La ville de Dijon reprend en régie le pôle culturel de la Cité de la gastronomie. Des budgets verts à Strasbourg. 420 millions d’€ pour le CHRU de Nancy. Alizé Group ramène ses puzzles en Moselle. 360 Grand Est plaide pour la relocalisation industrielle. Une nouvelle section de la RN 57 en Haute-Saône à deux fois deux voies. France Elévateur achète son homologue espagnol Movex. Dominique Garnier, directeur général de la Banque Populaire Alsace-Lorraine-Champagne. Frédéric Drouhin, nouveau président du BIVB.
• Cité de la gastronomie : la ville de Dijon reprend le pôle culturel en régie
L’espace d’exposition qui déclinera le repas gastronomique des Français ainsi que les « climats » du vignoble de Bourgogne, – les deux inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco –, à la Cité de la gastronomie et du vin devait initialement être l’affaire d’une association créée en 2017, réunissant collectivités territoriales et entreprises privées. Cette « Association de la Cité internationale de la gastronomie et du vin » devait acquérir les lieux – un bâtiment en construction de 1.350 m² ainsi que la chapelle de l’ancien hôpital en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement) au groupe Eiffage, aménageur de l’opération, et les animer, vient de jeter l’éponge.
Faute d’engagement suffisant de mécènes, a précisé le maire François Rebsamen, le 22 mars au conseil municipal qui a, du coup, décidé de prendre la gouvernance en régie. Quatre millions d’€ restaient à trouver auprès de mécènes pour acquérir les lieux et les aménager pour une dépense de 15,5 millions d’€ (12 millions d’€ pour l’acquisition des locaux et 3,5 M€ pour la scénographie).
La ville de Dijon s’était déjà engagée à hauteur de 4,750 millions d’€, l’Etat pour 1,5 million et le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté vient de porter sa participation de 5 à 7 millions. « Le coût de fonctionnement, à la charge de la ville, que l’on peut difficilement estimer aujourd’hui, entre 1 et 2 millions d’€ par an, dépendra beaucoup du nombre de visiteurs », précise François Rebsamen.
Tous les chantiers sont en route et devaient être achevés à la fin de l’année, à l’exception de l’hôtel Curio by Hilton aménagé par les bâtiments historiques. La première composante opérationnelle sera le Village des start-up hébergées par le Crédit Agricole (Village by CA) en septembre 2021, puis l’école Ferrandi qui doit accueillir une première promotion d’étudiants cuisiniers en février 2022.
L’objectif de la mairie est d’ouvrir au public en mars 2022, simultanément le pôle culturel, commercial que réalise le groupe K-Rey pour 35 millions d’€, et le multiplex cinématographique. L’hôtel est annoncé pour courant 2023. C.P.
• Des budgets verts à Strasbourg

La hausse globale des investissements avec une réorientation marquée vers les sujets de la transition écologique caractérise de concert les premiers budgets primitifs des nouveaux exécutifs de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, issus du scrutin de l’an dernier. Les deux documents ont été votés respectivement ce lundi 22 mars et ce mercredi 24.
Au niveau de la municipalité, les dépenses d’investissement opérationnelles passent à 133 millions d’€, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 2013. Les efforts supplémentaires concernent la rénovation énergétique du patrimoine bâti municipal en premier lieu les écoles, l’éclairage public, ainsi que la végétalisation qui bénéficie d’une enveloppe de 5 millions d’€. Le budget total atteint 404,5 millions d’€ en fonctionnement, en hausse induite par la création de 59 postes en rupture avec le gel des exercices précédents, et 168,4 million d’€ en budget d’investissements. L’impôt et l’endettement supporteront l’effort : la fiscalité augmente de 5 % (taxe foncière) et la dette par habitant passe de 713 à 848 €.
Comme souvent, les plus grosses masses budgétaires se concentrent sur l’agglomération. Pour l’Eurométropole, les tendances sont comparables, mais sans hausse de fiscalité. L’investissement est porté à 270 millions d’€ contre 240 en 2020 et 199 en 2018. Il traduit un surplus de 20 millions d’€ par rapport à la moyenne prévue sur le mandat de 250 millions d’€ par exercice, qui est fléché principalement vers l’habitat (28 millions de crédits dont la construction supplémentaire de 150 logements sociaux PLAI), la voirie et les pistes cyclables (20 millions) et là encore la végétalisation, objet de l’ouverture d’une ligne spécifique de 2 millions d’€.
Outre la reconstruction du Parc des expositions engagée par la précédente mandature qui mobilise 47,5 millions d’€ cette année, le principal projet structurant traduit dans le budget est l’extension du réseau de transports en commun vers le nord et l’ouest de l’agglomération et sur les franges de Strasbourg. Elle représente 220 millions d’€ prévus sur cette mandature. Les dépenses de fonctionnement se situent pour leur part à 716 millions d’€. M.N.
• Le ministère de la Santé mobilise 420 millions d’€ en faveur du projet immobilier du CHRU de Nancy

