Eifhytec développer un premier démonstrateur de compresseur thermique avec R-GDS. Bio-Rad laisse ses 110 salariés de Schiltigheim à quai. Un plancher bois-béton pour Prega. Wienerberger traite ses fumées de son usine d’Achenheim. Premier budget pour la Collectivité européenne d’Alsace. Akonéo, l’expert-comptable incubateur d’entreprises. Avec Rhénalia, le logement social fait bloc dans le Haut-Rhin.
• Eifhytec développe un premier démonstrateur de compresseur thermique avec R-GDS
La start-up strasbourgeoise Eifhytec qui développe des compresseurs thermiques pour les stations-service à hydrogène, a signé une convention de collaboration avec le distributeur de gaz R-GDS pour expérimenter sa technologie en conditions réelles. Après achèvement de la phase de test, le démonstrateur de compresseur thermique sera mis en exploitation en 2022, sur une parcelle attenante au site des services techniques de l’énergéticien, dans la zone d’activité de la Plaine des Bouchers à Strasbourg où sera construite une station d’avitaillement pour véhicules lourds et légers.
Le choix de ce site n’est pas dû au hasard, puisqu’au même endroit R-Hynoca, la filiale de R-GDS dédiée à la production d’hydrogène renouvelable, est sur le point d’implanter son futur site de thermolyse de biomasse. La chaleur générée par ce procédé sera pour partie redirigée vers la station-service, pour faire fonctionner le compresseur. Pour David Colomar, le fondateur et dirigeant d’Eifhytec, « ce démonstrateur de compresseur thermique sera une première mondiale, qui permettra de valider les performances techniques et environnementales de notre technologie en conditions réelles d’exploitation. » R-GDS, partenaire du projet, co-financera et testera le prototype. Le projet est également soutenu par l’Ademe et par Bpifrance. J.G.
• Bio-Rad laisse ses 110 salariés de Schiltigheim à quai

Fabricant à Sainte-Croix-en-Plaine (Haut-Rhin) d’éléments en béton pour les structures et façades des bâtiments, Prega ajoute un autre matériau à sa palette : l’entreprise s’engage dans la production d’un plancher mixte, composé pour moitié chacun de béton et de bois, par un procédé de préfabrication.
L’empreinte carbone en sera ainsi réduite. La société de 140 salariés, filiale du groupe toulousain de construction GA Smart Building, investit dans ce but 1,1 million d’€ pour installer la production dans un nouvel atelier.
Les premiers modèles sont prévus d’ici à fin mars. Pour ce projet, elle bénéficie des aides du plan France Relance. Le site constituera le plateau technique du nouveau plancher pour le groupe et sa production permettra d’alimenter les chantiers de l’Est de la France et de la région lyonnaise. M.N.
• Wienerberger traite ses fumées de son usine d’Achenheim

Le fabricant de briques et tuiles en terre cuite Wienerberger France investit actuellement 1 million d’€ sur son site d’Achenheim (Bas-Rhin) pour traiter les fumées issues du process de production de briques. La technique appliquée fera évacuer les gaz par trois tours au lieu de deux jusqu’alors et elle améliorera le traitement des débits de fuite et ainsi le rendement du système.
Le site, qui est également le siège français du groupe autrichien, déploie les procédés déjà appliqués ces dernières années dans l’usine de Betschdorf (Bas-Rhin). « Nous participons ainsi à l’effort du groupe qui veut diminuer ses émissions de CO2 de 25 % d’ici à 2025 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050 », précise Frédéric Didier, directeur général de Wienerberger France. M.N.
La nouvelle Collectivité européenne d’Alsace (CEA), issue de la fusion des conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, a voté le 15 février son premier budget primitif. Il s’élève à 2,025 milliards d’€, soit une augmentation de 7,4 % par rapport au cumul des budgets des deux précédentes collectivités en 2020. L’évolution résulte d’efforts pour l’investissement, avec des dépenses de fonctionnement « maîtrisées », souligne la CEA. Les crédits d’investissements totalisent 308,6 millions d’€.
Parmi les principaux postes qui en bénéficient, les infrastructures sont dotées de 121,3 millions d’€ (+ 37 millions) principalement pour la poursuite des grands projets routiers comme la déviation de Châtenois (Bas-Rhin) dont la CEA reprend la maîtrise d’ouvrage à l’Etat dans le cadre du transfert des routes nationales et autoroutes non concédées. Sont également concernés les chantiers du TSPO (transport en site propre de l’ouest strasbourgeois) et des liaisons de l’A 35, avec la RN 1083 à Sélestat (Bas-Rhin) et avec la RD 83 à Ensisheim (Haut-Rhin). Les rénovations et restructurations de collèges reçoivent 50 millions d’€, la contractualisation avec les territoires 40 millions.
Aux critiques de l’opposition sur une part trop belle faite à la route et pas assez à l’environnement, le président de la CEA Frédéric Bierry répond que « 80 % des déplacements dans le territoire se font par la route », que des actions plus structurantes pour les autres mobilités sont en préparation et que l’environnement « parcourt en fait tout le budget au-delà des crédits qui lui sont directement alloués, par exemple par le développement des énergies renouvelables dans les collèges ». M.N.
• Akonéo, l’expert-comptable incubateur d’entreprises

