Fortwenger investit 3 millions d’€ à Gertwiller. Le port de Colmar raccourcit le trajet des turbines de General Electric. Le chantier du contournement ouest de Strasbourg devient très visible. Dietrich Carebus repris par son fournisseur turc et la SAT rachetée par BBL. Mahle-Behr perd plus d’un emploi sur trois à Rouffach. Paris Inn va créer un 5 étoiles de Colmar. Alstom Reichshoffen : un contrat gagné d’un côté, un perdu de l’autre. La Scop Relais 2D œuvre pour des chantiers plus « verts ». Avec Schroll, le recyclage trouve sa Maison à Strasbourg.
• Fortwenger agrandit son site de production à Gertwiller
Le fabricant de pain d’épices et de biscuits investit 3 millions d’€ pour agrandir de 1.800 m² son site de production de Gertwiller (Bas-Rhin), qui s’étend déjà sur 4.000 m². Cette extension est destinée à augmenter les capacités de production pour les pains d'épices et les innovations à venir. Les travaux doivent débuter en janvier 2020 et s’achever en juillet de la même année.
En 2017, Fortwenger a investi 3,5 millions d’€ pour agrandir son autre site de production, à Ensisheim, dédié à la production de bredele (petits gâteaux typiquement alsaciens). L’augmentation des capacités de production et le marché porteur ont conduit l’entreprise à une croissance spectaculaire : en 2018, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 18,5 millions d’€, 5 millions de plus qu’en 2017. Fortwenger emploie plus de 70 salariés. J.G.
• Le port de Colmar raccourcit le trajet des turbines de General Electric

Avec une grue mobile de dimension exceptionnelle, le port de Colmar (Haut-Rhin) s’offre l’outil qui permettra de raccourcir les trajets des turbines de General Electric entre Belfort et la mer. L’équipement présente en effet la capacité de manutentionner les colis lourds de 400 à 500 tonnes, soit le poids des turbines à gaz de dernière génération des unités belfortaines du groupe américain.
Celui-ci le loue à Scales, spécialiste français du transport exceptionnel, son prestataire depuis 2014, qui l’a acquis et mis en place moyennant un budget de 7 millions d’€.
Les pièces lourdes peuvent désormais être placées sur les barges direction le Rhin puis la mer du Nord dès le centre de l’Alsace, sans devoir remonter par la route jusqu’à Strasbourg au moyen de gigantesques convois de 100 mètres de long.
« Cela représente un gain conséquent de deux jours de parcours », indique Sébastien Patard, directeur des activités logistiques de GE Power France. L’infrastructure n’est pas réservée à GE, elle s’ouvre à d’autres fabricants de charges lourdes. En premier lieu, Liebherr, le producteur de matériel de travaux publics. Ses gigantesques pelles minières produites à Colmar ne parcourent à leur tour que quelques kilomètres par la route pour rejoindre la voie d’eau, au lieu de 500 kilomètres auparavant pour rallier Anvers et Zeebrugge en Belgique. M.N.
• Le chantier du contournement ouest de Strasbourg devient très visible

© Jean-François Badias.
Tandis que les terrassements continuent à battre leur plein, les ouvrages d’art du futur contournement ouest de Strasbourg (COS) commencent à leur tour à s’installer dans le paysage, pour matérialiser la réalisation de l’infrastructure longtemps retardée et contestée. Le 9 octobre, l’opération de mise en place par « lançage » d’un premier viaduc a été engagée par Vinci, le constructeur du COS. L’ouvrage long de 450 mètres franchira le canal de la Marne au Rhin ainsi que la voie ferrée au nord de Strasbourg, d’ici à la fin de l’année prochaine. Trois autres lançages de la charpente métallique interviendront d’ici au début de l’année prochaine.
Depuis fin octobre, l’autre viaduc situé au sud du tracé et franchissant le cours d’eau de la Bruche sur une longueur comparable, fait à son tour l’objet de la même technique de mise en place. Vinci et sa filiale locale Arcos dédiée au projet manifestent leur optimisme quant au respect du délai de fin de travaux à la fin 2021 pour la nouvelle autoroute, à péage de 24 km à l’ouest de Strasbourg, représentant un investissement de près de 600 millions d’€. M.N.
Dietrich Carebus repris par son fournisseur turc et divise les effectifs par deux
En redressement judiciaire depuis début juillet, Dietrich Carebus a été repris à la barre du tribunal (chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg) fin octobre, par le constructeur de bus turc Temsa. Ce groupe était l’un des deux fournisseurs de l’entreprise basée à Ingwiller (Bas-Rhin), qui réceptionne des autocars pour apporter les modifications permettant leur circulation en France.
Dietrich Carebus employait 135 personnes au moment du dépôt de bilan, et encore un peu plus de 120 au moment du jugement. Son repreneur ne gardera que 54 postes, avec l’ambition de faire repartir l’activité et les effectifs de l’avant, ensuite.
L’autre constructeur partenaire, le chinois Yutong, n’a pas déposé d’offre. C’est avec lui que Dietrich Carebus avait développé des projets dans les bus électriques qui lui ont fait lever 30 millions d’€, mais qui n’ont pas débouché sur des commandes. Le duo visait notamment un important marché auprès de la RATP. M.N.
• La Société d’Affrètement et de Transit (SAT) rachetée par BBL

