Le groupe franco-allemand de solutions électriques démarre à son siège français sa nouvelle unité de fabrication de relais pour disjoncteurs et interrupteurs. Celle-ci casse les codes de son univers. Son degré d’exigence de propreté la place au niveau de la pharmacie et de la médecine. Et contribue à expliquer l’investissement de 29 millions d'€ qui a été nécessaire à sa mise en service.


Blouse, surchaussures, charlotte sur la tête avant d’entrer dans la salle blanche, où se contrôlent en continu la température ambiante et la pression de l’air. Nous ne sommes pas dans une usine pharmaceutique, ni dans le bloc dernier cri d’un hôpital, mais dans un atelier de produits électriques. Chez Hager à Obernai (Bas-Rhin), son siège hexagonal, le groupe franco-allemand lance l’activité sa nouvelle unité de relais pour disjoncteurs et interrupteurs qui n’a rien à envier aux filières les plus scrupuleuses en terme de « pureté » d’environnement de travail et qui ne galvaude nullement le terme d’industrie 4.0.

Cette usine dans l’usine, d’une surface de 2.600 m2 pour la production et les études, monte en puissance depuis début avril, au terme de 29 millions d’€ d’investissements pour sa mise en place, dont une bonne année de tests et validations des équipements sur site. Il s’agit d’y chasser le moindre grain de poussière et d’évoluer dans le registre de la microtechnique. « On travaille au micron près, ou plus bas encore », annonce d’emblée Jean-Pierre Mehl, le responsable de projet.

L’objectif consiste à créer ce composant essentiel de sécurité que forme le relais : ces quelques centimètres cubes intégrés dans les disjoncteurs et interrupteurs différentiels analysent à très faibles seuils (de l’ordre de 80 microvoltsampères) le courant de l’installation, pour détecter les fuites expression d’un défaut différentiel en apparence mineur (30 mlliampères dans le cas d’une maison) et couper l’alimentation, pour la protection des biens et des personnes.


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Les micro-pièces métalliques qui composent les relais plongent dans huit bains successifs de lavage à l’eau désionisée afin d’enlever toute poussière. Elles sont ensuite assemblées avec les composants plastiques également passés à la lessiveuse, et avec les fils de cuivre bobinés à 10.000 tours par minute.

Suivent contrôle visuel, nouveau bain, soudure laser pour étanchéifier et ajustage final. Le 4.0 s’applique ici par la batterie de robots (jusqu’aux versions 6 axes) et de phases de traçabilité venant accompagner un personnel bien présent en chair et en os, et appelé d’ailleurs à croître : 80 salariés intégreront l’unité d’ici à deux ans, dont 50 à 60 nouveaux recrutements.

Par la cadence prévue de 40 pièces à la minute, l’unité tournera au régime de 60.000 relais fabriqués par jour, représentant la bagatelle de 250.000 kilomètres de fil de cuivre consommés par an – la flambée des cours constitue bien sûr un sujet de préoccupation – et un doublement de capacité par rapport à l’atelier actuel remontant à 1995, le temps de l’avant 4.0. « La croissance du marché, confirmée entre 5 et 10 % d’année en année, justifie ce dimensionnement », souligne Jean-Pierre Mehl.


Une nouvelle usine pour les autres usines du groupe

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La nouvelle unité de Hager pour disjoncteurs et interrupteurs à Obernai (Bas-Rhin) évolue dans le registre de la microtechnique.

 

La nouvelle usine trouve sa clientèle au sein de son groupe. Sa production rejoint en effet cinq usines Hager de produits différentiels : Obernai elle-même, la voisine Bischwiller et les sites plus lointains de Pologne, Chine et Inde. Mais elle possède l’exclusivité de la production de relais. « Il y a ici une expertise du relais transmise par une longue expérience, sans équivalent dans le groupe », expose Jean-Pierre Mehl. Celui-ci écarte l’interrogation sur un possible va-et-vient gourmands en C02 pour faire venir des composants de loin avant de faire repartir le produit assemblé vers les mêmes destinations. « Les éléments plastiques, en particulier, sont injectés à Obernai même ».


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Cet investissement, qui a reçu une subvention de 200.000 € de la Région Grand Est, s’inscrit dans un ensemble de décisions de développement favorables récentes à l’Alsace, qui sont appelées à se prolonger prochainement, notamment sur le site de Bischwiller (Bas-Rhin) qui a suscité des inquiétudes quant à son devenir. Avant l’usine de relais, Hager a inauguré l’an dernier à Obernai un centre de recherche-développement, puis sa plateforme logistique à vocation mondiale de 27.000 m2 à Reichstett-Vendenheim, dans l’Ecoparc rhénan de l’ancienne raffinerie strasbourgeoise.

Le cumul des trois projets représente 90 millions d'€ d’investissements et la consolidation (avec quelques dizaines de créations) de l’emploi alsacien du groupe, situé à 2.900 salariés sur un effectif français de 3.500 et un mondial de 12.100 à fin 2021, à l’origine d’un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’€ l’an dernier.

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Jean-Pierre Mehl, le responsable du projet de la nouvelle usine relais à Obernai. 

 
Photos fournies par l’entreprise.

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