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a officialisé le 19 mars dernier le soutien de l’Etat au plan de modernisation du CHRU de Nancy, premier employeur lorrain avec près de 10.000 salariés. L’Etat va accorder à l’établissement une participation financière de 420 millions d’€, soit 70 % de l’investissement nécessaire à son vaste projet de restructuration.
Concrètement, l’hôpital prévoit de rassembler les activités disséminées sur six établissements en deux principaux sites : l’hôpital de Brabois concentrera les plateaux techniques à l’ouest de l’agglomération, tandis que l’hôpital Central maintiendra une offre en centre-ville de soins de type ambulatoire, sans chirurgie et sans anesthésie.
Olivier Véran a par ailleurs annoncé une reprise d’un tiers de la dette de l’établissement hospitalier, la sauvegarde des 300 postes devant encore être supprimés et le maintien de la capacité en lits. Le 28 janvier 2020, le CHRU avait obtenu la promesse d’un soutien financier de l’Etat en contrepartie d’un plan d’économie prévoyant la suppression de 598 postes et 174 lits sur cinq ans. P. B.
• 360 Grand Est met la lumière sur le projet de relocalisation des puzzles du mosellan Alizé Group

Alizé Group (chiffre d’affaires de à près de 11 millions d’€) à Behren-les-Forbach (Moselle) va désormais fabriquer sur place les puzzles qu’il sous-traitait en Europe de l’Est et en Turquie, devenant ainsi selon son PDG Eric Lathière-Lavergne, le seul fabricant en France de puzzles. Les difficultés d’approvisionnement l’an dernier alors que les commandes ont explosé pendant le confinement, ont déclenché un projet que le chef d’entreprise avait dans un coin de la tête.
Le Fonds de soutien à l’investissement industriel dans les territoires du plan France Relance lui fait franchir le pas. Une ligne de production complète chiffrée à 2,5 millions d’€ et subventionnée à 25% lui permettra de produire à terme 3 millions de boîtes de puzzles par an, contre 500.000 aujourd’hui.
Ce témoignage apporté au séminaire en ligne « 360 Grand Est » le 23 mars sur le thème de la réindustrialisation fut l’occasion pour le Conseil régional du Grand Est qui l’organisait, d’insister le « travail collectif » de tous les acteurs du développement économique pour relocaliser de activités de production et d’approvisionnement de matières premières. Avant la Covid-19, raconte Brigitte Tortoling, conseillère régionale et première vice-présidente de l’agence Moselle Attractivité, la Région avait pris l’initiative d’un « club » d’une cinquantaine d’entreprises, qui atteint maintenant 200 TPE et PME.
Agences de développement, conseil départementaux, communautés communes et organisations professionnelles sont invitées à se rapprocher pour identifier parmi elles les possibilités de relocaliser des productions aujourd’hui faites à l’autre bout du monde. C.P.
• Une nouvelle section de la RN 57 en Haute-Saône à deux fois deux voies

