.000 tonnes de gravats pour les sous-couches de la voirie et les polluants des sols, hydrocarbures surtout, feront l’objet d’un process de biodégradation naturelle accélérée. M. Noyer
Joli coup pour le concepteur de vélo à assistance électrique français Angell : il a annoncé, le 2 mars dernier, un accord avec le constructeur automobile Mini, appartenant au groupe allemand BMW. Au terme d’un appel à projets, Angell va concevoir, pendant 5 ans, une gamme de vélos électriques pour la marque afin d’accompagner sa « stratégie 100 % électrique ». Ceux-ci seront assemblés au sein de l’usine SEB de Selongey (Côte-d'Or), partenaire d’Angell depuis sa création en 2019. La start-up française a été fondée par l’entrepreneur Marc Simoncini, créateur de Meetic, qui en demeure l’actionnaire majoritaire via Jaina Capital, son fonds d’investissement. Il est associé à une dizaine de business angels, ainsi qu’à l’industriel SEB. Angell n’a pour l’heure pas réellement percé dans ce marché très concurrentiel du vélo à assistance électrique (VAE), écoulant 5.000 exemplaires de son modèle initial entre 2020 et début 2022. L'entreprise a, depuis, élargi sa gamme et tente de développer un réseau de vente physique pour seconder son canal numérique, en visant l'objectif de 35 points d’ici à la fin 2023 en France, Allemagne, Benelux, Italie, Espagne et au Royaume-Uni. Angell réalise actuellement un tour de table pour lever 25 millions d’€. Les premiers modèles de VAE Mini pourraient être mis sur le marché dès l’hiver prochain et assurer ainsi un surcroît d’activité aux lignes d’assemblage de SEB.
• Le Bœuf éthique et son abattoir mobile placés en liquidation judiciaire

Le projet avait suscité l’intérêt des défenseurs du bien-être animal, mais il n’a pas réussi à trouver son modèle économique : le 28 février dernier, le tribunal de commerce de Dijon a acté la liquidation judiciaire de la SAS Le Bœuf éthique, mise en redressement fin 2022. Présidée par l’éleveuse et initiatrice du projet Émilie Jeannin, installée à Beurizot en Côte-d’Or, la société avait été créée en juillet 2016 pour porter un projet d’abattoir mobile, censé être plus respectueux du bien-être des animaux, en leur évitant des transports stressants. L’abattoir était entré en fonction à l’été 2021, se déplaçant dans les fermes partenaires, les viandes abattues étant proposées à la vente sur le site du Bœuf éthique. L’entreprise accumule alors rapidement les difficultés, d'abord de trésorerie, dans l’attente de subventions et face au renchérissement du prix des animaux et de l’énergie, puis d’activité, en partie du fait de la crise sanitaire. Coup final, l’abattoir d’Autun (Saône-et-Loire) qui réalisait la découpe des viandes, se désengage du projet. La dirigeante a également fait face aux critiques d’anciens salariés et éleveurs, qui pointent ses faiblesses en matière de gestion et de management. Pour l’heure, elle ne s’exprime pas sur cette liquidation, expliquant être « trop mal pour ça. » A.Morel