Les biothérapies trouvent un écrin dans Bio Innovation à Besançon. La fonderie MBF de Saint-Claude (Jura) a un mois pour s’en sortir. Veolia, Solvay et Renault veulent asseoir un site pilote dans le recyclage des batteries dans le Grand Est. L’usine Stellantis (ex-PSA) de Sochaux, à nouveau en panne de puces électroniques. Frey ouvre l’antidote aux vieilles zones commerciales de périphérie à Strasbourg. Brownfields prolonge l’Ecoparc Rhénan. Jean Friess, l’emblématique patron du meusien Realmeca, est décédé. Services régionaux de l’Etat de l’économie et de l’emploi : les DREETS remplacent les DIRECCTE.
• Les biothérapies trouvent un écrin dans Bio Innovation à Besançon
Inauguré le 30 mars à Besançon sur la zone Temis Santé, Bio innovation est, pour les biothératérapies, le pendant de la Maison des microtechniques installée, elle, sur la zone Temis qui concentre des activités de microtechniques et de mécanique : un centre de développement qui associe des chercheurs, des étudiants et des entreprises.
L’Etablissement Français du Sang, installé à proximité, fédère toute cette communauté comme principal fournisseur de produits sanguins à partir desquels seront formulés des médicaments biologiques associés et à partir de produits sanguins qui doivent émerger de cet écosystème.
Initiative du Grand Besançon, le bâtiment de 4.000 m2 héberge une offre locative de 2.300 m2 et 700 m2 de plateformes de biologie moléculaire et cellulaire pour conduire des études de faisabilité ainsi qu'un atelier de conception, simulation et prototypage médical. Les lieux doivent favoriser une émulation autour des thérapies innovantes et leur transfert vers le monde industriel. De jeunes entreprises y trouvent refuge pour « maturer », à l’instar de Lymphobank, qui depuis 2017 valorise les déchets de la transfusion sanguine en cellules sanguines adultes et placentaires pour les laboratoires de recherche. Ainsi que des étudiants de l’UFR de médecine et de ISIFC (école d’ingénieurs en génie biomédical) pour y développer des projets.
L’institut RIGHT, unité mixte de recherche associant l’Inserm, l’Établissement Français du Sang et l’Université de Bourgogne Franche-Comté, est un partenaire scientifique majeur qui conduit des travaux prometteurs en matière de bio-médicaments et d’immunothérapies contre les cancers et les maladies inflammatoires. Comme la Maison des microtechniques, le Pôle de compétitivité des microtechniques (PMT), est l’interlocuteur des porteurs de projets qu’il accompagne dans la voie entrepreneuriale.
Labellisé intégrateur technologique, Bio Innovation fait partie des six plateformes « sœurs » en France qui visent le même but, réduire les coûts de production des biomédicaments afin de les rendre plus accessibles. L’investissement de 7,4 millions d’€ est partagé à égalité par Grand Besançon Métropole avec le soutien de l'État (440.000 €) et de la Région Bourgogne-Franche-Comté (500.000 €), pour la partie « recherche et transfert de technologie » et la société d’économie mixte Aktya qui commercialise les 2.000 m2 de locaux d’activités destinés aux entreprises. C.P.
• La fonderie MBF de Saint-Claude (Jura) a un mois pour s’en sortir
Un mois de sursis et pas plus : la fonderie MBF Aluminium, en redressement judiciaire depuis cinq mois à Saint-Claude (Jura), ne bénéficie que d’un délai court pour éviter sa disparition. Le tribunal de commerce de Dijon qui statuait sur le dossier ce 31 mars, a fixé la prochaine audience au 27 avril en précisant qu’elle serait décisive. Ce scénario n’incite pas à l’optimisme pour les 280 salariés (250 permanents et 30 intérimaires). L’entreprise pensait avoir davantage de temps, mais sa situation de trésorerie oblige à trancher dans l’urgence, rapporte la CGT. Or, aucune offre de reprise n’a été déposée, hormis le plan de continuation de l’actuel actionnariat autour du britannique CMV. Pressenti, l’investisseur franco-américain Hugh Aiken qui avait repris notamment la fonderie de Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin) n’a pas donné finalement suite.
