La parisienne BioSerenity, comptant parmi les entreprises les plus prometteuses de la French Tech, s’implante à Dijon pour accompagner le projet universitaire ReadapTIC sur la rééducation des patients. Elle n’est pas une inconnue dans le Grand Est.
Entreprise innovante qui avance à pas de géant depuis sa création en 2014, BioSerenity donne du corps au tout neuf consortium Santenov à Dijon, porté sur les fonds baptismaux mardi dernier, 21 septembre. Créé le 26 mai 2021 sous forme d’association loi 1901, sous la présidence de Marc Maynadié, doyen de la faculté de médecine de Dijon, Santenov rassemble des acteurs publics, comme Dijon Métropole, le CHU Dijon-Bourgogne, le Centre Georges-François Leclerc, l’Université de Bourgogne, et privés à travers le Pôle BFCare qui fédère les entreprises de santé de la région.
Parmi elles, arrivent de nouveaux intervenant dont la « remarquée » BioSerenity, membre du Next40 de la French Tech (classement de Bpifrance des entreprises les plus dynamiques et prometteuses) qui développe des outils numériques pour le suivi des patients. Pierre-Marc Frouin, son fondateur et aujourd’hui président du conseil d’administration, et ses associés, ont choisi la métropole dijonnaise pour y implanter un centre R&D et de services sur une des thématiques que cette communauté veut développer, la rééducation. Une vingtaine d’emplois sont annoncés, chercheurs et ingénieurs.
BioSerenity n’arrive pas sur un terrain vierge. Le CHU de Dijon porte depuis quelques années le projet ReadapTIC dont la partie émergée sera un bâtiment doté des dernières technologies, robotique, réalité virtuelle, objets connectés et intelligence artificielle… D’une surface de 10.000 m2, il sera édifié sur le site du CHU de Dijon, d’ici 2023. L’investissement de 50 millions d’€ est soutenu par le Conseil régional de Bourgogne à hauteur de 6 millions d’€ dans le cadre de son Plan d’accélération de l’investissement régional et par Dijon Métropole, 1,075 million.
Un Groupement d’Intérêt Scientifique pour réunir partenaires publics et privés

Piloté par le CHU de Dijon, le projet ReadapTIC développe « une nouvelle approche thérapeutique de la rééducation en utilisant des outils numériques et en bâtissant un parcours personnalisé du patient en lien avec la médecine de ville », expose Nadine Baille, directrice du CHU. Une vision des choses partagée avec BioSerenity qui utilise les nouvelles technologies dans le parcours de soins de trois pathologies : l’épilepsie, les maladies cardiologiques et les troubles du sommeil.
Créée en 2014 dans la région parisienne au sein de l’incubateur de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, et installée depuis également aux Etats-Unis où elle compte la moitié de ses 650 collaborateurs et en Chine, la « healthtech » est déjà connue dans l’Est.
A Troyes où elle s’est installée en 2016, pour faire fabriquer des vêtements dotés de capteurs afin d'améliorer le diagnostic et le suivi des patients en neurologie. Dans les Vosges, en partenariat avec Innothéra qui est entré à son capital aux côtés de Bpifrance et de Invest Partners. Les deux entreprises co-développent de nouveaux dispositifs textiles connectés dans les domaines de l’angiologie et la gynécologie-obstétrique. elle est aussi présente à Nancy (Meurthe-et-Moselle) avec une antenne au sein de l’Institut de recherche et d’innovation en santé (IRIS) du CHRU Nancy-Brabois.
A Dijon, le sujet est la rééducation neurologique post-AVC, l’interaction homme/robot, ou encore le suivi connecté de patients à distance par intelligence artificielle. « Ce projet ambitieux nous intéresse par son potentiel d’applications innovantes de nos savoir-faire en instrumentation médicale et traitement de la donnée de santé pour développer des parcours novateurs en soins de suite et de rééducation de patients de l’hôpital jusqu’au domicile », commente Marc Frouin, directeur général.
ReadapTIC mobilise déjà les chercheurs du CHU de Dijon, l’Université de Dijon avec son laboratoire Cognition, Action et Plasticité Sensori-motrice et le laboratoire Connaissance et Intelligence Artificielle Distribuées partagé avec de l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), enfin l’Inserm.

Pour mener à bien ce partenariat public-privé, un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS), dénommé « STARTER » pour StraTégies innovantes et intelligence Artificielle pour la Rééducation de la foncTion motrice et la présERvation de l’autonomie, rassemble les trois structures de recherche publique et BioSerenity. En tant que Société d’Accélération du Transfert de Technologie, la SATT Sayens est chargée de l’animer. « Notre rôle est de transformer les innovations des laboratoires en projets d’entreprises au bénéfice du territoire », indique Catherine Guillemin, sa présidente.
Dernière pierre à l’édifice, l’implantation d’un bureau à Dijon de Finovam Gestion, société de capital investissement qui intervient déjà dans le Grand Est. Elle met en place un fonds d’amorçage, « FIRA 2 », doté de 35 millions d’€ afin de faire émerger les pépites de la santé et de l’intelligence économique en Bourgogne-Franche-Comté.
« D’ici cinq ans, Dijon doit devenir un hub santé qui compte » , aspire François Rebsamen. Le maire et président de la Métropole compte se rapprocher du pôle de compétitivité en santé Medicen Paris Région qui cible des financements vers les porteurs de projets du secteur médical. Cette ambition passe aussi par un renforcement de l’offre de formation en perspective des besoins des entreprises de la santé du territoire. En octobre, l’UFR des Sciences de Santé de l’université de Bourgogne accueillera la première promotion d’un nouveau diplôme universitaire, « Intelligence Artificielle Santé ».
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• 4 000 emplois, 100 entreprises, 1,2 milliard € de chiffre d’affaires dans trois domaines d’activité principaux : chimie fine / pharma / santé et bien-être, sciences de la vie et technologies médicales. Soit 20 % des emplois industriels du bassin d’emploi de Dijon Métropole
• Le plus gros employeur est de loin le CHU avec 7.710 employés
• 900 chercheurs académiques au sein de 15 laboratoires et entités de recherche universitaires dans le secteur de la santé, au CHU, à l’Université de Bourgogne et au Centre anti-cancéreux Georges-François Leclerc.
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