INDUSTRIE/EST. L’industrie 4.0 est encore suffisamment absconse auprès des patrons de PME pour motiver des salons qui explicitent concrètement l’ère de l’intelligence artificielle, de l’Internet des objets et du cobots.
Il y avait beaucoup de robots industriels et beaucoup d’écrans d’ordinateurs dans les allées du salon BE 4.0 qui se déroulait les 20 et 21 novembre derniers à Mulhouse. La rédaction y a rencontré des industriels déjà en chemin et des offreurs de solutions de nouvelles technologies. Épisode 1.

• Maille Verte des Vosges se diversifie dans la maile technique pour le vêtement professionnel

 

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L'un des 60 métiers à tricoter chez Maille verte des Vosges à Saint-Nabord. © Maille Verte des Vosges.

 

On croyait qu’il n’y avait plus d’avenir dans la confection en France. Maille Verte des Vosges prouve le contraire. La jeune entreprise de Saint-Nabord (chiffre d’affaires d’environ 6 millions d’€, 36 salariés) née en 2010 de la cession par le groupe hollandais Ames – qui l’estimait insuffisamment compétitive –, à son directeur général Eric Néri, adapte au vêtement professionnel et d'image, son savoir-faire dans la maille technique, précédemment réservé à l’industrie automobile.

La PME dotée de 60 métiers à tricoter tisse des fils anti-feu, de protection pour les arcs électriques, antiseptiques, etc.. qui répondant à des normes de sécurité ou d’hygiène pour le compte de confectionneurs. L’une des dernières innovations est un polyester alvéolé anti-bactérien avec transfert d’humidité.

« Désormais nos productions se voient, alors qu’avant elles étaient toutes cachées [ des supports d’enduction et de contre-collage pour l’industrie automobile, ndlr] », note Charlotte Khanyile, responsable R&D et qualité qui était accueillie en voisine, sur le stand du Pôle Textile Alsace. Maille Verte des Vosges bénéfice en effet du label Vosges Terre Textile. C.P.

 

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Charlotte Khanyile, responsable R&D et qualité chez Maille Verte des Vosges avec deux exemples d'utilisation de la maille technique. © Traces Ecrites.

 

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• Norcan alourdit la charge de son robot autonome

 

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Le robot autonome et collaboratif de Norcan a fait un tabac sur le salon BE 4.0. © Traces Écrites.

 

Il fallait voir au salon BE 4.0 Stéphane Linderer, ingénieur technico-commercial chez Norcan, et ses deux collègues « promener le chien ». De chien, en réalité, il s’agit de Sherpa, un petit robot autonome et collaboratif de manutention qui vous suit comme un petit…, emportant à la vitesse moyenne de 8km/h une centaine de kilos et pouvant en tracter jusqu’à 200.

Nous avions déjà présenté cette innovation de Stéphane Fauth, le dirigeant de Norcan, et ses 108 collaborateurs au siège d’Haguenau (Bas-Rhin), dont un quart sont employés à la R&D, et 140 personnes avec les cinq filiales étrangères.

« il s’agit de la suite logique à nos différents savoir-faire répartis en cinq métiers », ponctue l’ingénieur. L’entreprise alsacienne (chiffre d’affaires d'une vingtaine de millions d’€), conçoit et réalise des carters de sécurité d’équipements industriels ; des postes de travail et du mobilier technique ; des chariots et moyens de manutention manuels ; des moyens d’accès et plateformes ; de la transitique et des convoyeurs, mais également des lignes et îlots en intralogistique.

D’autres usages devraient être trouvés pour Sherpa, dont une dizaine d’exemplaires ont déjà été commercialisés. Et notamment la manutention de palettes de 500 kg à une tonne, tout aussi simple d’utilisation que son petit frère, en fonction d’une devise maison : « le bon sens paysan ». D.H.

 

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• MC Robotics joue la compatibilité avec tous les fabricants de robots

 

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Didier Ribault en pleine démonstartion du logiciel Kactus. © Traces Ecrites.

 

Après Micronora, le salon des microtechniques organisé à Besançon cette fin septembre, MC Robotics était aussi présente sur le BE 4.0. Et l’entreprise bisontine l’est en ce moment au All Four Pack à Paris jusqu’au 29 novembre.

Il faut dire que pour ce dernier, elle reçoit le prix coup de coeur du jury. Ce n’est que mérité pour Mathieu Charles son fondateur en juillet 2013. Ce diplômé en robotique de l’université de Franche-Comté était déjà parti sur la conception d’un petit robot « low cost ».

Face à un marché qui ne répondait pas selon ses désirs, il a muté vers la réalisation d’un logiciel, baptisé Kactus, compatible avec tous les équipements du marché et offrant une programmation aussi simple que pratique.

« Nous ciblons tous les concepteurs et fabricants de robots et notre logiciel est actuellement en test chez l’un des constructeurs automobiles français », indique Didier Ribault, le responsable commercial, ravi de ces deux journées à Mulhouse, « riche en contacts et futurs projets. » D.H.