Le plan de continuation conserverait 200 à 210 salariés, précise la directrice générale Adeline Munarolo. Or il ne semble pas recevoir l’assentiment des deux principaux clients Renault et PSA qui ont fait savoir par documents et messages interposés ces derniers jours qu’ils ne souhaitaient pas continuer à travailler avec l’actuelle direction. Le tribunal de commerce s’interroge également sur la solidité du projet industriel. En outre, ce plan de continuation impliquerait un soutien des pouvoirs publics, sous forme notamment d’abandon de dettes fiscales et sociales de plusieurs millions d’€.
La fonderie fabrique des carters de moteurs et des éléments de boîtes de vitesse. Tournée historiquement vers les moteurs thermiques, elle doit faire sa mue vers l’hybride. Sa direction estime avoir entrepris les investissements nécessaires dans ce but. M.N.
• Veolia, Solvay et Renault veulent asseoir un site pilote dans le recyclage des batteries dans le Grand Est

Une installation préindustrielle de recyclage des batteries de véhicules électriques doit émerger sur un site du groupe Veolia à Dieuze, en Moselle. Ce projet s’inscrit dans le cadre du partenariat annoncé le 18 mars dernier entre Veolia, Solvay et Renault en vue de développer l’économie circulaire dans ce secteur stratégique.
Les groupes Solvay et Veolia avaient jeté en septembre dernier les bases de ce consortium aujourd’hui rejoint par le constructeur automobile. « Notre objectif est de mettre en œuvre des solutions de recyclage innovantes et sobres en carbone afin d'ouvrir la voie à un approvisionnement durable en matériaux stratégiques (cobalt, nickel et lithium) pour les batteries », souligne Luca de Meo, le directeur général de Renault. D’ici 2030, le nombre de véhicules électriques en circulation dans le monde devrait passer de 10 à 100 millions d’unités.
Le site Euro Dieuze Industrie, filiale de Sarp Industries (groupe Veolia), emploie une trentaine de personnes dans le recyclage des piles et accumulateurs par hydrométallurgie, autrement dit par mise en solution des différents métaux avant séparation. L’industriel y expérimente depuis 2014 la valorisation des batteries des modèles historiques de voiture électrique : Renault-Zoé, Renault Kangoo ZE et NissanLeaf. P.B
• Stellantis Sochaux à nouveau en panne de puces électroniques
Stellantis (nouveau nom de PSA depuis la fusion avec Fiat Chrysler) à Sochaux est à nouveau en panne de semi-conducteurs. La production des Peugeot 308 a été arrêtée toute la semaine, ce qui représente 2.000 véhicules. Et le double depuis le début de l’année. Fabriqués en Asie, les semi-conducteurs connaissent une pénurie à cause de la forte demande des produits électroniques (portables, consoles vidéo…).
Ces puces électroniques sont le cerveau des voitures car elles gèrent tout le tableau de bord (démarrage, climatisation, GPS, bluetooth). Elles forment un ensemble spécifique aux 308 ce qui explique que les autres lignes (3008, 5008 et Opel Grandland X) continuent de tourner, en fonction toutefois des aléas de livraison.
Le système de modulation horaire hérité de PSA garantit le maintien intégral de la rémunération des employés jusqu'à un déficit de 84 heures non travaillées. Or, certains salariés vont dépasser ce quota, a relevé auprès de l’AFP, Eric Peultier, responsable du syndicat FO de l’usine du Doubs.
La Fédération des équipementiers automobiles français qui regroupe 300 entreprises, s'est par ailleurs alarmée des conséquences de la pénurie des semi-conducteurs, qui selon elle, se conjugue avec des tensions sur les prix de certains composants. C.P.
• Frey ouvre l’antidote aux vieilles zones commerciales de périphérie à Strasbourg

Placettes, baby-foot, tables de ping-pong, mini-labyrinthe végétal, kiosques, fontaines, grande roue : le « Shopping Promenade Cœur Alsace » ouvert le 17 mars à Reichstett au nord de Strasbourg (Bas-Rhin) veut renouveler les codes des zones commerciales de périphérie qui en ont bien besoin. Son développeur, le groupe immobilier rémois Frey, a investi 133 millions d’€ pour aménager les espaces et les 66.000 m2 de surfaces, réparties en 86 cellules de boutiques d’habillement (Adidas, Armand Thiery, Chaussea, New Yorker…), d’autres équipements de la personne (Carpediem Bijoux, Boulanger, Cultura, 4 Murs…), d’alimentation (Haribo, Paul, Daniel Stoffel…), points de restauration et services.
