INNOVATION/ALSACE. Et la lumière jaillira des ficelles !
Le fabricant de fils et cordes textiles Meyer-Sansboeuf de Guebwiller (Haut-Rhin) s’apprête à sortir un produit capable de transporter l’électricité et de créer la luminosité grâce à ses Leds intégrés.
C’est la dernière innovation en date d’une PME qui n’en manque pas, condition de sa pérennité.

Présentée en ce mois de mai au salon Techtextil de Francfort, la nouveauté de Meyer-Sansboeuf à Guebwiller (Haut-Rhin) sera commercialisée cet automne. Il s'agit d'un produit capable de transporter l’électricité et de créer la luminosité grâce à ses Leds intégrés.
« Il répond à deux objectifs transversaux : apporter de l’information en temps réel et procurer de la sécurité pour le process et les personnes », expose Benoît Basier, président de Meyer-Sansboeuf. « Sans altérer la capacité de résistance de nos ficelles, cordes et tresses », ajoute-t-il.
Selon l’épaisseur du fil, l’application ira de la suspension de luminaires à la levée de charges lourdes en milieu industriel, en particulier celles qui ont besoin d’être alimentées en électricité de façon permanente.
D’autres débouchés connexes sont possibles, y compris en milieu domestique comme les garde-corps lumineux dans les escaliers. L’information transportée dans la corde permettra aussi de connaître la température ou encore le poids, de façon à prévenir un risque de rupture de la charge manutentionnée.
Meyer-Sansboeuf poursuit de la sorte sa quête d’innovations. « Elles sont indispensables si nos entreprises textiles européennes veulent continuer à exister. Sur un effectif de 47 salariés, nous dédions désormais deux personnes en permanence à la R&D et nous consacrons à l’innovation 6 % de notre chiffre d’affaires, situé à 5 millions d’€ en 2014 », poursuit Benoît Basier.
« Tous nos efforts de R&D convergent vers un but : passer de fabricant à concepteur de solutions textiles de levage et tirage ».
Le dirigeant de Meyer-Sansboeuf s’efforce de donner l’exemple à l’ensemble de la filière dont il est l’un des porte-parole en tant que président de l’Union des industries textiles d’Alsace et cheville ouvrière du Pôle Textile Alsace.
La PME plus que centenaire de Guebwiller n’en est pas en effet à sa dernière nouveauté récente. Depuis trois ans, elle a développé une ficelle high-tech pour l’alimentaire, capable de tenir les viandes pendant la cuisson, en réponse à de nouvelles normes sanitaires drastiques. Le décollage est toutefois plus lent que prévu.
Le marché de la viande recule et s’agissant des nouvelles normes, elles tardent à s’imposer dans les faits, constate Benoît Basier : « Nous restons les leaders sur ce marché, mais l’an dernier, il a généré moins de chiffre d’affaires qu’espéré ».
Ficelle high-tech pour l'alimentaire
L’enjeu est de taille pour l’entreprise, car l’industrie alimentaire représente son premier débouché. Les ficelles pour rôtis, salaisons et autres aliments ont apporté 40 % du chiffre d’affaires l’an dernier, devant l’industrie (levage et tirage de charges, 30 %), les traditionnelles ficelles de pelote pour les particuliers et, niche historique, les cordes pour le nautisme (15 % chacun).
En écho au nouveau produit lumineux, les applications industrielles sont considérées comme le prochain moteur de développement. Leur part est appelée à augmenter.
La PME parvient à maintenir un résultat d’exploitation et un résultat net positifs. Et elle persévère dans les investissements : cette année, elle injectera 700 000 € dans la modernisation de ses équipements.
Certifiée Iso 9001 depuis quelques mois, elle participe aussi à un projet européen de développement d’une fibre au moins 70 % naturelle qui puisse damner le pion aux fils synthétiques venus d’Asie.