CRÉATION-REPRISE/FRANCHE-COMTÉ. Le réseau Entreprendre® Franche-Comté a réuni près de 400 chefs d’entreprises au Grand Kursaal à Besançon le 28 février dernier, pour dévoiler ses success-stories de l’année : 16 entreprises, jeunes pousses comme transmissions ou rachats dont il épaule les dirigeants avec des prêts d’honneur à taux zéro et un accompagnement par leurs pairs.
Revue des troupes.

• Aeris, Besançon, Christian Cudel - Accompagnateur : Chantale Rochat, ancien PDG de FCTS.
Devenu spécialiste des turbocompresseurs par une vingtaine d’années passées dans l’industrie automobile, Christian Cudel a démarré fin 2016 une activité d’ingénierie axée sur la réduction de la pollution des moteurs thermiques (réduction de carburant et des émissions de CO2). Les turbo machines qu’il conçoit et fabrique ciblent les constructeurs automobile et les industriels de l’énergie. Une seconde activité vise le marché de la réparation automobile avec le “remanufacturing” de moteurs rendus plus “écologiques”. Un réseau de franchises qu’il commence à développer devrait porter l’activité de 2,5 millions d’€ et 15 emplois en 2019.
• Batimob, Jura, Louis Beyer - Accompagnateur : Bastien Toulemonde, Enedis.
Le secteur de la finance et ses origines jurassiennes l’ont conduit, la quarantaine proche, à franchir le pas de l’entrepreneuriat. La rencontre avec Jean-Marc Gras, le directeur de Batimob à Montmorot, a été le déclic pour reprendre avec Invest PME, cette menuiserie industrielle de 25 personnes qui réalise 5 à 6 millions d’€ de chiffre d’affaires. Le nouveau dirigeant veut développer sur les marchés locaux et suisse, les spécialités de l’entreprise, active principalement dans la région parisienne : conception, fabrication et pose d’agencements intérieurs, menuiseries décoratives pour les hôtels, les bureaux, les cinémas. En ce moment, il met en oeuvre ses compétences sur le chantier de reconstruction du parc des expositions Juraparc à Lons-le-Saunier (Jura).
• Chronotools, Besançon, David Lam - Accompagnateur : Thierry Bisiaux, Cryla.
Devenu spécialiste des outils coupants au sein de services de recherche de l’industrie, dernièrement en Suisse, David Lam a créé Chronotools en 2017 avec précise t-il, l’aide du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, pour « révolutionner les pratiques du secteur », basées sur les productions standards grande série. Lui a imaginé les réaliser à la demande avec une précision jusqu’à 3 microns, pour des industries de pointe telles que l’aéronautique, le médical et l’horlogerie. Il vise à 3 ans un chiffre d’affaires de 1 million d’€ et veut constituer une équipe de 10 personnes, essentiellement des jeunes diplômés.
• Diamatec, Haute-Saône, Jérôme Thévenot - Accompagnateur : David Heriban, Percipio Robotics.

Jérôme Thévenot qui a longtemps été un observateur des entreprises comme responsable du développement économique de l’agglomération de Montbéliard, s’est dit un jour : « Pourquoi pas moi ? » C’est fait depuis le début de l’année avec la reprise de Diamatec à Oiselay, dans la grande périphérie de Besançon. Ce fabricant d’outils abrasifs diamantés qui couvre « très bien son marché national », se tourne vers l’international en accompagnant ses clients “grands comptes”, et en explorant les pays à forte croissance industrielle.
• H2SYS, Belfort, Sébastien Faivre - Accompagnateur : Yannis Billaud, ALT’EC.
Lui, jeune ingénieur de l’UTBM et son associé Frédéric Gustin, chercheur au FC Lab de l'Université de Franche-Comté et de l’UTBMM à Belfort mis à disposition par la recherche publique pour apporter son expertise, avaient travaillé sur les véhicules à hydrogène de la Poste (MobyPost). Les voilà réunis à nouveau depuis septembre 2017, dans une entreprise de fabrication et commercialisation de solutions d’alimentations électriques silencieuses et sans émission de Co2. Ces groupes électrogènes alimentés à l’hydrogène sont destinés aux usine, mais aussi les sites isolés (événementiels par exemple) et les secours (hôpitaux, centre de secours, centre de données).
Sébastien Faivre, 32 ans, veut bousculer un marché dominé par le gasoil et vise rien moins que de devenir « le leader mondial » des groupes électrogènes à hydrogène. D’ici à trois ans, il compte réaliser un chiffre d’affaires de 3 millions d’€ et effectuer 20 embauches.
• Jean Obertino, Doubs, Chheng TIV - Accompagnateur : Roland Girard, Burocom.