La Société d’Affrètement et de Transit (SAT) basée à Bartenheim (Haut-Rhin), a été rachetée par le groupe de transport et logistique BBL, implanté à Roissy. Cette acquisition conclue en juillet dernier permet au groupe de renforcer ses compétences dans les métiers de la douane – déclaration, ingénierie, conseil. Cette opération consolide également les positions du groupe sur l’axe Suisse-France et apporte un portefeuille clients complémentaire, notamment dans le secteur du luxe.
« Le rapprochement avec le groupe BBL pérennise notre activité et permettra de conquérir conjointement de nouveaux territoires », affirme Gérard Kannengieser, fondateur et dirigeant de la SAT.
La marque et l’ensemble des collaborateurs de la société sont conservés. L’entreprise alsacienne emploie 45 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 20 millions d’€ en 2018. Le groupe BBL annonce cette année un chiffre d’affaires proche de 200 millions d’€, avec plus de 600 collaborateurs. J.G.
Les craintes quant à l’usine Mahle-Behr de Rouffach (Haut-Rhin) se sont confirmées. Le site de climatiseurs automobiles va perdre 236 emplois entre le début de l’année prochaine et la mi-2021, en conséquence de l’arrêt de cette production, annoncée le 23 octobre. Seuls subsisteront le développement et la fabrication de « PTC », des systèmes de chauffages additionnels dans les véhicules mis au point par le groupe allemand. Celui-ci annonce qu’il va investir 5 millions d’€ dans l’extension de capacité pour ces produits, ce qu’il présente comme un gage de « pérennité de long terme du site ».
Les syndicats sont d’un avis fort différent, ayant constaté depuis plusieurs années la perte successive de marchés de leur usine, au détriment de concurrents ou d’autres implantations Mahle-Behr dans les pays à bas coûts de l’Europe de l’Est. Les suppressions d’emplois à venir vont ramener les effectifs à environ 400. Les deux accords de compétitivité signés sur place en 2013 et 2016 ont abouti au même scénario : les renoncements des salariés, à des hausses de salaires et à des jours de RTT, ont bien eu lieu, mais les contreparties en terme de gain de volumes d’activités sont restées en rade. M.N.
• Paris Inn va créer le 5 étoiles de Colmar attendu à la Montagne-Verte

