Attirer les candidats malgré les nombreux avantages de l’emploi à Bâle motive les organisateurs du rendez-vous de l’emploi et de la formation qui se tiendra ce 6 octobre à Saint-Louis (Haut-Rhin). Le territoire de l'agglomération française a réduit son taux de chômage à son plus bas depuis cinq ans, soit 5,6 %, mais à quelques kilomètres de là, la métropole suisse fait trois fois mieux et ne manque pas d'attirer avec ses hauts salaires.
Fréquenté l’an dernier par 1.500 visiteurs, des chômeurs et des salariés en quête de reconversion surtout, Trinat’emploi tiendra sa 6ème édition, le 6 octobre prochain à Saint-Louis (Haut-Rhin). Ce salon de l’emploi et de la formation dans la région transfrontalière franco-germano-suisse des Trois Pays attend à nouveau le public en masse, pour aller à la rencontre d’un nombre d’exposants lui aussi important : 85, dont 47 entreprises ou autres structures recruteuses de personnel, et 16 organismes de formation.
Tous les principaux secteurs d’activités points forts de l'économie locale seront représentés : chimie-pharmacie, industrie mécanique, plasturgie, transports, bâtiment et travaux publics, restauration, commerce, services à la personne…. Le Forum Jean-Marie Zoellé, hôte de la manifestation, accueillera les moteurs de l'industrie locale que sont Cryostar, EMI, SES-Sterling, Endress+Hauser, Delpharm, Elanco ou encore Novartis Pharma.
L’ampleur de cette « offre » reflète le dynamisme du bassin d’emploi de Saint-Louis (Haut-Rhin), que beaucoup d’autres territoires pourraient leur envier. « Le taux de chômage, de 5,6 % au premier trimestre 2023, est le plus bas enregistré depuis cinq ans », relève Frédéric Dunand, directeur de l’agence locale de Pôle Emploi. L’organisme met en avant plusieurs autres indicateurs positifs : - 3,3 % de demandeurs d’emploi sur un an à fin juin (et - 14 % pour les jeunes), hausse des offres d’emploi de 12 %, en un an également.
Dans l’industrie qui représente 38 % des effectifs soit plus du double de la moyenne français, 2.200 postes de travail ont été créés en dix ans, soit une hausse de 14 %, presque le triple de la progression dans l’ensemble de la région Grand Est.
Tout irait parfaitement, et dispenserait presque d’organiser un tel salon, si le bassin de Saint-Louis ressemblait à tous les autres en France. Mais tel n’est pas le cas : il est voisin de Bâle qui place encore plus haut le curseur du dynamisme économique, avec un taux de chômage inférieur à 2 %, autrement dit une situation de plein-emploi, et la promesse de rémunérations bien plus élevées.
Cadre de vie et bien-être au travail face aux sirènes du franc suisse

D’où l’enjeu de Trinat’emploi, dans les limites réalistes dont ses organisateurs (*) ont conscience. « Celui qui veut travailler en Suisse pour très bien gagner sa vie n’a pas besoin de Trinat’emploi. Mais nos entreprises ont besoin de recruter. Nous n'avons pas les francs suisses, mais nous ne manquons d’autres arguments que le salaire : les avantages sociaux, les horaires de travail, un cadre de vie et de travail. Les employeurs du bassin cultivent le bien-être du personnel », expose Jean-Marc Deichtmann, président de Saint-Louis Agglomération.
En somme, il s’agit, selon l’élu, de « contrer l’idée reçue que l’emploi ici, c’est à Bâle. » Mais sans se barricader derrière des frontières qui n’existent plus. Trinat’emploi comportera d’ailleurs un « pôle transfrontalier » qui apportera des conseils et informations pratiques sur le travail frontalier et fera de la place à quelques entreprises allemandes et suisses en recherche de main d’œuvre. A chacun ensuite de faire son choix en toute connaissance de cause.
(*) Saint-Louis Agglomération, Pôle Emploi, Mission locale Saint-Louis Altkirch, avec le concours du Parc des expositions de Colmar et en partenariat avec la Ville de Saint-Louis, l’agence de développement économique Adira et l’association locale d’entreprises Acteco3F.