MÉDICAL/DIJON-BESANÇON. Le cluster Innov’Health qui réunit les medtechs et biotechs de Bourgogne-Franche-Comté avait réuni sur le salon Micronora 2018, un stand collectif monté avec le Pôle des Microtechniques, douze jeunes entreprises qui travaillent sur des dispositifs médicaux ou des médicaments.
Rencontre avec quelques-une d'entre elles.
• Amarob travaille sur un endoscope doté d’un microrobot

Péruvien, Sergio Lescano avait choisi la France pour ses études et « pour l’aspect innovation scientifique », dit-il. Les compétences microtechniques et robotiques de Femto-ST l’ont ensuite ramené de l’université Paris 6 à Besançon, où il a pu mettre au point, au sein du laboratoire AS2M, et dans le cadre d’un projet européen, son endoscope pour la chirurgie laser des cordes vocales.
Amarob est encore en phase d’incubation mais devrait être créée en juillet 2019 et s’installer à la pépinière d’entreprises de Temis, ce qui laisse le temps à Sergio Lescano de peaufiner le projet et de se former à la gestion d’entreprise en suivant les cours d’HEC Paris, une semaine par mois.
Equipé d’un microrobot, son endoscope est plus précis, plus sûr et moins coûteux que les solutions de chirurgie actuelles, explique-t-il. « Il y a donc trois bénéfices : pour le patient, pour le médecin et pour le système hospitalier. »
Soumis à la rigoureuse réglementation des dispositifs médicaux, l’endoscope bisontin fait l’objet d’un planning R&D de sept ans, développement et essais précliniques compris, à l’issue duquel il vise un accès au marché européen. « Le marché est identifié, c’est celui de la chirurgie des cordes vocales. Mais des diversifications sont possibles, plus tard, sur d’autres pathologies. » M.C.
• Morphée + choisit le radar pour la détection des chutes

La jeune société installée à Maison de l’Innovation de Dijon, cofondée par Bruno Duperrier et François Tardivel présentait rien moins qu’une « disruption » dans le domaine de la détection des chutes des personnes âgées. Les solutions du marché utilisent des capteurs portés ou des caméras. Morphée + a choisi le radar, moins intrusif car sans image et sans contact.
Les cartes électroniques des capteurs installés dans une pièce à différentes hauteurs enregistrent la moindre chute et notamment les chutes dites molles, celles qui restent inaperçues à distance quand la personne tombe au ralenti en s’accrochant à un meuble.
A ce détecteur de chutes, Morphée + ajoute des fonctions prédictives, et c’est là qu’il présente une longueur d’avance sur la concurrence, indique son président François Duperrier, comme prendre le rythme cardiaque et respiratoire automatiquement, sans contact.
Les Ehpad (Établissements d’hébergement de personnes âgées) sont le marché de prédilection de la jeune société qui a entamé une démarche de remboursement auprès de la Sécurité Sociale. Pour poursuivre son développement, Morphée + s’apprête à accueillir dans son capital la Société d’Accélération de Transfert Technologique (SATT) de Paris-Saclay, qui l’aidera à finaliser son développement. C.P.
• Lymphobank valorise les déchets de la transfusion sanguine

Ancien chercheur à l’Établissement Français du Sang (EFS) à Besançon, Eric Robinet retrouve auprès de son ancien employeur les ressources commerciales pour développer sa start-up. Lymphobank, créée en juin 2017, fournit aux laboratoires de recherche des cellules sanguines caractérisées provenant des donneurs volontaires de l’ESF.
Purifiées, les doses de sang sont ensuite congelées pour servir de support aux travaux de recherche des laboratoires institutionnels et, espère son dirigeant, bientôt des industriels de la pharmacie. La même démarche concerne les placenta qui peuvent être réutilisés pour faire des greffes sur les malades. « Il s’agit de valoriser les déchets de la transfusion sanguine, en fournissant des petits volumes très spécifiques, tandis que l’ESF livre des produits standard », résume le chercheur.
Lymphobank serait la première société française à développer cette activité, pratiquée dans d’autres pays européens. Pour une question d’éthique - elle ne fait pas de marge sur un « produit » ayant fait l’objet d’un don, une charte avec l’EFS et les associations de donneurs et de patients engage la société à réinjecter tous les bénéfices de cette activité commerciale dans l’entreprise.
Ces ressources alimenteront les besoins de la recherche pure sur des cellules médicaments pour traiter le cancer du foie, le sujet d’études qu’Eric Robinet avait engagé à l’Université de Strasbourg où il fut chercheur quelque temps. C.P.
