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Une des nombreuses poudres de diamant utilisée par Diamatec pour fabriquer ses outils abrasifs. ©Traces Ecrites.

 

MÉCANIQUE. L’image symbolise bien le savoir-faire de cet industriel haut-saônois. Ses meules diamant et autres outils abrasifs, comme des limes, offre une précision jusqu’à 5 microns, soit l’équivalent d’un cheveu coupé en six.

Pilotée par un dirigeant plus que dynamique, la société Diamatec regarde aujourd’hui vers l’Europe de l’Est pour séduire une clientèle spécialisée dans le travail du métal, de la céramique et des matériaux composites.

Portrait d’une entreprise franc-comtoise qui a su grandir progressivement, s’adapter et devenir la référence de son marché.

 

Un signe ne trompe pas. Si vous tapez « meule diamant » sur un moteur de recherche et notamment Google, vous tombez inévitablement sur Diamatec. L’entreprise de 14 salariés, implantée à Oiselay (Haute-Saône) a su rayonner sur un marché très pointu : la fabrication d’outils abrasifs diamantés de 0,2 à 750 mm, voire 900 mm.

 

« Lorsque l’on ne peut plus ou pas usiner des pièces avec des outils carbure, on se tourne vers les nôtres », explique Thierry Vrillacq, le gérant. Les applications intéressent plusieurs types de matériaux, les métaux bien sûr, mais également la céramique, le verre et les composites. Elles couvrent aussi de nombreux secteurs d’activité : aéronautique, défense, nucléaire, automobile, ferroviaire…

 

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L'entreprise investit en moyenne chaque année 100 000 € dans son outil productif. ©Traces Ecrites.

 

« Nous ne citons pas le nom de nos donneurs d’ordres, mais je peux vous dire qu’il s’agit pour la plupart de grands groupes avec lesquels nous travaillons en direct », indique le dirigeant. La visite commentée de l’entreprise montre aussi toute la technicité indispensable à pareil métier.

 

Outre le support en aluminium, acier ou bronze qu’il faut concevoir, leur adaptation aux différents parcs de machines, la tête abrasive en diamant naturel, synthétique ou CBN (Borazon) n’adhère pas comme cela.

 

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Maxime Bossonnet va développer l'exportation, notamment en Europe de l'Est. ©Traces Ecrites.

Une stratégie pour l’exportation

 

« Une partie de nos secrets de fabrication réside dans le liant en résine, métallique ou par dépôt électrolytique qui permet une fixation parfaite des poudres diamantées utilisées », assure Maxime Bossonnet, responsable du back office commercial (service d’appui) et de l’export.

Ce jeune homme de 24 ans, titulaire d’un BTS relation client et d’un master II en commerce international prendra bientôt l’air du grand large avec pour mission d’assurer la croissance de l’entreprise à l’international.

 

« Nous ciblons des pays d’Europe de l’Est, tels la Pologne et la Bulgarie, car leurs industries se développent très bien », précise Thierry Vrillacq. Cette stratégie, opérationnelle en 2016, implique un investissement de 100 000 € qui est d’ailleurs le montant qu’injecte chaque année en moyenne Diamatec dans son propre outil de production.

 

Car dans ses ateliers où chaque chose est à sa place, le moindre recoin utilisé et où l’on déjeunerait par terre, les équipements neufs cohabitent avec quelques antiquités increvables et parfaitement entretenues.

 

Plusieurs croissances externes

Tout commence avec Tous Diamants en 1973 et se poursuit avec la Société Technique du Diamant (STD). En 1981, deux usineurs, Pierre Lallemand et Bernard Pillot, la rachètent. Lorsqu’ils partent en retraite courant 1996, Thierry Vrillacq la reprend. Quelques années plus tard, il commence ses opérations de croissance externe pour se donner une taille critique, dont Diamatec en 2004 qui fusionne en 2006 avec STD pour devenir la raison sociale actuelle.

 

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©Traces Ecrites.

Qui est Thierry Vrillacq ? 

A quinze ans, il voulait diriger sa propre entreprise. La trentaine tout juste passée, il réalise son rêve. Entre-temps, ce Meusien d’origine (50 ans), élevé sur la fraiseuse paternelle, décroche un BTS en productique et bourlingue dans différentes entreprises de mécanique.

L’atavisme a joué. Ce qui l’a intéressé chez la future Diamatec, c’est la possibilité de faire des produits propres sur un marché où seulement cinq à dix opérateurs sont présents.

Au-delà du parcours, la personnalité du dirigeant impressionne. Pas de langue de bois et un sens de l’honnêteté poussée à l’extrême. Ne trahissez jamais votre parole avec lui, la réaction serait redoutable. A la question de savoir ce qu’il faudrait faire pour qu’une industrie française redresse la tête, il répond sans ambages : « réformer l’éducation nationale et intéresser les jeunes au monde pratique et utile, au lieu de leur bourrer le crâne de théories inutiles ».

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