rougeot_1TOURISME/FRANCHE-COMTÉ. Les beaux jours étant arrivés, nous vous invitons à découvrir un petit coin judicieusement préservé à un jet de pierre de l'industrieuse Montbéliard (Doubs).

La ferme auberge du Sainans et ses chambres d’hôtes a été rachetée par le chef d'entreprise franc-comtois Gilles Devillers, qui a entièrement réhabilité à l'identique, une ancienne exploitation en respectant son histoire.

Son supplément d’âme est aussi ailleurs et tient à la personnalité de Pascal Boiteux qui en a fait un lieu de vie avec des productions maison et entièrement bio.

 

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« C'est un trou de verdure où chante… », …non pas une rivière, comme l’écrivit jadis le poète Arthur Rimbaud dans Le Dormeur du val, mais trois sources qui alimentent quatre étangs. Pour y accéder, le GPS y conduit facilement. Il suffit de prendre, depuis l’industrieuse Montbéliard, la direction du village de Dung et surtout de persévérer.

 

Beaucoup font demi-tour en route ne pensant pas qu’au bout d’une assez longue route forestière se découvre la ferme du Sainans. Gilles Devillers, le patron des sociétés Métalhom et Sermap (Miro), l’a rachetée en 2010 alors qu’elle tombait en ruine. Lovée au fond d’une combe, elle possède en pleine propriété et d’un seul tenant 38 hectares d’exploitation agricole et plus de 25 autres de forêt.

 

Tous les bâtiments, disposés autour d’une cour avec fontaine, ont été rénovés à l’identique et l’ancienne maison de maître aménagée pour accueillir cinq chambres d’hôtes, classées 4 épis, un restaurant jusqu’à 50 couverts, avec terrasse surplombant l’un des étangs, et un espace détente : hamman-jacuzzi-sauna.

 

Du producteur au consommateur

 

L’établissement propose aussi un gîte de quatre chambres destinées aux familles ou bandes d’amis et peut accueillir à la journée des groupes jusqu’à 25 personnes pour séminaires et fêtes familiales. L’investissement a été important. Rien que pour remettre en activité la ferme, une enveloppe de 350 000 € a été dépensée. Mais le résultat est là et doit beaucoup à Pascal Boiteux.

 

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Cet ami d’enfance de Gilles Devillers a été une quinzaine d’années responsable de production de Devillers Oxycoupage à Héricourt (Haute-Saône), l'ancienne entreprise du propriétaire des lieux. Titulaire d’un brevet agricole, il renoue aujourd’hui avec son premier métier et exploite pour leur viande un troupeau de 25 génisses d’Aubrac, élève des cochons en plein air, des poules et poulets de chair, mais aussi des brebis. Sans compter que les étangs fournissent une délicieuse grenouille : la Rousse de Franche-Comté

 

Comme cet homme semble savoir tout faire ou presque, il prépare également une charcuterie maison, en vente sur place. « Nous fournissons bien sûr notre restaurant en viande et légumes frais et vendons par ailleurs aux restaurateurs et bouchers des environs », précise-t-il.

 

Un lieu d’histoire

 

Le grand air ouvrant l’appétit, la cuisine imaginative et copieuse du jeune chef contentera tous les estomacs. « On est vraiment bien ici », lance Gilles Devillers qui ne dédaigne venir se ressourcer au Sainans de temps en temps.

 

Un lieu qui a une histoire que se rappelle encore les anciens. La ferme a été exploitée de 1883 à 1975 par les Widmer. Cette famille anabaptiste - un courant protestant - du Jura bernois la louait à l’origine au prince de Wurtemberg et comte de Montbéliard.

 

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Le hall d'entrée avec au fond l'un des meubles en forme de vache du designer bisontin Ibride.

 

Beaucoup de fermiers suisses sont venus en Comté à l’invitation du prince. Ils étaient réputés pour travailler dur, vivre en complète autarcie et assurer des productions de qualité, dont le lait qu’ils transformaient en fromage d’emmental.

 

Ce qui nous inspire cette citation de l’historien Fernand Braudel : « un présent sans passé n’a pas d’avenir ».

 

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Pascal Boiteux, à gauche, et Gilles Devillers.

 

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Crédits photos : Traces Écrites

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