
MÉTALLURGIE. L’expression empruntée au basket-ball s’applique comme un gant à l’entreprise que Catherine Vampouille dirige depuis janvier 2009 à Hérimoncourt (Doubs).
Ce spécialiste du fil cambré pour produire ressorts, jauges à huile, portemanteaux et autres patères, retrouve un rythme régulier de croissance post-crise de 2009.
Le fabricant produit aussi des gabions, cages métalliques contenant des pierres pour faire des murets que Stonekit, autre société de la dirigeante, commercialise pour des aménagements paysagers notamment.
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L’atavisme a joué pleinement pour Catherine Vampouille. « Mon père avait une entreprise et j’ai toujours voulu en avoir une », explique t-elle.
Ce sera Le Ressort, société implantée à Hérimoncourt (Doubs) et rachetée en janvier 2009 suite au départ en retraite de Jean Jacquenet, le cédant.
« Je voulais rester technique, transformer, créer des produits », souligne la dirigeante. Avec son acquisition, elle n’est pas déçue.
Car chez elle, on tord le fil, ou plutôt on le cambre, pour donner naissance à des ressorts de presque toutes les tailles, des jauges à huile (jusqu’à 200 000 par mois pour PSA et BMW), des porte-manteaux, des arrêts de matelas sur lit électrique…
La clientèle se compose pour un tiers d’acteurs de la filière automobile et, pour le reste, d’intervenants dans le médical, le luxe, les cycles, le ferroviaire, l’aéronautique, ou encore l’énergie et l’ameublement.
Les bobines de fil ouvragées en acier inox et aluminium peuvent être aussi en or, comme c’est arrivé une fois pour un grand du luxe. Autant dire qu’il n’y a pas eu la moindre chute abandonnée sur place pour cette commande.

Près de 400 000 € investis en deux ans
Après un coup de massue lié à la crise des années 2008-2009, Le Ressort (1 million d’€ de chiffre d’affaires, dont près de 10% à l’exportation, 9 salariés) rebondit et investit dans son outil industriel. Pas moins de 370 000 € ont été dépensés en matériel plus performant ces deux dernières années.
« Il nous permet d’être plus réactif, tant pour nos pièces unitaires que pour nos moyennes séries, jusqu’à 30 000 unités », explique Catherine Vampouille.
L’entreprise fabrique également des gabions, ces cages métalliques qui emprisonnent pierres et cailloux pour constituer des murets.
Elle les faisait pour un gros client qui a déposé le bilan puis a été liquidé en avril 2012. La chef d’entreprise reprend à la barre du tribunal la marque et le brevet et lance un autre société : Stonekit qui aujourd’hui les commercialise.
Elle cible les paysagistes, les entrepreneurs de travaux publics, les magasins de bricolages, les collectivités locales, mais aussi les particuliers, avec l’espoir d’atteindre les 500 000 € d’activité d’ici à trois ans.

Qui est Catherine Vampouille ?
Ingénieure productique, sortie de l’École Polytechnique de Sceaux, la jeune femme intègre le groupe PSA et y demeure 14 ans.
Très indépendante de nature, elle sait vite se faire respecter dans ses différents postes : méthodes, qualité, chef de projets puis, chef de service dédiée aux airbags et ceintures de sécurité.
Elle a beaucoup voyagé et disposait même de deux bureaux, à Vélisy et Sochaux. Son désir d’autonomie un jour prend le dessus et l’a fait quitter le constructeur automobile national à l’occasion du premier plan de départ volontaire.
Catherine Vampouille est un membre très actif du CJD, dont elle préside le club de l’Aire Urbaine. Elle est aussi deux fois lauréate du Réseau Entreprendre Franche-Comté pour les reprises du Ressort et de Stonekit.
Crédit photos : Traces Ecrites.