Le plan de suppression d’emplois de Michelin touche quatre sites dans l’Est. La ministre Agnès Pannier-Runacher signe aujourd'hui l’acte de transfert de l’usine Smart au groupe Ineos. Déchets de Stocamine : le gouvernement prêt à enterrer le projet de transfert. L’agglomération de Mulhouse prépare sa Maison du territoire « pour tous ». Liebherr engage un investissement de 6,9 millions d’€ sur le site de Colmar et confirme la voie d’eau pour ses pelles géantes. En Lorraine, Novasep cède sa division des équipements de chromatographie à Sartorius. CFlou crée l’armoire désinfectante anti-Covid. Locusem a de l’ambition pour les quartiers de Strasbourg. La CPME de la Moselle souhaite que les entreprises puissent proposer le vaccin anti-Covid à leurs salariés. Stéphane Heit, nouveau président de la CPME Grand Est.
• Le plan de suppression d’emplois de Michelin touche quatre sites dans l’Est
Le projet de supprimer 2.300 postes en France annoncé par le groupe Michelin le 6 janvier impactera l’emploi en Grand Est et en Bourgogne-Franche-Comté. Le fabricant de pneumatiques compte en effet 2.900 salariés dans les deux régions répartis sur quatre sites industriels : Epinal-Golbey (Vosges), La Chapelle-Saint-Luc (Aube), Blanzy (Saône-et-Loire) et Avallon (Yonne). Le nombre de départs, usine par usine, devrait être précisé dans les prochains mois par le groupe qui emploie 21.000 personnes dans l’hexagone.
Tous les sites seront concernés, indique Michelin qui précise que les départs sont prévus sur trois ans sur la base de départs anticipés et de départs volontaires.
L’inquiétude est de mise parmi les 450 salariés du site d’Epinal-Golbey (Vosges) spécialisé dans les renforts métalliques pour pneumatiques. Tout comme à La Chapelle-Saint-Luc (Aube), près de Troyes, un site de production de pneus pour engins agricoles où travaillent environ 900 salariés. A Blanzy (Saône-et-Loire), les 1.150 salariés demeurent eux aussi dans l’expectative. Enfin, la filiale Pneu Laurent à Avallon (Yonne) et ses 400 salariés sont également concernés par le plan de départs.
Pour les représentants du personnel, ce plan ne se justifie pas. Depuis la crise de 2008, les bénéfices de l’entreprise dépassent régulièrement 1,5 milliard d’€ par an, selon la CGT. Certains usines seraient en flux tendu : celle de Troyes refuserait même des commandes, toujours selon le syndicat. P.B.
• La ministre Agnès Pannier-Runacher signe aujourd'hui l’acte de transfert de l’usine Smart au groupe Ineos
Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’industrie, sera ce 14 janvier, dans la matinée, sur le site de Hambach (Moselle) en vue de la signature officielle de l’acte de transfert de l’usine Smart entre son propriétaire, le groupe Daimler, et le britannique Ineos Automotive.
La ministre s’était déjà rendue sur le site le 30 juillet dernier, afin de mettre les dirigeants de Daimler « devant leurs responsabilités », alors qu’ils venaient d’annoncer quelques semaines auparavant leur intention de se séparer de l’usine lorraine. La vente de Smartville à Ineos, seul candidat déclaré à la reprise, est acquise depuis le 12 novembre 2020, date de la signature par quatre organisations syndicales d’un accord-cadre prévoyant des mesures sociales en cas de sureffectifs.
Le repreneur Ineos s’est en effet engagé à conserver 1.500 emplois sur le site. Sa filiale Ineos Automotive poursuivra l’assemblage de la Smart électrique jusqu'au début 2024, parallèlement à la montée en cadence de son 4x4 thermique Grenadier. Ce dernier devrait sortir des ateliers début 2022. P.B.
• Déchets de Stocamine : le gouvernement prêt à enterrer le projet de transfert