Un incubateur, doublé d’un accélérateur d’entreprises, intégré à un cabinet d’expertise-comptable et qui ensemble, créent une économie circulaire. Cela n’est pas banal et existe depuis la fin 2020 en Alsace, à Schiltigheim dans l’agglomération strasbourgeoise. Tout commence avec Mickaël Guarinos (34 ans), fondateur en mai 2018 du cabinet d’expertise comptable Akonéo qui fonctionne moitié en ligne, moitié comme une structure traditionnelle de la profession (400.000 € de chiffre d'affaires, 9 collaborateurs).
Le temps dégagé grâce à la gestion dématérialisée des documents sert notamment à organiser quatre rendez-vous présentiels pas an. « Deux, en mars et septembre, portent sur la stratégie de développement, un troisième en juin fait un point semestriel et celui de janvier décortique le bilan de l’exercice », explique Mickaël Guarinos, dont plus de 60% des honoraires découlent de l’audit et du conseil.
Ce fonctionnement très tourné vers le développement l’a conduit en novembre dernier à s’associer avec Myriame Honnay, multi-entrepreneure internationale, pour créer un incubateur sans mur, doté toutefois d’un espace de coworking servant aussi à recevoir incubés et accélérés tous les 15 jours pour un point complet de l’activité. Au nombre actuel de cinq chacun, ils sont tout aussi innovants que dédiés à un savoir-faire plus classique. Cette initiative s’appuie sur tous les réseaux d’aide aux entreprises existants, ainsi que sur les incubateurs publics. D.H.
• Le logement social fait bloc dans le Haut-Rhin

Cinq bailleurs sociaux du Haut-Rhin se réunissent sur un même toit, celui de Rhénalia. Cette société anonyme de coordination (SAC), dont l’assemblée générale constitutive se tiendra à la fin du mois, permet à ses adhérents de dépasser ensemble le seuil minimal de 12.000 logements de patrimoine qu’impose la loi « Elan » : les quatre offices publics M2A Habitat (agglomération de Mulhouse), Pôle Habitat Colmar-Centre-Alsace, Habitats de Haute-Alsace (département du Haut-Rhin) et Saint-Louis Habitat (SLH), ainsi que la coopérative Centre-Alsace Habitat, totalisent ensemble la propriété de 32.000 logements dans 135 communes du département.
Eric Straumann, maire de Colmar et futur premier président de Rhénalia, le concède : cette « solution locale bienvenue » a failli échouer face aux divergences politiques jusqu’aux dernières municipales. « Elle résulte de deux ans d’allers-retours marqués par des discussions de certains adhérents avec des opérateurs nationaux », rappelle le nouveau premier magistrat de Colmar depuis cet été.
La SAC adopte le statut coopératif qui donne le même poids au conseil d’administration à chacun des membres, indépendamment de leur taille pourtant très variée, de 1.526 logements pour SLH à 9.700 pour Habitats de Haute-Alsace. Chaque bailleur conserve son autonomie et sa personnalité morale. La création de Rhenalia aboutira à coordonner les politiques de construction et de rénovation, logées dans les « plans stratégiques de patrimoine » (PSP) et à mutualiser des moyens. Eric Straumann relève aussi le « poids » dans la réponse aux appels d’offres, que la SAC pourra faire valoir. M.N.