Un concert de cloches a accueilli la montée sur le podium de Chheng TIV, qui vient de reprendre une entreprise artisanale emblématique de la Franche-Comté : Jean Obertino à Morteau, fondeur de cloches pour les vaches laitières qui donnent leur lait pour le fromage de Comté, les églises et les souvenirs. Cette technico-commerciale dans l’industrie, d’origine asiatique, et installée dans le Val de Morteau depuis son enfance, précise t-elle, veut à l’occasion de cette transmission, donner une dimension internationale à la PME (chiffre d’affaires de 1,2 million d’€, 11 salariés) en vendant le savoir-faire français.
Son ambition est de passer l’export de 20% à la moitié du chiffre d’affaires. Entreprise du Patrimoine Vivant, la fonderie Obertino figure sur les circuits touristiques de tout visiteur de la Franche-Comté.
• Lamster, Besançon, Valentin Lamielle - Accompagnateur : Florent Moreaux, Crea Temps.
C’est le plus jeune des lauréats de l’année, il n’a que 23 ans et a créé son entreprise du numérique à l’Incubateur de Franche-Comté à Temis Innovation à Besançon en mars 2017. Le logiciel qu’il a conçu gère les ressources humaines dans les secteurs à fort turnover comme l’hôtellerie, la restauration, et veut d’adapter à la grande distribution, les fast foods ou encore le BTP. Il met immédiatement à disposition des personnels remplaçants. Pour protéger au mieux ces données, la société a conclu un partenariat avec Geoide Crypto&Com. Repérée par Bpifrance qui lui a accordé une bourse French Tech, Lamster envisage la création cette année de 2 ou 3 commerciaux et autant de développeurs informatique.
• Le Ressort, Haute-Saône, Philippe Pont - Accompagnateur : Alain Curty, AC Ferm.
Dans cette société spécialiste dans le travail du fil métallique à Hérimoncourt, Philippe Pont dit avec humour avoir trouvé « le ressort pour rebondir ». Ce cinquantenaire qui a mené sa carrière chez des équipementiers automobile dans l’emboutissage et l’usinage veut quadrupler le chiffre d’affaires (1 million d’€ en 2017) de cette PME de 7 salariés, par croissance externe et organique.
Il établi deux axes stratégiques : élargir sa zone géographique, centrée aujourd’hui sur le Grand Est, et renforcer ses marchés répartis entre le médical (anse de sceau à un fil implantable dans le corps humain), l’automobile (ressorts de compression, de traction, de torsion et de forme), la tringlerie.
• Lymphobank, Besançon, Eric Robinet - Accompagnateur : Jean-Charles Micallef, Mécadécoupe.
Ce chercheur pendant près de 20 ans, au sein de l’Établissement Français du Sang (EFS) à Besançon puis à Strasbourg, crée sa start-up en juin 2017 au sein de l’EFS-Bourgogne-Franche-Comté, afin d’y poursuivre ses travaux de recherche destinés à développer des approches innovantes de traitement du cancer du foie et de l’infection par le virus de l’hépatite C.
Afin d’assurer la pérennité de l’indépendance financière et scientifique de son entreprise de 3 salariés, il mène une activité commerciale de “recyclage du sang”. Des cellules sanguines issues de sang placentaire ou de donneurs volontaires adultes sont caractérisées biologiquement et cédées, pour un usage exclusif de recherche biomédicale, à des laboratoires publics ou privés. Lymphobank prévoit de recruter rapidement 2 autres collaborateurs sur la partie recherche de cellules tueuses à partir de globules blancs.
• Pequignet, Doubs, Dani Royer - Accompagnateur : Thierry Remond, Est Barbalat

Suite à la liquidation judiciaire de l’entreprise, Dani Royer reprend en 2017 avec trois autres cadres, Bernard Espinas, Antoine Commisione et Aymeric Vernho, la société d’horlogerie de Morteau, connue pour son mouvement Le Calibre Royal. Leur projet industriel porte sur l’élargissement de la gamme dotée du mouvement maison et un développement au grand export.
Pour 2018, les repreneurs visent un objectif de 2.2 millions d’€ avec, puis un million d’€ supplémentaire en 2019. « Le prêt d’honneur de Réseau Entreprendre entraîne un effet de levier auprès des banques », souligne Dani Royer.
• M-Plus, Territoire de Belfort, François Cortinovis - Accompagnateurs : Jean-Philippe Kohler, groupe LISI, Richard Paget, Arcado et Pierre Petitjean, Metalis.
« La transmission avait bien été préparée », souligne l’ancien directeur général (depuis 2011) de cette entreprise de mécanique créée par François Didier. La reprise de M-Plus avec trois autres cadres dirigeants qui pilotent chacun une filiale, Philippe De Abreu (Macplus), Csaba Filip (Toolstyle) et David Wojciechowski (Mecaplus) annonce une nouvelle étape de développement : devenir une véritable ETI « par l’activation conjointe des leviers de croissance organique et de croissance externe ». Spécialiste des pièces complexes, composants et sous-ensembles en superalliages ou aciers inoxydables, M-Plus (chiffre d’affaires de 34 millions d’€ et 240 salariés à la Chapelle-sous-Rougement, près de Belfort) s’intéresse à la fabrication additive en série.
• Parietti, Doubs, Frank Vampouille - Accompagnateur : François Didier, M-Plus Group.