Dix-huit ans après l’incendie qui a mis un terme à son éphémère activité, le centre de stockage souterrain de déchets Stocamine de Wittelsheim (Haut-Rhin) se dirige vers son confinement définitif. En visite le 5 janvier sur le site ancien puits de potasse – premièr(e) ministre de l’Environnement à daigner se rendre sur place pour constater par soi-même –, Barbara Pompili a déclaré en remontant du sous-sol qu’elle penchait pour le maintien au fond des 41.000 tonnes de déchets restants. Au grand dam des associations environnementales, des collectifs et des élus locaux qui plaident la sortie des déchets pour les faire traiter dans des galeries de sel en Allemagne, au nom de la protection de la nappe phréatique.
Ce déstockage concerne des déchets au mercure, les plus dangereux. Mais avec le temps, les galeries de Stocamine à 530 mètres de profondeur se dégradent, rendant l’hypothèse du déstockage de plus en plus compliquée techniquement et dangereuse pour les équipes qui s’en chargeraient.
L’option préférentielle avancée par la ministre était celle de sa précédesseure Ségolène Royal et elle va dans le sens des préconisations de l’ancien exploitant, les Mines de potasse d’Alsace (MDPA) ainsi que des mineurs retraités. L’autre argument de poids est financier, puisque cette solution a été identifiée comme la moins coûteuse, à 128 millions d’€, près de quatre fois moins qu’un déstockage complet. C’est aussi la plus rapide, réalisable en quatre ans. La décision – enfin ? – définitive est attendue dans les prochains mois.
Stocamine avait ouvert en 1999 avec l’ambition de constituer un centre français de stockage en sous-sol de déchets dangereux : phytosanitaires, amiante, produits chargés de mercure, d’arsenic, de cyanure, de chrome, etc. L’incendie qui s’y est propagé en septembre 2002 a mis fin une aventure… par ailleurs vite apparue comme non-rentable. M.N.
• L’agglomération de Mulhouse prépare sa Maison du territoire « pour tous »

L’agglomération mulhousienne aura dans quelques mois sa « Maison du territoire ». Elle s’installera dans les 10.000 m2 de locaux laissés vacants depuis plusieurs années par la Banque populaire à Sausheim (Haut-Rhin). Ainsi en a décidé, en décembre 2020, le conseil de Mulhouse Alsace Agglomération (M2A). Motrice du projet, la communauté d’agglomération motrice y déplacera ses services.
« Ce sera la maison de tous, entreprises, habitants et associations, le lieu commun des forces vives socio-économiques », plaide le président de M2A Fabian Jordan.
La collectivité ne porte pas directement l’investissement, celui-ci est confié à une société d’économie mixte dont M2A détient 49,5 % d’un capital qui associe la nouvelle collectivité européenne d’Alsace mais surtout la CCI Alsace Eurométropole (40 %) et à titre plus symbolique (0,75 % chacun) les chambres d’agriculture et de métiers, la CPME, la fédération du BTP, le Crédit mutuel et l’allemand Umweltdienste Bohn, pilote du projet d’un incinérateur sur la plate-forme chimique de Chalampé. La Maison du territoire constituera un lieu d’échanges, « de création et développement économique », de formation, etc.
Ses détracteurs, qui se recrutent notamment à la Ville de Mulhouse, y voient un investissement injustifié dans le contexte actuel et une volonté cachée de délier les liens avec la ville-centre. Ce que Fabian Jordan réfute, en brandissant aussi les économies de la solution d’une réinstallation dans un bâtiment existant : « Le coût de 6,65 millions d’€, limité à l’acquisition d’un bâtiment en état de fonctionnement, sera trois fois moindre qu’une construction neuve », indique-t-il. M.N.
• Liebherr France engage un investissement de 6,9 millions d’€ sur le site de Colmar …
Liebherr-France (1.460 salariés) qui produit depuis 1961 sur le site de Colmar, des pelles sur chenilles, va renouveler une ligne de production dédiée à la fabrication des flèches mécanosoudées pour les pelles de la gamme 14 à 40 tonnes. Cet investissement de 6,9 millions d’€ vise à remplacer des équipements datant des années 1980 en ce qui concerne les robots et le centre d’usinage.
Le début du montage de la nouvelle ligne est prévu en août 2021. La mise en service s’effectuera à la fin de l’année, avec une montée en cadence progressive prévue pour début 2022.
Les objectifs de cet investissement sont multiples : maintenir et développer la capacité de fabrication d’un composant clef du produit de l’entreprise (en l’occurrence la flèche monobloc de la pelle hydraulique), développer les compétences internes pour la conception et la fabrication de ce composant et augmenter la capacité de production de 25%.
Cette famille de pelles est soumise à une forte concurrence asiatique et américaine. Liebherr-France fait partie des leaders mondiaux sur le marché des pelles sur chenilles de terrassement de 14 à 40 tonnes. Ses principaux marchés sont situés Europe occidentale et du Nord ainsi qu’en Asie et en Amérique du Nord. J.G.
• … et confirme la voie d’eau pour ses pelles géantes

