
TEXTILE. Pictogrammes, référence à textes de réglementation, code barres bien sûr et même QR Code pour télécharger des rapports de contrôle/vérification : l’emballage des nouvelles ficelles Meyer-Sansboeuf est une bibliothèque à modèle réduit.
C’est la conséquence du choix de la PME plus que centenaire de Guebwiller (Haut-Rhin) : respecter à la lettre les dernières normes, avec la conviction que son client principal, l’agro-alimentaire, le lui revaudra bien.
Cliquez sur les photos pour les agrandir.
Ces ficelles ultra-normées à base de lin, chanvre, polyester ou polyamide sont à usage alimentaire et permettent de tenir un produit pendant sa cuisson, l’exemple le plus courant étant la viande rôtie.
Elles représentent 60 % de l’activité de Meyer-Sansboeuf qui fabrique aussi des ficelles à usage industriel (pour tirer, lever, maintenir…) et des cordes pour le nautisme.
Meyer-Sansboeuf les a mises sur le marché l’automne dernier, dans la foulée de la sortie d’une norme européenne qui impose des conditions strictes de sécurité pour éviter le risque de bactéries et autres contaminations lors du contact alimentaire.
Fallait-il être un exécutant scrupuleux de cette norme ou laisser faire en se disant que personne n’en tiendrait réellement compte ? L’entreprise alsacienne a choisi la première voie.
« Nous avons la conviction que la sécurité alimentaire va prendre une importance croissante. Nous prenons une longueur d’avance. Nous sommes actuellement les seuls en Europe à avoir les ficelles à la dernière norme », souligne Benoît Basier, président de Meyer-Sansboeuf. Qui anticipe déjà la norme suivante de 2015.
Le pari est à la fois technique, économique et managérial. Il fallait concevoir la ficelle qui puisse résister aux pires conditions d’utilisation imaginables pour afficher sans tromperie un certificat détaillé d’aptitude au contact alimentaire.
Pour l’entreprise, « cela signifie changer de fond en comble en 18 mois une gamme de 78 ficelles qui représente plus de la moitié du chiffre d’affaires », souligne Benoît Basier.
Et vis-à-vis du personnel, le dirigeant s’est appuyé sur ce projet pour faire passer le message d’un changement d’organisation dans le travail, pour ne pas dire un bouleversement des mentalités : on imagine aisément le poids des habitudes transmises de génération en génération d’ouvriers dans le bâtiment aux larges couloirs typiques de la Révolution industrielle…

« L’entreprise possède un savoir-faire centenaire. Aujourd’hui, il nous faut ajouter le mot excellence pour que le dernier ficelier de France que nous sommes puisse continuer à se battre face à la concurrence italienne, polonaise, roumaine, égyptienne », insiste Benoît Basier.
Du Made in France au Made in Alsace
Cette nouveauté a valu à Meyer-Sansboeuf d’être l’un des lauréats territoriaux des Trophées de l’innovation Alsace 2012. Le dirigeant la voit comme l’étape-charnière entre un passé récent compliqué et un avenir espéré meilleur.
Benoît Basier a repris en 2007 une entreprise en liquidation qu’il a fallu redresser malgré les crises économiques. Tel est désormais le cas, selon lui : le premier bénéfice significatif est attendu pour l’exercice 2012/13 qui a démarré le 1er octobre dernier.
En cinq ans, le chiffre d’affaires est remonté de 35 % pour atteindre 5,65 millions d’€ sur l’exercice écoulé, dont 20 à % à l’export. Le prévisionnel se situe à 6,1 millions d’€pour 2012/13, niveau proche des périodes plus fastes avant liquidation.
L’entreprise compte 49 salariés, mais il ne faut pas voir dans ce « chiffre magique » un objectif anti-social caché : elle a son CE et son CHSCT, précise Benoît Basier.
Le temps est désormais mûr pour avancer sur plein d’autres projets : de nouveaux produits pour les autres débouchés que l’alimentaire, le recyclage, la certification qualité Iso 9001 attendue début 2014, et le Made in Alsace en déclinaison de la stratégie de marque territoriale que prépare la filière textile régionale.

Meyer-Sansboeuf affiche déjà le Made in France, « une fois la fibre achetée à l’étranger, toute la production se fait ici » souligne son dirigeant.
Photos : Christian Robischon

Bravo à ce cet entrepreneur qui démontre que la qualité est l'un des facteurs clés de la réussite. Si un esprit volontariste est mis au service de l'économie, le succès est possible. Pourquoi toujours faire du défaitisme en France ?
L'excellence recherchée passera aussi par un traducteur qui puisse dispenser l'entreprise de mettre un tampon uniquement en....anglais ! Pire : justement parce que c'est en anglais, on croit que c'est un produit chinois.
Découvrez également
TCT, Eurosit, BH2M et les autres : les porte-drapeaux de la relocalisation en Bourgogne-Franche-Comté peaufinent leur plan
A Dijon, Oncodesign Precision Medicine s'ouvre la voie vers son premier médicament
Recherche usine en Europe sous trois ans, la petite annonce de l’Alsacien Sewosy