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Mathieu Charles et Olivier Lehmann, l’un des cinq actionnaires de MC Robotics.

 

INNOVATION / FRANCHE-COMTÉ. Un robot français low cost, précis au 10ème de millimètre, plus facile à programmer et à utiliser que les autres du marché ?

Les PME en ont rêvé, une jeune entreprise de Besançon est en train de le réaliser.

MC Robotics va bientôt tester quatre prototypes de la version 4 dans des entreprises franc-comtoises très intéressées par le concept.

L’année 2015 devrait être celle de la commercialisation.

 

Démocratiser le robot dans les petites et moyennes entreprises. Telle est l’ambition de MC Robotics, jeune société de R&D bisontine implantée en pépinière de Temis Innnovation, à Besançon, depuis cet automne. Créée par Mathieu Charles, 24 ans, un technicien ayant senti un marché pour les robots à la précision moindre – au 10ème de millimètre contre une précision au 100ème pour les robots classiques – « mais suffisante pour 80% des industriels », la petite société espère concrétiser ses premières ventes cette année.

 

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Izac, c’est son nom, est un robot anthropomorphe six axes, vert pomme, un peu carré certes, mais ne coûtant que 22 000 €, « soit 30 à 50% moins cher » que le seul robot concurrent, assure son créateur. Mieux : il est complété d’un logiciel de programmation innovant, simplissime d’utilisation, compatible avec d’autres robots - ce qui peut permettre à l’entreprise cliente de gérer un parc hétérogène - et gratuit, ce qui ne gâte rien.

 

« On a voulu oublier les langages compliqués et supprimer l’aspect informatique, les lignes de code, au profit d’un aspect très graphique », explique Olivier Lehmann, responsable R&D et actionnaire de MC Robotics. « Tout est dans la programmation. Pas besoin de roboticien dans l’entreprise. L’utilisateur final n’a plus qu’à dessiner l’opération ». Doté d’une riche bibliothèque de fonctions et d’une boîte de dialogue simple, la programmation du robot prend de quelques minutes à quelques heures, contre quelques heures à quelques jours habituellement.

 

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La version 3 du robot Izac, pensé pour les PME : économique et d'utilisation simple.

Logiciel gratuit

 

En choisissant la gratuité pour son logiciel, baptisé Open Robot, Mathieu Charles a bien conscience d’avoir mis un coup de pied dans la fourmilière. Une dizaine de fabricants américains, mais surtout allemands et japonais se partagent le marché mondial, et un concurrent danois, a défriché le terrain depuis quatre ans.

 

Mais MC Robotics fait encore mieux que son concurrent danois. Petite ou grande, l’entreprise cliente achète le robot, puis le logiciel ainsi que la formation. « Elle paie trois fois. Nous, nous proposons une formation de deux jours à 2 500 €, un logiciel en accès libre et compatible avec les autres robots », explique le créateur.

 

MC Robotics n’emploie encore que deux personnes, le créateur et son responsable R&D, mais elle compte cinq actionnaires, dont l’entreprise Plimétal, à Chaux-la-Lotière (Haute-Saône), qui assure également la fabrication des robots et a la capacité industrielle nécessaire à une demande importante. La commercialisation n’a pas encore démarré,  mais une version 4 d’Izac (plus légère, plus arrondie, moins volumineuse) sera testée dans les toutes prochaines semaines par quatre PME franc-comtoises.

 

« La PME, c’est la cible, même si on a aussi des demandes dans l’automobile. On s’attaque aux petites séries et nous avons adapté le produit à la demande des clients. Pour certains, acheter français, c’est vraiment un critère », remarque Mathieu Charles.

 

Parti d’une feuille blanche il y a quatre ans, il s’apprête maintenant à assurer le développement commercial de son nouveau bébé.

 

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© M. Clémens.

 Qui est Mathieu Charles ?

 

Titulaire d’une licence professionnelle de robotique obtenue à l’université de Franche-Comté, Mathieu Charles a travaillé deux ans comme intégrateur de robots dans une société de Haute-Saône avant de se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise. C’est là qu’il avait senti un manque dans l’offre robotique existante. « On est capable de faire des Ferrari, mais personne ne fabrique de Dacia ou de Peugeot », a-t-il coutume de dire pour expliquer le positionnement de sa petite entreprise.

 

A 21 ans, après avoir peaufiné un prototype, et estimant qu’il n’a rien à perdre, Mathieu Charles démissionne, s’installe début 2013 à l’incubateur d’entreprises innovantes de Franche-Comté, sur la technopole Temis à Besançon, et crée MC Robotics en juillet de la même année avant de s’installer à la pépinière de Palente, en octobre 2013, puis dans celle de Temis, un an plus tard.

 

Entre-temps, le jeune créateur d’entreprise à re-croisé Olivier Lehmann, l’un de ses enseignants de l’université très investi dans les questions de transfert de technologie (IPV, Femto, Cetim), qu’il a embarqué dans l’aventure. « Nous avons la même vision de la robotique, qu’il faut dédramatiser, la rencontre était évidente », assure Mathieu Charles.

 

Ingénieur de recherche, Olivier Lehmann est aujourd’hui l’un des cinq actionnaires de MC Robotics et consacre la moitié de son temps à son développement. 

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