Pour l’expédition dans le monde de grosses pelles minières au départ de ses ateliers de Colmar, Liebherr a décidé en décembre 2020 de reconduire pour au moins un an son expérimentation d’acheminement par le Rhin vers les ports de la mer du Nord (Anvers et Zeebrugge) qu’il avait mise en place en juin 2019. Il a reconduit le même groupement de prestataires : les transports exceptionnels Straumann pour les premiers kilomètres entre l’usine et le port fluvial de Neuf-Brisach, le transporteur bas-rhinois Wack et l’opérateur fluvial rhénan Haeger & Schmidt.
La première expérimentation de 18 mois a totalisé 148 machines chargées en 1.600 colis de pièces (incluant ceux spécifiques aux composants), sur 60 barges. Ce transport a représenté un poids cumulé de 27.000 tonnes et évité l’émission de 868 tonnes de CO2 qu’aurait généré la succession de camions jusqu’à la mer du Nord.
Pour la nouvelle période de l’année 2021, les prévisions de flux sont inférieures, en conséquence de la conjoncture économique mondiale en période de coronavirus. « Nous tablons sur l’expédition d’environ 60 machines totalisant 12.000 tonnes », annonce Marc Lagarde, responsable de la logistique externe de Liebherr Mining Equipment Colmar. M.N.
• En Lorraine, Novasep cède sa division des équipements de chromatographie à Sartorius
Novasep a annoncé le 6 janvier son projet de céder sa division de conception, fabrication et commercialisation d’équipements de chromatographie (Photo) à Sartorius Stedim Biotech, filiale tricolore de l’allemand Sartorius.
Cette annonce intéresse principalement le site de Pompey (Meurthe-et-Moselle), dans l’agglomération de Nancy. Le fabricant lyonnais de principes actifs pour l'industrie pharmaceutique y emploie près de 200 salariés. Parmi eux, 90 personnes travaillent au sein de la division des équipements de chromatographie.
Cette activité devrait générer un chiffre d'affaires d'environ 37 millions d'€ en 2020 avec des marges bénéficiaires à deux chiffres, indique Sartorius Stedim Biotech (6.200 salariés).
Novasep conservera 120 salariés à Pompey en vue de produire des principes actifs à façon par chromatographie. Né en 1995 sur le site lorrain, le groupe Novasep compte aujourd’hui 1.500 salariés (280 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2019). P.B.