L’ouverture à la circulation le 11 mars de la section de la RN 57, entre Vellefaux et Authoison, en Haute-Saône, rapproche un peu plus Vesoul de Besançon et les hauts-saônois de la gare TGV d’Auxon. Le Conseil départemental de la Haute-Saône, maître d’ouvrage délégué pour le compte de l’Etat, a élargi à deux fois de voies cette portion de 3 km qui connaît une circulation dense de 13.000 véhicules par jour, dont 1.300 poids-lourds. L’investissement s’élève à 12 millions d’€ TTC financés aux trois-quarts par le conseil départemental, le reste par le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Les travaux ont été réalisés par le groupement d’entreprises Roger Martin (Dijon), Bonnefoy (Besançon), Démoulin TP (Haute-Saône), Colas et Eiffage.
La fluidité du trafic avait déjà été améliorée il y a un an avec la mise à deux fois deux voies des 9,6 km qui séparent Rioz et Voray, aux portes de l’agglomération de Besançon. L’itinéraire entre Vesoul et Besançon sera en totalité à double voie, une fois réalisés les 12 km entre Authoison et Rioz. Evalué à 70 millions d’€, le projet est à l’étude. L’aménagement de la l’itinéraire vers Epinal doit se poursuivre au nord de Vesoul avec la déviation est : un projet de 66 millions d’€, dont ni le financement ni le calendrier ne sont encore arrêtés. C.P.
• Le nancéien France Elévateur acquière son homologue espagnol Movex

France Elévateur, fabricant de nacelles élévatrices basé à Flavigny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle) près de Nancy, a annoncé le 17 mars le rachat de son homologue espagnol Movex. L’opération permet à l’entreprise lorraine de 350 salariés et 60 millions d’€ de chiffre d’affaires, d’augmenter significativement ses capacités industrielles.
En effet, l’entreprise ibérique (100 salariés, 40 millions d’€ de chiffre d’affaires) a doublé la taille de son outil de production avec la mise en service fin 2020 d’un nouveau site à proximité de Barcelone.
Détenu par la société de capital-investissement Elaïs Capital, France Elévateur est désormais en mesure de concevoir et assembler plus 1.600 nacelles par an.
La société s’appuie parallèlement sur un réseau de 15 centres de maintenance dans 4 pays européens et de 40 ingénieurs et techniciens en bureau d’études. Partenaire historique d’EDF, Enedis et RTE, la société créée en 1987 bénéficie notamment de l’élan du déploiement de la fibre optique en France. P.B.
Nominations
• Dominique Garnier devient directeur général de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne

Il succède à Dominique Wein, en poste depuis 11 ans qui fait valoir ses droits à la retraite. Dominique Garnier assurera ses fonctions le 20 mai prochain à la direction générale de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne. Diplômé de l’ESSCA Lyon, il a exercé de nombreuses responsabilités au sein des Banques Populaires et du groupe Banque Populaire Caisse d'Epargne (BPCE).
Tour à tour, directeur général adjoint en 2002 de la Banque Populaire Atlantique, directeur général de celle du sud-ouest, où il succédait déjà à Dominique Wein, il prend ensuite en main celle d’Aquitaine.
A partir de 2018, Dominique Garnier pilote le projet d’intégration des métiers d’affacturage, cautions et garanties, crédit-bail, crédit à la consommation et activités titre. Depuis 2019, il dirigeait les solutions et expertises financières au sein du groupe BPCE. D.H.
• Frédéric Drouhin préside l’interprofession viticole bourguignonne
Le président du directoire de la maison de négoce qui porte son nom devient jusqu’à la fin de l’année le président du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB). Frédéric Drouhin succède à Louis-Fabrice Latour, qui a cédé sa place pour raisons personnelles, et aura à ses côtés François Labet, président délégué de l’interprofession représentant la viticulture.
Agé de 53 ans, titulaire d’un MBA en marketing d’une université américaine, Frédéric Drouhin est la quatrième génération aux commandes de la maison de négoce familiale et travaille en famille avec ses deux frères, Laurent et Philippe, ainsi que sa sœur Véronique. Très impliqué dans sa filière, il a présidé la Fédération des Négociants Eleveurs de Grande Bourgogne (FNEB) de 2014 à 2018. D.H.