Octapharma investit 85 millions d’€. Chanel rachète une seconde tannerie en Alsace. Le Grand Est planche sur une méthanisation à l’hydrogène. MAN crée un centre national de préparation de bus à Reichstett. L’EuroAirport révise sa copie contre le bruit. Gestion & Stratégies s’offre un immeuble écolo. Nova Performance repris par Linguaphone. Burcklé, fin d’une histoire industrielle à Bourbach-le-Bas. La métallerie Nouyrit habille la voie verte de Rosheim. Guillaume Maurer, nouveau directeur général de Thurmelec.
• Octapharma investit 85 millions d’€ dans les produits dérivés du sang à Lingolsheim
Spécialiste des médicaments des dérivés du sang (issus du plasma), Octapharma donne un fort coup d’accélérateur à son site de Lingolsheim près de Strasbourg (Bas-Rhin). Confirmant une expansion régulière depuis son implantation sur place il y a 20 ans, ce groupe a engagé un plan d’investissement de 85 millions d’€ jusqu’en 2024 afin de doubler sa capacité de production d’immunoglobuline de la porter ainsi à 12 tonnes par an, indique l’Adira, l’agence de développement alsacienne qui suit l’entreprise. L’augmentation découle notamment de l’autorisation obtenue en 2018 auprès de la FDA (food and drug administration) américaine pour la distribution de la solution d’immunoglobuline de l’entreprise aux Etats-Unis.
Octapharma avait déjà consacré près de 80 millions d’€ à Lingolsheim ces 5 dernières années. Afin d’adapter son organisation à ce nouveau changement de dimension, elle va agrandir son centre de stockage un peu plus loin à Lingolsheim au parc des Tanneries, pour l’amener de 2.300 m2 à 5.800 m2 l’an prochain. Ses effectifs ont également augmenté à 680 salariés, dont 70 recrutements depuis début 2019. Le site concentre environ 20 % des volumes de production de son groupe d’appartenance, basé en Suisse et détenu par la famille du fondateur allemand Wolfgang Maguerre. M.N.
• La Tannerie Degermann rachetée par le groupe Chanel

Après avoir racheté en 2018 les Tanneries Haas à Eichhoffen, le groupe Chanel vient de mettre la main sur la Tannerie Degermann à Barr (à 3 km de la première). Selon l'entreprise de luxe, cette décision a été motivée par des intérêts convergents : « un besoin pour Degermann de s’appuyer sur un partenaire solide assurant une visibilité à long terme à l’entreprise, et une volonté commune de développer et préserver le savoir-faire complémentaire de deux entreprises historiques ». Pour le groupe Chanel, il s’agit aussi de sécuriser ses approvisionnements et d’améliorer l’attractivité des métiers du cuir auprès des jeunes.
La Tannerie Degermann qui emploie 35 salariés, spécialisée dans les peaux lourdes (alors que les Tanneries Haas sont spécialisées dans les peaux légères) poursuit ses relations commerciales avec l’ensemble de ses clients. Elle travaille majoritairement pour le secteur de la chaussure et de l’horlogerie (bracelets de montres), alors que sa voisine évolue surtout dans le secteur de la maroquinerie.
Le groupe va développer des synergies entre les deux tanneries en matière d’achats de matières premières et de production. Elles doivent aussi échanger sur des sujets tels que l’innovation (les méthodes de tannage par exemple) ou encore la traçabilité. À terme, Chanel souhaite regrouper les activités des deux tanneries sur un site commun, à côté des actuelles Tanneries Haas. Celles-ci ont acquis en août 2018 un terrain à Mittelbergheim où était située l’usine des meubles Seltz. J.G.
• Le Grand Est planche sur une méthanisation à l’hydrogène
Plusieurs industriels et organismes de recherche du Grand Est s’associent pour franchir une nouvelle étape dans le gaz « vert » : coupler la méthanisation de déchets organiques avec la méthanation. Ce second procédé fait réagir du dioxyde de carbone (C02) et du monoxyde de carbone (CO) avec de l’hydrogène, de façon à produire du méthane injectable dans les réseaux.
« Le gaz carbonique émis naturellement lors de la méthanisation de matières organiques est converti en biométhane », résument les partenaires du projet. Baptisé Methagrid et dévoilé lors de la Foire de Châlons-en-Champagne (Marne) début septembre, il associe le sucrier Cristal Union, GRTgaz le transporteur de gaz naturel, l’entreprise de biotechnologies et chimie du végétal Agro-Industrie Recherches Développement (ARD), la start’up TMA-Process, une unité de R&D de l’école AgroParis Tech et l’école CentraleSupéléc (chaire de biotechnologie).
Prévu sur deux ans, le programme débute par des recherches en laboratoire chez ARD, puis elle passera en phase-pilote sur le site de bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle (Marne) où sont implantés entre autres ARD et Cristal Union. M.N.
• MAN crée un centre national de préparation de bus à Reichstett

