Ingénieriste créé en 2016, Nodarius va rassembler fin 2023 les équipes de son siège mulhousien dans un ancien atelier plus que centenaire de la SACM (Société alsacienne de construction mécanique). De quoi faire le lien entre passé et futur, et d’afficher au grand jour le dynamisme d’un groupe méconnu d’entreprises qui emploie pourtant 400 salariés en France.
La recherche de nouveaux locaux aura duré chez Nodarius, mais prendre son temps en a valu la chandelle pour ce groupe d’ingénierie. Entamée en 2019 – et interrompue il est vrai par la crise sanitaire – la prospection débouchera, à l’automne 2023, sur une installation dans l’un des bâtiments les plus emblématiques du quartier de la Fonderie à Mulhouse (Haut-Rhin), portant le numéro 36.
Construit en 1900, il a abrité, entre autres, l’activité de recherche de la mythique défunte Société alsacienne de construction mécanique (SACM). « Nous cherchions à inscrire notre activité du XXIème siècle dans une continuité avec la prestigieuse histoire industrielle de Mulhouse. Dès lors, une telle opportunité nous comble », souligne Stéphane Wardeh, co-dirigeant et co-fondateur de Nodarius avec Jérôme Hirtzlin et Laurent Schall, deux autres alsaciens de 36 et 37 ans.
Nodarius investit 7 millions d’€ pour la restructuration (entamée ce printemps) des 3.600 m2, dont il occupera les deux tiers et proposera le solde à la location. Il promet un environnement de travail « super-confortable », comprenant des salles de détente et de sport, un espace de restauration, autour d’un « pôle innovation » et un pôle de formation, et surmontés d’une terrasse.
Ce déménagement des locaux sans particularités du centre-ville de Mulhouse vers la plus que centenaire construction en brique de la Fonderie donnera à ce groupe une visibilité plus en rapport avec sa taille : 400 salariés et un chiffre d’affaires de 25 millions d’€ l’an dernier, l’intention de faire grimper les effectifs à 600 en 2025 par sa croissance… et une politique de rémunération affichée comme attractive. Il se fixe aussi l’horizon de 60 millions d’€ de chiffre d’affaires à moyen terme.
Le futur siège s’inscrit en cohérence avec le profil d’activités : « Nous prenons bien sûr en compte la transformation digitale, mais notre cœur d’activité, c’est l’accompagnement d’industries dans les dimensionnements de leurs équipements et leurs fonctions mécaniques », décrit Stéphane Wardeh.
Cette offre se déploie vers quelques spécialités bien ciblées. « C’est notre caractéristique, qui fait notre atout : dans un univers de l’ingénierie peuplé de grands groupes, nous trouvons notre place par un profil de spécialistes », appuie le dirigeant. En l’occurrence, Nodarius a développé un triptyque au sein de trois sociétés : la pharmacie-santé par Altogen, l’énergie avec Maelys et les mobilités avec Emovia. Nodarius en lui-même regroupe les fonctions support.
Des projets d'implantation en Belgique puis en Allemagne

La première spécialité, la pharmacie-santé, occupe une place dominante dans le chiffre d’affaires, de l’ordre de 75 %. Elle a fait entrer Altogen dans la quasi-totalité des sites pharmaceutiques d’Alsace (Lilly à Fegersheim, Merck à Molsheim, Novartis, Weleda et Delpharm à Huningue, DSM à Village-Neuf…) et rend la société active à Bâle et plus largement en Suisse, pour l’ingénierie des nouvelles installations de production et les process ainsi que pour la maintenance des équipements. « Nous intervenons soit en direct, soit auprès des équipementiers et des fournisseurs de solutions clé en main », précise Stéphane Wardeh.
Second pôle (15 % du chiffre d’affaires), l’énergie déploie des solutions d’optimisation et de conversion vers les ressources nouvelles et renouvelables, auprès des énergéticiens et des gros consommateurs industriels, comme Cryostar à Hésingue ou Constellium à Neuf-Brisach.
Quant aux mobilités alternatives (électrification, hybridation, propulsion hydrogène…), elles ciblent les équipementiers automobiles en premier lieu. Le décollage de cette activité plus récente a été freiné pour l’instant par la situation plus compliquée du marché automobile.
Le développement a également poussé Nodarius et ses filiales plus loin que sa base mulhousienne qui remonte à 2016 : des antennes commerciales ont été déployées à Paris, Rouen, Lyon, Bordeaux et Strasbourg. Le groupe compte 80 salariés en Suisse, à Bâle et depuis mars à Lausanne. Mulhouse concentre un peu plus de 100 collaborateurs. Cette carte des implantations est appelée à s’élargir : « Nous avons en projet de s’installer en Belgique puis en Allemagne, entre l’an prochain et le début 2024 », annonce Stéphane Wardeh. De quoi poursuivre une politique de croissance organique, qui n’exclut pas de regarder des opportunités d’acquisition.
Photos et images fournies par l'entreprise.