Ce presque quadra, diplômé des Arts et Métiers Paris Tech de Lille et de l’ESTP à Paris, qui avait quitté Bouygues en 2014 pour reprendre l’entreprise du bâtiment (gros oeuvre et désamiantage) TED à Sochaux (chiffre d’affaires de plus de 9 millions en 2017) que son père avait dirigé pendant près de 25 ans, ajoute à son portefeuille, une entreprise bien connue dans le Pays de Montbéliard. En octobre 2017, Frank Vampouille reprend à la barre du tribunal de commerce, Parietti qui a construit de nombreux ponts dans le Nord Franche-Comté et continue aujourd’hui avec un ouvrage sur l’échangeur de l'A36 à Sévenans.
Patrice Munsch, directeur opérationnel, est le chef d’orchestre de la nouvelle organisation autour des 30 salariés repris. La société va notamment étendre son rayon d’action de Strasbourg à Dijon et veut remonter le chiffre d’affaires à 6 millions d’€ dans les trois ans.
• SMBI, Besançon, Frédéric Laval - Accompagnateur : Axel Villemagne, Électricité Guyon Villemagne.
Repreneur en 2016 de cette société de distribution de matériels électroportatifs et de produits de fixation pour les professionnels du bâtiment et l’industrie, Frédéric Laval est en train de créer l’équipe de vente (3 commerciaux) qui manquait à SMBI. Elle complètera la force de frappe du groupement coopératif français Master Pro auquel l'entreprise adhère pour doubler le chiffre d’affaires (1,5 million d’€ en 2016) dans les trois ans. SMBI emploie aujourd’hui 7 salariés.
• SPCP-Perrin, Doubs, Eric Burnel - Accompagnateurs : Christophe Clerc, Delfingen, Salvatore Gora, Tech Power et Chantale Rochat, ex-PDG de FCTS.

Il a signé le rachat de l’entreprise de menuiserie, façades et plâtrerie Perrin à Pontarlier, deux heures avant de monter sur le podium de Réseau Entreprendre, mercredi dernier. Et c’est sa seconde reprise en 5 ans. Eric Burnel, 46 ans, gérant de l’entreprise de plafonds suspendus et acoustique SPCP à Châtillon-Le-Duc, près de Besançon (2,5 millions d’€ de chiffre d’affaires, 15 salariés) se trouve désormais à la tête d’un groupe qui devrait peser 16 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2018 et compte 135 collaborateurs. Le rapprochement des deux sociétés vise à offrir une offre globale en second oeuvre avec les entreprises générales de la place (Groupe 1000, L’Aube, CRRI 2000). Parmi ses projets, une implantation à Strasbourg et à Dijon.
• Trinaps, Gauthier Douchet, Belfort. Accompagnateurs : Philippe Berteaux, Estimprim, Eric Boone, Écobome et Stanislas de Castelnau, VMC Pêche.
La société de télécoms que cet ingénieur réseau et télécommunications de l’UTBM (Université de Technologie de Belfort-Montbéliard ) a créé il y a 10 ans avec un camarade de promo, Fabien Hazebroucq, franchit une nouvelle étape. La levée de fonds de 2,5 millions d’€ effectuée en octobre 2017 va permettre d’accélérer son développement, de financer ses investissements et de renforcer l'équipe de 18 personnes. Le projet phare de Trinaps est le lancement en juin 2018 d’un datacenter à Belfort pour proposer une solution d’hébergement de données locales, ainsi qu’un point de vente à Besançon.
• Vivant, Jura, Philippe Chevalet. Accompagnateur : Jean Fairy, Ferrier.
A 52 ans, cet ancien comptable reprend l’entreprise Vivant à Cousance qui fabrique des produits industriels à base de viandes (andouillettes, boudin, tripes) au départ à la retraite de son dirigeant. Fournisseur de la grande distribution et d’industriels (Bigard, La Comtoise des Viandes) principalement en Bourgogne-Franche-Comté et Rhône-Alpes, Philippe Chevalet prévoit d’ici à trois ans, une hausse du chiffre d’affaires de 30 % et l’embauche de 4 personnes.
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