Le constructeur de véhicules professionnels allemand MAN Bus & Truck va déménager de quelques kilomètres au sein de la couronne nord de Strasbourg, pour donner une ampleur nouvelle à sa présence locale. Au troisième trimestre 2020, il s’installera dans 2.500 m2 neufs sur un terrain de 3,5 hectares à Reichstett, dans le parc industriel rhénan de reconversion de l’ancienne raffinerie.
Cette implantation qui mobilise un investissement de 6 millions d’€ succédera à celle de Bischheim sur 1,2 hectare et un peu de moins de 2.000 m2 qu’il occupe depuis plus de trente ans. Le « garage » strasbourgeois MAN se transformera à cette occasion en un centre de préparation national de bus de transports urbains et de tourisme, notamment pour la RATP.
« La mission inclut des opérations de contrôle de la sécurité des véhicules, leur immatriculation ou encore le montage d’options », précise Philippe Pauwels, directeur Est, qui se réjouit de la concrétisation de ce projet « mûri pendant dix ans ».
Les effectifs locaux augmenteront légèrement en conséquence : de 25 salariés, MAN Truck & Bus compte passer à 30 lors de son entrée dans ses nouveaux bâtiments. Pour marquer cette évolution et la présenter à ses clients et partenaires, l’entreprise a organisé une journée portes ouvertes sur son futur nouveau site, le 6 septembre. M.N.
• L’EuroAirport révise sa copie contre le bruit

L’EuroAirport de Bâle-Mulhouse a annoncé le 10 septembre lancer de nouvelles actions pour réduire ses nuisances sonores. Volant de record en record de trafic, la plate-forme franco-germano-suisse s’expose mécaniquement à une augmentation du bruit que causent ses avions… et à celle des récriminations des riverains.
Sa direction avait engagé l’an dernier une première batterie de mesures qui n’a pas donné le résultat escompté, de son propre aveu.
Elle remet donc le couvert, en confiant à deux cabinets, le français CGX Aero et le suisse EBP, une étude auprès de 90 parties prenantes (associations, collectivités, compagnies) devant déboucher, début 2020, sur un nouveau plan à soumettre à l’approbation de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile).
Sont envisagés la sélection plus systématique de compagnies dotées d’appareils moins bruyants comme L’Airbus A320neo, la révision de trajectoires de vols, l’interdiction plus stricte des vols après 23 heures sans y renoncer complètement contrairement à la revendication des riverains.
L’EuroAirport se dit ouvert à toutes les options, dès lors qu’elles resteront compatibles avec la poursuite de son développement qui l’amènera à plus de 8 millions de passagers cette année et à la perspective de 11 à 13 millions en 2030, voire avant. En outre, le nouveau plan anti-bruit devra respecter le principe d’ « approche équilibrée » qui est encadré par des normes internationales de l’aviation civile. M.N.
• Le cabinet strasbourgeois Gestion & Stratégies s’offre un immeuble écolo