Rejointe par un magasin solidaire ne proposant que du réemploi ou du recyclé et par un espace réservé aux associations, cette offre est issue pour partie de la relocalisation d’enseignes déjà présentes dans la vaste zone commerciale nord de Strasbourg, l’une des plus grosses de France (150.000 m2) et l’une des plus caractéristiques du développement effréné des Trente Glorieuses.
Le groupe Frey est chargé de lui redonner cohérence, par une concession de l’Eurométropole qui court jusqu’en 2030 et représente 75 millions d’€ d’investissements supplémentaires : requalification de voirie, création de 9 km de liaisons douces, restructuration de l’offre commerciale, aménagements pour l’implantation de 400 logements dans les parcelles proches des habitations et la création de 11.000 m2 tertiaires, dans un objectif de mixité. Ce montage public-privé est vu comme un prototype reproductible ailleurs en France… où de tels sujets ne manquent pas. M.N.
• Brownfields aménage un nouveau parc d’activités dans le prolongement de l’ex-raffinerie de Reichstett
Développeuse de l’Ecoparc Rhénan sur le site de l’ancienne raffinerie de Reichstett (Bas-Rhin), la société Brownfields France va élargir son activité de l’autre côté de la route. Elle va acquérir la friche hospitalière de l’Etablissement public de santé d’Alsace du Nord (Epsan) répartie entre Vendenheim et Hoerdt. La communauté de communes de la Basse Zorn, principale propriétaire, a voté la cession la semaine dernière.
Brownfields transformera le site de près de 40 hectares en un « Parc du Ried » pour l’activité économique. Elle estime le potentiel de construction à 80.000 m2, en majorité pour des PME sur des parcelles foncières qui s’étendront, sauf exception, sur moins de 4 hectares, soit une complémentarité par rapport aux vastes lots de l’Ecoparc qui ont attiré des implantations industrielles et logistiques de 10.000 m2 et plus. Les travaux d’aménagement s’engageront l’an prochain. M.N.
• Jean Friess, l’emblématique patron du meusien Realmeca, est décédé

Le président du conseil de surveillance de Realmeca à Clermont-en-Argonne (Meuse), un des leaders français de la machine-outil, est décédé le 25 mars dernier à l’âge de 88 ans. Ingénieur de formation, Jean Friess a fondé en 1962 cette entreprise de pointe de 135 salariés (30 millions d’€ de chiffre d’affaires). Sur Twitter Jean Rottner, le président de la région Grand Est, salue la mémoire d’un homme discret et efficace, « fier de son territoire meusien ». Claude Barlier avec qui Jean Friess a participé à la fondation du centre de recherche en fabrication additive Cirtes à Saint-Dié-des-Vosges (Vosges) évoque, « un entrepreneur passionné qui a su convaincre des performances de ses machines-outils en œuvrant en sous-traitance dans la mécanique de très haute précision ».
Sous l’impulsion de Jean Friess, l’entreprise est en effet devenue intégrateur de sous-ensembles complets pour la défense dont elle usine certaines pièces. Ce capitaine d’industrie avait organisé ces dernières années sa succession, ainsi qu’en témoigne la nomination de Bertrand Friess à la présidence du directoire de l’entreprise familiale. Bruno Gailly, directeur général de Realmeca a le sentiment « d’une page qui se tourne avec le départ de ce patron au charisme et à la personnalité uniques et au relationnel hors-normes ». P.B
• Services régionaux de l’Etat de l’économie et de l’emploi : les DREETS remplacent les DIRECCTE
Début avril, la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE) et la Direction Régionale de la Cohésion Sociale (DRCS) ont fusionné pour devenir la DREETS : Direction régionale de l’Économie, de l’emploi du travail et des solidarités. La mise en commun des compétences de deux directions régionales vise à favoriser un retour dans l’emploi et l’inclusion sociale des publics éloignés de l’emploi.
L’inspection du travail conserve le même périmètre d’action et les mêmes missions, mais dorénavant les usagers devront se rendre dans les directions départementales de l’emploi du travail et des solidarités (DDETS) ou les directions départementales de l’emploi du travail des solidarités et de la protection des populations (DDETS-PP) pour tout ce qui concerne le droit du travail. C.P.