ÉQUIPEMENTS SPORTIFS/HAUTE-SAÔNE. Le spécialiste des équipements de gymnastique, d’escalade, sports collectifs et vestiaires avait annoncé le doublement de son chiffre d’affaires d’ici 2020 lors de son introduction en bourse, en octobre 2016.
La croissance externe contribue grandement à cet objectif. L’entreprise de Rioz qui prépare une nouvelle augmentation de capital, vient de finaliser l’acquisition de 80% de la société chinoise Shandong Kangnas Sports.

 

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Abéo est née à Rioz, dans le grand bassin d'emploi de Besançon, de la société France Équipement fondée en 1955 par Bernard Estèves, le père de l'actuel P-DG, Olivier Estèves. © Abéo.

 

Nous avions laissé le petit groupe spécialisé dans les équipements sportifs, début 2015, après le rachat de son concurrent néerlandais Janssen-Fritsen. L’opération visait non pas à l’anéantir mais à construire, avec lui, un champion européen de l’équipement sportif, qui serait basé à Rioz, petite commune de Haute-Saône où l’entreprise est implantée depuis sa création.

 

Ainsi constitué, le groupe Abéo détenait une vingtaine de marques, dont les deux leaders mondiaux des équipements gymniques – Gymnova, numéro 1 mondial, et Spieth, le numéro 2 – et pesait désormais 140 millions d’euros et 850 salariés.

 

Il était présent dans trois grands secteurs : la gymnastique, les sports collectifs et les vestiaires, l’escalade. Jacques Janssen, le dirigeant du groupe familial néerlandais, avait pris la direction générale du groupe, laissant à Olivier Estèves, fondateur d’Abéo, la présidence de l’entité élargie. L’objectif était clair : accélérer en France, en Europe et dans le monde.

 

Trois ans plus tard, l’absorption est parfaitement digérée, le groupe est entré sur le marché boursier et rien ne semble pouvoir arrêter ce nouveau champion franc-comtois de la croissance, qui emploie désormais 1.200 salariés – dont 400 en France et 140 à Rioz – répartis sur 15 sites (dont 5 en France), et avait réalisé, en mars 2017, un chiffre d’affaires consolidé de 167 millions d’€.

 

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« Le prochain devrait dépasser les 200 millions », estime Olivier Estèves en ce début 2018. Lors de son introduction en Bourse, en octobre 2016, il avait annoncé un objectif de doublement du chiffre d’affaires à l’horizon 2020. Il était alors de 148 millions d’€, ce qui positionnait l’objectif autour de 300 millions. « Ce n’est pas si déraisonnable puisque depuis 15 ans, nous enregistrons une croissance annuelle d’environ 20%, liée à une combination de croissance organique de 7% en moyenne et de croissance externe.»

 

Né en 2002 du rachat, par France Equipement, du groupe qui détenait la marque Gymnova, puis de celui d’Entre-Prises, spécialisé dans les murs d’escalade, Abéo applique une stratégie fine pour s’imposer sur des marchés très concurrentiels. L’entrée en bourse avait été annulée in extremis, en juin 2016, pour cause de Brexit, mais finalement tentée avec succès en octobre de la même année.

 

L’activité des murs sportifs en croissance de 20%

 

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Abéo équipe les grandes compétitions sportives internationales, en équipements de gymnastique, escalade, sports collectifs. © Abéo.

 

Depuis, quelque 22,2 millions d’€ ont été levés pour financer le développement à l’international. « Nous avons ainsi pu mener différentes opérations d’acquisitions : au Royaume-Uni fin 2016, puis en Allemagne et en Nouvelle-Zélande, et maintenant en Chine », énumère le président d’Abéo.

 

L’entreprise a en effet annoncé ce 12 janvier avoir finalisé l’acquisition de 80% du capital de la société chinoise Shandong Kangnas Sports, spécialisée dans la production et la distribution d’équipements sportifs de compétition et de loisirs. «  Un formidable tremplin pour le groupe sur un marché à très fort potentiel », assure Olivier Estèves.


Basée à Dehzou, à proximité de Pékin,cette société de 130 salariés dispose de sa propre unité de production avec une surface industrielle et logistique d'environ 14.000 m2. Cette acquisition s'opère, précise la direction dans un communiqué, « sans recours à l'endettement. »

 

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Le groupe basé à Rioz, lauréat à Bruxelles des 5e European Small And Midcap Awards 2017 en catégorie “International star” – qui récompense les entreprises nouvellement cotées dont le développement à l’international est remarquable – avait aupravant acquis Erhard Sport, un spécialiste allemand de l’équipement de la salle de sport, puis Clip’n Climb International, une entreprise néo-zélandaise spécialisée dans les modules d’escalades ludiques

 

« C’est un concept assez nouveau mais que nous avions vite identifié comme source de développement. La croissance de l’activité des murs sportifs dépasse 20% depuis un an. »

 

Il y eut ensuite Sportsafe UK, spécialiste britannique de la maintenance d’équipements sportifs, qui répond à l’un des trois nouveaux axes de développement d’Abéo : le service. Puis Meta, une société allemande spécialisée dans les vestiaires. Quant à la chinoise Shandong Kangnas Sports, dont l’entreprise vient de prendre le contrôle, elle se trouve être le distributeur exclusif de trois des marques d’Abéo : Schelde Sports (basket), Spieth Gymnastics et Janssen-Fritsen (gymnastique).

 

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Voilà pour la croissance externe. La croissance organique, elle, « passe par le développement de notre portefeuille de marques : lorsque nous en intégrons une nouvelle, nous lui appliquons les recettes et les méthodes du groupe. Nous avons une capacité à dynamiser les ventes un peu partout, dans nos trois activités », poursuit Olivier Estèves.

 

S’ils ne représentent que 10% du chiffre d’affaires au maximum, les contrats remportés sur de grands événements sportifs contribuent aussi grandement à la visibilité et, du coup, à la crédibilité et au développement du groupe.


Tokyo 2020 pour le basket

 

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Olivier Estèves, P-DG d'Abéo.

Après les JO de Rio, puis les championnats du monde de gymnastique, à Montréal, en 2017, Abéo équipera les jeux du Common Wealth, en avril 2018 en Australie, pour les épreuves de basket et de gymnastique ; puis les championnats du monde de gymnastique, en octobre 2019, en Allemagne, et les JO de Tokyo, en basket, en 2020.

 

« Et nous continuons à espérer y être présent en gym et en escalade », confie le président d’Abéo. « Ce sera la première fois que l’escalade sera sport olympique, et nous avons bon espoir. Mais même si nous n’étions par retenus, la présence de la discipline va faire augmenter la pratique, et ce sera bon pour nous. »

 

La suite ? Dans les trois axes de développement qui s’imposent, en ce début 2018, figurent donc les services, mais aussi le « sportainment », ou sport loisir, notamment en escalade, et l’international, avec l’ambition d’atteindre de nouveau marchés. Après la Chine, des acquisitions interviendront (peut-être) en Amérique, en Asie, en Europe du Nord…

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