Spécialisé en expertise-comptable, audit et commissariat aux comptes, avec une belle réputation auprès des acteurs de l’économie sociale et solidaire, Gestion & Stratégies a pris ses aises dans un nouveau bâtiment conçu par l’architecte Rey de Crécy.
Cet immeuble tertiaire de 1.000 m2, situé avenue du Rhin à Strasbourg, épouse les normes environnementales : brise-soleil orientables, façade occultée pour éviter les particules fines, chauffage et climatisation économes en énergie… Il permet aussi aux 30 collaborateurs du cabinet, fondé il y a 30 ans par Christophe Thiébaut, aujourd’hui associé à Thomas Kappel et Dan Gompel, d’avoir un espace de travail digne de ce nom pour accompagner 800 clients.
L’investissement immobilier s’élève à 3,5 millions d’€. Présent également à Metz et Paris, Gestion & Stratégie réalise près de 2 millions d’€ de chiffre d’affaires et vient de décrocher le label Excellence pour sa performance économique, son souci de l’environnement et sa politique sociale. D.H.
• Nova Performance repris par Linguaphone
Le groupe de formation en langues Nova Performance, basé à Schiltigheim (Bas-Rhin), en liquidation judiciaire depuis mars 2019, a été repris en juin dernier par la société parisienne Linguaphone. Spécialisée dans les formations linguistiques des professionnels, l’entreprise a repris 158 des 214 salariés du groupe alsacien, ainsi que la marque Nova Performance. À l’origine des difficultés de Nova Performance, créée en 1997, le comité d’entreprise a évoqué « une croissance externe mal maîtrisée, un défaut d'organisation et des erreurs de management ». J.G.
• Burcklé, fin d’une histoire industrielle à Bourbach-le-Bas
Institution dans le village de Bourbach-le-Bas (Haut-Rhin), l’entreprise d’équipement pour l’industrie textile Brucklé a fermé le 30 septembre. Elle employait encore 30 salariés dans la fabrication d’accessoires pour les métiers à tisser : peignes et cadres.
Nés à la fin du XIXème siècle pour accompagner l’essor du textile dans les vallées au pied des Vosges, les Établissements Burcklé ont du s’adapter ensuite à son déclin. Depuis 2003, ils appartenaient à Picanol, un groupe industriel belge multi-activités. La commune à la jonction des vallées de la Doller et de la Thur va s’employer à redonner une activité économique au site et à accompagner au mieux la reconversion des salariés licenciés. M.N.
• La métallerie Nouyrit habille la voie verte de Rosheim

La voie verte « Portes Bonheur, le Chemin des carrières » de Rosheim à Saint-Nabor (Bas-Rhin) sera inaugurée le 5 octobre prochain. Ses totems sont de fabrication bas-rhinoise : la métallerie Nouyrit de 12 salariés à Furdenheim a en effet réalisé les ouvrages les plus emblématiques jalonnant le parcours piéton et cycliste de 11 km aménagé par la communauté de communes des Portes de Rosheim.
Elle en « signe » notamment le belvédère de 16 mètres de haut qui proposera un superbe panorama au bout de sa centaine de marches. Il est formé d’acier Corten, une version « autopatinable » du métal ce qui protège de l’oxydation, et dont Nouyrit est devenu un spécialiste depuis vingt ans. « Nous sommes entrés sur ce marché au moment où il redémarrait, après une phase de trente ans où l’acier Corten avait été négligé », souligne le dirigeant François Nouyrit, fondateur en 1986.
La PME a ainsi trouvé dans des ouvrages neufs un relais et un complément à sa spécialité de toujours, la restauration de monuments historiques qui l’a fait intervenir sur les emblèmes alsaciens : cathédrale de Strasbourg, château du Haut-Koenigsbourg… Disposant de ses propres ateliers de forge et tôlerie, elle réalise aussi des prestations plus courantes de métallerie, pour un total de chiffre d’affaires annuel d’un peu plus d’1 million d’€. Son créateur passera la main en fin d’année à Nicolas Tassard, associé et responsable de production. M.N.
• Guillaume Maurer, nouveau directeur général de Thurmelec
La nomination est effective depuis fin septembre. Michel Maurer, le fondateur de Thurmelec, confie le poste de directeur général à son fils Guillaume, 33 ans, dans l’entreprise depuis 2011. « Une place qui en lui était pas réservée de droit [ le poste était vacant depuis 2004, Ndlr] », insiste Michel Maurer qui liste les bons résultats de son fils : la création du Cluster by Thurmelec qui "couve" des start-up, la réorganisation de la production en Lean Management et dans les services support, le référencement Iso 14001 (environnement).
Thurmelec à Pulversheim (Haut-Rhin) conçoit et fabrique des sous-ensembles à base d’électronique. Ces dernières années, trois acquisitions en Alsace, Innov Technic, Alsatronic et, dernière en date, Emilis à Colmar, ont complété ses savoir-faire et son portefeuille.
L'entreprise vise une progression de son chiffre d'affaires en 2020, à la hauteur de celui de 2018 (6,5 millions d'€ après la baisse en 2017, à 5,7 millions), mais « avec une marge brute beaucoup plus importante suite au plan d'économie réalisé sur le dernier semestre 2019 », consécutif à une baisse prévisible sur 2019 (chiffre non encore validé). C.P.