 


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• Velum injecte 3 millions d’€ sur son site de Bischoffsheim

 

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Loïc Eber, chargé d'affaires chez Velum apporte toute la lumière sur le savoir-faire de l'entreprise. © Traces Ecrites.

 

Le concepteur et fabricant alsacien de solutions d’éclairages professionnels LED renforce ses équipements. Sur son unité de Bischoffsheim (Bas-Rhin), la filiale Azuria, spécialisée dans le traitement de surface et le thermolaquage sur métal, vient de s’agrandir pour accueillir de nouveaux équipements.

Une seconde chaîne de thermolaquage, doublée d’une de grenaillage, y a pris place pour traiter notamment des mâts de candélabres jusqu’à 10 mètres. L’investissement tourne autour des 3 millions d’€.

Velum, qui réalise un chiffre d’affaires de 24 millions d’€ et emploie jusqu’à 200 personnes, couvre aussi bien les secteurs tertiaire, industriel, logistique et GMS que, depuis le rachat du Lyonnais Solycome, l’éclairage urbain. « Toutes nos recherches portent sur l’éclairage intelligent, peu consommateur d’énergie, programmable, sans fil… », égrène Loïc Eber, chargé d’affaires chez Velum rencontré au salon BE 4.0. D.H.

 

 

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• Le Pôle Véhicule du Futur étend ses ailes

 

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Denis Rezé, président du Pôle Véhicule du Futur sur le stand de Norcan, en compagnie de Stéphane Linderer, ingénieur technico-commercial. "J'aime tout ce qui roule", déclare Denis Rezé. © Traces Écrites.


Le pôle de compétitivité Véhicule du Futur (345 entreprises en Alsace et Franche-Comté) élargit ses compétences dans deux directions. D’abord, vers la Nièvre où des entreprises de l’automobile étaient réunies depuis 2006 dans le feu pôle de la performance de Nevers-Magny-Cours. Pour animer et développer ce secteur loin de ses bases (le siège du pôle est dans le Pays de Montbéliard), le Pôle véhicule du Futur a reconduit dans ses fonctions Jean-Charles Rabet, l’ancien animateur du pôle de la performance de Nevers-Magny-Cours. Le Pôle installé dans les locaux de Welience sur le Technopôle de Magny-Cours, affiche une vingtaine d’adhérents de la Nièvre et plusieurs projets, portés par des entreprises, sont accompagnés.
Ensuite, vers l’Europe avec un programme baptisé EACN (European Automotive Cluster Network) qui réunit 9 clusters de l’Europe de l’Est et du Sud (France, Allemagne, Bulgarie, Pays-Bas, Pologne, Serbie, Espagne) sur la problématique de l’évolution de l’industrie automobile. « Plusieurs défis attendent la filière automobile, notamment les PME sous-traitantes », explique Thomas Röhr, responsable des programmes européens.

Toujours d’actualité, la dépendance de nombre d’équipementiers au constructeur automobile local (PSA  Sochaux et Mulhouse) appelle à une diversification vers d’autres marchés pour pallier les cycles conjoncturels. Plus que jamais à l’ordre du jour, la compression des marges des sous-traitants les conduit à trouver des solutions de production moins coûteuses qui passent par la robotisation et l’optimisation de l’organisation des flux. Enfin, l’émergence du véhicule hybride et électrique va bouleverser les compétences traditionnelles de l’industrie automobile.
Financé par l’Europe à hauteur de 350.000 €, le programme EACN se propose de guider les adhérents du Pôle en priorité, mais d’autres PME aussi, vers cette évolution par un travail collaboratif. Au salon BE 4.0, le pôle avait fait stand commun avec les 5 autres pôles de compétitivité du Grand Est : BioValley (médical), Fibres-Énergies (bâtiment), Hydreos (eau), Bioéconomie (végétal) et Materalia (nouveaux matériaux). C.P.

 

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• L’ergonomie 4.0 d’Ergo Briante fait un tabac au salon BE 4.0

 

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L'ambiance était aussi très ludique sur le stand d'Ergo Briante lors des démonstrations de solutions ergonomiques par la réalité virtuelle. © Traces Ecrites.

 

Thibaut Grante et Léo Brize misaient beaucoup sur le salon mulhousien BE 4.0, consacré à l’usine du futur. Ils n’ont pas été déçus avec une quinzaine de très bons contacts venus essayer avec un casque de réalité virtuelle sur la tête et une manette dans chaque main, la meilleure façon d’organiser un poste de travail pour le confort de l’opérateur.

Ces deux ingénieurs de 24 ans chacun, diplômés de l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), n’ont pas choisi la voie la plus facile : celle de l’entrepreneuriat, mais ils y croient et Ergo Briante se dessine un avanir.

« Chaque journée est différente, faites de rencontres nouvelles, de soucis à régler, d’espoirs à envisager, de dossiers à monter, on ne s’ennuie pas une seconde », racontent les deux jeunes entrepreneurs de Belfort. D.H.

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