Le quartier de la Montagne-Verte à Colmar (Haut-Rhin) aura son hôtel 5 étoiles, en principe pour le marché de Noël 2021. Terminé le projet très flou d’un investisseur libanais, place au bien identifié groupe Paris Inn qui a repris le dossier porté par la Ville depuis quelques années.
Ce groupe hôtelier français indépendant programme un établissement de 71 chambres réparties en neuf bâtiments, dont une vieille bâtisse alsacienne typique de la fin du XVIè siècle, la Maison du chasseur, autour de laquelle le cabinet d’architectes sélectionné, Atelier COS, a organisé sa conception.
Paris Inn investit 35 millions d’€ pour une construction devant démarrer en avril prochain. Il exploitera sous sa marque Maison Albar cet « hôtel-village » qui comprendra un vaste spa ainsi que diverses salles de restauration et de séminaires.
Investir à Colmar s’est vite imposé comme une évidence à Paris Inn Group, assure son dirigeant Jean-Bernard Falco : « La ville concentre à elle seule un quart des nuitées touristiques d’Alsace, avec un total d’1,7 million en 2017, avec un taux important de visiteurs étrangers, notamment à potentiel de pouvoir d’achat comme l’Allemagne et le Bénélux », souligne-t-il.
De plus, les 5 étoiles sont fort rares pour l’heure à Colmar, observe le dirigeant : un seul établissement possède ce classement, la Maison des têtes, en attendant donc Maison Albar Hôtels et la transformation l’an prochain en M-Gallery de l’ancien Mercure au Champ-de-Mars. Pour son établissement, Paris Inn vise un prix de la chambre autour de 200 €. M.N.
Chaud et froid ont soufflé fin octobre sur l’usine Alstom de Reichshoffen. Le 22, le groupe a signé avec la Région Grand Est un marché de 376 millions d’€ pour 30 trains adaptés à la circulation en Allemagne, « la plus importante commande européenne de trains transfrontaliers », selon la collectivité. Ces trains, de la gamme Coradia Liner, seront fabriqués de fin 2020 à 2023 pour une mise en circulation l’année suivante sur sept lignes transfrontalières au départ de Strasbourg, Metz et Mulhouse.
Deux jours plus tard, comme pressenti, la SNCF a officialisé le choix du concurrent espagnol CAF pour 28 trains TET (équilibre du territoire) dans un premier temps et 75 ensuite pour la circulation sur les lignes Intercités. La décision déjà annoncée en septembre avait fait grand bruit, compte tenu du symbole national et de taille du contrat : plus de 700 millions d’€.
Selon les syndicats, le site de Reichshoffen risque de perdre 200 de ses 800 emplois. Car pour Daniel Dreger, délégué CGT, le creux d’activité qui en résulte ne sera pas compensé, même partiellement, par le marché signé avec le Grand Est « car celui-ci était anticipé dans les plans de charge ». « Il faudra qu’Alstom nous décroche un gros appel d’offres dans les deux ans », déclare-t-il. M.N.
• Relais 2D œuvre pour des chantiers plus « verts »

© Ophea.
Relais 2D, société coopérative d’intérêt collectif (Scop), se donne pour objectif d’assister les maîtres d’ouvrages dans la prise en compte du volet développement durable des commandes publiques grâce à une démarche collective, concertée et coordonnée. Créée début 2019, Relais 2D regroupe la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg, les bailleurs, les promoteurs immobiliers, les représentants des entreprises et depuis début octobre, le Conseil départemental du Bas-Rhin et la Région Grand Est.
« Le problème des clauses environnementales sur les chantiers aujourd’hui c’est qu’elles sont toutes différentes et peu contrôlables. Le code des marchés publics indique qu’il faut prendre en compte le développement durable mais si un maître d’œuvre n’applique pas une clause environnementale, personne n’ira lui taper sur les doigts. Nous, avec l’ensemble de nos 13 sociétaires, nous allons rendre obligatoire ce que nous allons décider collectivement », affirme Gilles Grosclaude, le directeur de Relais 2D.
Dans un premier temps, la Scop s’est fixé l’objectif de réduire considérablement les déchets de chantier et de favoriser leur recyclage. Un objectif suivi dans le premier grand chantier accompagné par Relais 2D : la réhabilitation de 743 logements dans le quartier Esplanade à Strasbourg, opération portée par le bailleur social Ophea et l’entreprise générale Bouygues Bâtiment Nord-Est qui doit s’achever fin 2021. J.G.
• Avec Schroll, le recyclage trouve sa Maison à Strasbourg

Schroll, le groupe familial de collecte et traitement de déchets, a inauguré début octobre sa « Maison du recyclage ». Sur 370 m2 ayant représenté un investissement de 800.000 €, le bâtiment s’ouvre à tous les acteurs intéressés ou impliqués dans les enjeux de l’économie circulaire : clients (collectivités publiques et entreprises privées), professionnels du recyclage, associations, grand public et en particulier les scolaires.
Cette initiative veut répondre à une demande sociétale croissante : « Nous avions déjà 1.500 visiteurs par an pour nos installations et avec cette Maison, nous allons pouvoir multiplier la capacité par deux ou trois », indique Vincent Schroll, coprésident du groupe.
Le nouveau lieu s’installe en effet à côté du centre de tri Altem qu’exploite Schroll à Strasbourg, dans le secteur du Rohrschollen, au rythme de 50.000 tonnes traitées par an. La salle principale de la Maison ouvre un parcours très pédagogique sur le recyclage, depuis le geste de tri jusqu’au devenir des différents matériaux. L’entreprise familiale de 480 salariés veut faire passer ainsi le message à un maximum de citoyens que, définitivement, « le déchet devient une ressource. » M.N.