• CFlou crée l’armoire désinfectante anti-Covid

De la malvoyance à la désinfection anti-Covid, l’entreprise CFlou trouve l’occasion du lancement d’une nouvelle offre avec la crise sanitaire. La PME de 11 salariés à Schwenheim (Bas-Rhin, 2 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2019) a mis au point une armoire de désinfection virucide : la « VODU Box ». Brevetée et certifiée Cofrac, elle assure la stérilisation de lunettes, masques, gants, pinces et objets du quotidien plus largement, par des lampes aux rayons ultra-violets (UV), de façon automatique et en environ 30 minutes.
Spécialisée par ailleurs dans les produits et services d’aide au confort visuel pour personnes malvoyantes ou non-voyantes, CFlou a d’abord pensé à une application de son innovation à son domaine de prédilection. « Nous avons conçu à l’origine la VODU Box pour les opticiens et lunetiers pour la désinfection rapide des montures essayées par leurs clients. Mais bien vite, nous nous sommes rendus compte que ses propriétés intéresseraient d’autres professionnels : tous ceux qui utilisent des objets ou appareillages électroniques en contact direct avec le corps ou des objets touchés par le public (cabinets dentaires, hôpitaux, librairies…) », décrit Olivier Dellabe, le dirigeant-fondateur de la PME. L’armoire innovante est proposée en deux dimensions de 50 ou 100 centimètres de long et 6,5 ou 11,5 kilos, au prix de 700 et 830 €. M.N.
• Locusem a de l’ambition pour les quartiers de Strasbourg

Société d’économie mixte, Locusem a conçu un nouveau plan d’affaires de construction de 12.000 m2 pour 19,8 millions d’€ d’investissements jusqu’en 2025, dans le domaine particulier qui fait sa spécificité : l’implantation d’offres immobilières tertiaires (bureaux, locaux d’activités, commerces…) dans les quartiers sociaux de l’agglomération de Strasbourg.
Sont prévus ou envisagés, par exemple, à Strasbourg même, un tiers-lieu de 2.000 m2 dans le QPV (quartier prioritaire de la ville) de la Laiterie, 5.000 m2 de bureaux dans la cité Kepler à Cronenbourg et un supermarché de 1.000 m2 dans ce même quartier, 250 m2 de commerces au Neuhof ou la création d’une maison urbaine de santé à l’Elsau.
Pour financer les projets, Locusem bénéficie d’une augmentation de capital de 3 millions d’€ qui porte celui-ci à 14,2 millions d’€. Approuvée par les collectivités fin 2020, la recapitalisation ne modifie pas les équilibres : elle garde leur statut d’actionnaires principaux à l’Eurométropole (48 %), la Ville (16 %) et la Caisse des dépôts (20 %). Depuis sa création il y a dix ans, en succession d’une structure similaire précédente, Locusem a développé environ 20.000 m2. M.N.
• La CPME 57 souhaite que les entreprises puissent proposer le vaccin anti-Covid à leurs salariés
La CPME de la Moselle demande que les entreprises qui le peuvent, aient la possibilité de proposer à leurs salariés de se faire vacciner contre la Covid-19. La médecine du travail pourrait utilement être mise à contribution, argumente le syndicat des PME dans un communiqué. Cette interpellation du gouvernement pour « sortir d’une simple logique administrative qui bride l’initiative » s’étend aux professionnels libéraux de santé, dont les pharmaciens d’officine. C.P.

• Stéphane Heit, nouveau président de la CPME Grand Est
A l’unanimité, l’ancien président de la CGPME de Meurthe-et-Moselle de 2003 à 2008, et depuis vice-président, a été élu président de la CPME Grand Est. Avocat à Nancy, docteur en droit, médiateur inter-entreprises et maître de conférences à l’Université de Paris, Stéphane Heit, 55 ans, défend « un syndicalisme de projet constituant une vraie force de proposition pour notre Région Grand Est (…) qui ne soit pas seulement revendicatif. »
Il défend le département comme « socle de base » de l’organisation patronale des PME. Dans la période difficile actuelle, il loue « le goût de l’effort mais aussi les valeurs de responsabilité comme de solidarité qui animent » les patrons des petites entreprises. Stéphane Heit succède à Étienne Malher qui avait fait la transition après le décès de Pierre Marx, en mai 2019. C.P.