Dijon espère avoir trouvé la bonne recette pour sa Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin en l'honneur du repas des Français inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 2010. Un week-end inaugural veut en convaincre les Dijonnais, premier public à séduire en attendant les touristes.


A défaut de la venue d’Emmanuel Macron dont la présence était espérée par François Rebsamen, maire de Dijon, c’est son prédécesseur François Hollande qui a inauguré la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon, hier 6 mai. Un choix qui s’avère plus pertinent car François Hollande était chef de l’Etat lorsque Dijon a été choisie, en 2013, comme l’une des quatre villes (avec Lyon, Rungis et Tours) du réseau des Cités de la gastronomie en l'honneur du repas des Français inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 2010.

Il avait d'ailleurs fait le déplacement à Dijon en mars 2017 pour le lancement du projet par le groupe Eiffage à qui la ville a confié la réalisation. Le résultat, cinq ans plus tard, est pour lui à la hauteur des promesses. « Dijon avait été retenue car son cahier des charges avait une dimension culturelle et gastronomique (…), le projet ne s’adressait pas aux seuls consommateurs »,  rappelle François Hollande.

 nouveauinvestcotedor

Le maire de Dijon en premier lieu, relayé par le préfet de Bourgogne-Franche-Comté, Fabien Sudry, et la présidente de Région, Marie-Guite Dufay, s’est avant tout félicité d’avoir bâti un projet « populaire, accessible au plus grand nombre. » Les Dijonnais ont la hantise de l’échec de Lyon qui avait ouvert juste avant la pandémie et qui était identifiée trop élitiste.

En contrepartie de la reprise de la gestion du pôle culturel suite à la défaillance de l’association de préfiguration qui devait rassembler des mécènes, Dijon Métropole a imposé des premiers prix, à 9 € pour la visite des quatre expositions sur le Repas gastronomique des Français et 13 €  si l’on ajoute la dégustation de deux vins. La ville espère ainsi faire recette et pour donner un avant-goût aux Dijonnais, le premier public à conquérir avant les touristes, elle a mis les mis les petits plats dans les grands pour un week-end inaugural (*), jusqu’à dimanche 8 mai, en conviant des chefs étoilés.

Installée dans des bâtiments inscrits aux monuments historiques agrandis par des constructions neuves, la cité est aussi une opération d’urbanisme d’ampleur qui n’est pas encore achevée. Les 850 logements construits à l’arrière seront complétés par une seconde tranche de logements de 10.800 m² au total.

(*) ll reste des places, vendues 21€ pour un adulte et 10 € un enfant, uniquement sur réservation à https://reservation.citedelagastronomie-dijon.fr/week-end-inaugural.html

cigvdeux
La vidéo de l'inauguration projetée contre la façade de la Chapelle des Climats, l'ancienne chapelle hospitalière, entièrement restaurée. © Traces Ecrites
Que peut-on faire à la cité de la gastronomie ?

 • Visiter quatre expositions dont une temporaire sur les secrets de la pâtisserie, une interactive baptisée « Panique en cuisine » qui apprend à faire le boeuf bourguignon (en attendant d’autres recettes nous signale t-on) et une sur les sens mobilisés lors d’un repas bâtie à la façon de la Cité des Sciences de la Villette

• Déguster des vins de Bourgogne et du monde entier dans une oenothèque gigantesque (300 m²) aux 3.000 terroirs
S’initier à la dégustation des vins de Bourgogne dans un espace de 70 m², qui peut accueillir des groupes de 16 à 18 personnes

• Participer à un spectacle culinaire style Top Chef, à « La cuisine exponentielle » où l’on peut aussi se restaurer avec des menus thématiques

• Faire son marché dans les 9 boutiques du « Village Gastronomique », exclusivement des produits alimentaires

fallot
Marc Désarménien, dirigeant de la Moutarderie Fallot occupe une partie du Manège à Moutarde, dans la galerie de boutiques, où la moutarde de Dijon côtoie celles d'Orléans et du Mans. © Traces Ecrites
 
• Visiter la « chapelle des Climats », l’ancienne chapelle de l’hôpital rénovée pour apprendre ce que sont les « climats de Bourgogne », eux aussi inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco

 • Visiter le centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (baptisé Le 1204 en référence à l’année de création du premier hospice de Dijon par le duc Eudes III de Bourgogne), par une découverte essentiellement numérique du patrimoine de la ville


Relire les articles de Traces Ecrites News

Immersion dans la future cité de la gastronomie

Le chantier de la Cité de la gastronomie

Commentez !

Combien font "10 plus 5" ?