Plusieurs changements sont intervenus à l’issue des élections municipales, les maires élus au second tour ayant pris leurs fonctions officiellement ce week-end. Les deux plus marquants viennent de l’élection de deux femmes écologistes, Jeanne Barseghian à Strasbourg et Anne Vignot à Besançon. Deux villes de Lorraine changent de bord : Metz passe à droite tandis que sa voisine Nancy, bascule à gauche. La liste publiée ne contient pas les maires sortants réélus.
• Strasbourg, Jeanne Barseghian
C’est l’une des maires écologistes qui est sortie des urnes le 28 juin. Peu connue du grand public il y a encore quelques mois, elle était déjà au conseil municipal de Strasbourg, depuis 2014, et conseillère à l’Eurométropole qu’elle quitta en 2016 en raison de son opposition au Grand contournement ouest de Strasbourg.
Agée de 39 ans, Jean Barseghian parle couramment allemand (et l’arménien de ses origines) et exerçait jusqu’alors le métier d’écoconseillère, forte d’une spécialisation dans le droit de l’environnement obtenue à l’Université de Strasbourg. Ses premiers actes seront, dès cet été, a t-elle déclaré à France 3 Alsace, « un programme de végétalisation et de déminéralisation de la ville. » Elle a confirmé l’emprunt de 350 millions d'€ qui figurait à son programme, pour la rénovation thermique et les mobilités, notamment en complétant le réseau cyclable.
• Besançon, Anne Vignot
Adjointe en charge des espaces verts et de la transition écologique depuis 2014 dans la majorité de Jean-Louis Fousseret, le maire sortant qui ne s’est pas représenté, cette géographe de formation âgée de 60 ans est entrée dans l’écologie par la science. Ingénieure de recherche au CNRS, elle fut présidente du Conservatoire régional des espaces naturels et de 2006 à 2017, directrice du jardin botanique de Besançon. Parmi ses premiers dossiers, la remise à plat du projet de quartier des Vaîtes, contesté par le voisinage et qui soulève la question de l'étalement urbain dont elle veut s’emparer.
Anne Vignot sera également présidente de Besançon Métropole, la charte de gouvernance prévoyant noir sur blanc que le maire de Besançon préside aussi l’agglomération.
• Metz, François Grosdidier
Sénateur Les Républicains (poste qu’il abandonnera) et ancien maire de Woippy (2001 à 2017), François Grosdidier fait basculer Metz à droite. Le socialiste Dominique Gros qui la dirigeait depuis 12 ans ne se représentait pas.
Le nouveau maire a l’ambition d’être aussi le président de Metz Métropole, mais le président sortant Jean-Luc Bohl, maire UDI de Montigny-lès Metz a déjà annoncé qu’il prétendait à sa succession.
• Nancy, Mathieu Klein
Le premier maire nancéien de gauche depuis 1947, âgé de 44 ans, quitte la présidence du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle qu’il occupait depuis 2014 (sa 1ère vice-présidente Valérie Beausert-Leick le remplace jusqu’aux élections de mars 2021). Actif dans les instances du parti socialiste, d’abord auprès de Martine Aubry puis de Manuel Vals, il se voit confier une mission sur l’insertion des bénéficiaires du RSA par le Premier ministre Edouard Philippe, mais refuse en octobre 2018, d'entrer au gouvernement. Mathieu Klein souhaite prendre la présidence de la Métropole du Grand Nancy, le niveau de gouvernance nécessaire à la mise en place de ses promesses de campagne, la gratuité partielle des transports en commun et l’extension du tram.
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• Colmar, Éric Straumann
Éric Straumann succède à Gilbert Meyer, maire de Colmar depuis 1995. Le député (Les Républicains) du Haut-Rhin avait battu le maire sortant aux législatives en 2007, et a été réélu depuis à l’Assemblée nationale sans discontinuer. Conseiller général depuis 2001, il s’était présenté en binôme en 2017 avec Brigitte Klinkert, à qui il avait cédé la présidence du Conseil départemental du Haut-Rhin en raison de la loi sur le cumul des mandats. Agé de 55 ans, ancien professeur agrégé d’économie, il devrait pour les mêmes raisons quitter son siège de député.
• Epinal, Patrick Nardin
Michel Heinrich, maire depuis 1997 a réussi sa transmission. Son premier adjoint divers droite, directeur bancaire de 58 ans, lui succède. 5ème sur la liste de son dauphin, l’ancien maire brigue toutefois la présidence de l'Agglomération d’Epinal.
• Dans l’agglomération de Mulhouse – la maire Michèle Lutz (divers droite) a été réélue, plusieurs villes changent de maire.
A Illkirch, Thibaud Philipps fait basculer la ville de gauche à droite. A Riedisheim, Loïc Richard bat le maire sortant Hubert Nemett, de même mouvance politique. A Molsheim, Laurent Furst, le député du Bas-Rhin Les Républicains qui avait du laisser son fauteuil de maire en 2017 pour siéger à l’Assemblée Nationale, revient aux affaires. A Saint-Louis, Pascale Schmidiger, 1ère adjointe du maire sortant depuis 2011 Jean-Marie Zoellé, élu au 1er tour, lui succède, ce dernier étant décédé du Covid-19 en avril.
• Lons-le-Saunier, Jean-Yves Ravier
Le chef de file d’une liste PC-PS-EELV succède à Jacques Pelissard, qui ne se représentait pas au bout de 27 années de mandat. Agé de 61 ans, il est kinésithérapeuthe. Son colistier Claude Borcard briguera la présidence de l’agglomération, le 16 juillet.
• Auxerre, Crescent Marault
Ce chef d'entreprise de 50 ans – président de la société Equip'Buro à Monéteau – jusqu'alors inconnu des Auxerrois créé la surprise en battant le socialiste Guy Férez, maire depuis 19 ans et conseiller régional. Son engagement date de 1995 avec la nomination de Jean-Pierre Raffarin comme ministre des petites et moyennes entreprises. Il était maire de Saint-Georges-sur-Baulche, une commune de l'agglomération d'Auxerre, depuis 2010.
• Tonnerre, Cédric Clech
Producteur TV, gérant de la société MediaTV Presse, il succède dès le 1er tour à la maire sortante de cette ville moyenne de l'Yonne, Dominique Aguilar.
• Dans la Nièvre, à Cosne-sur-Loire, Daniel Gillonnier
Le chef d’entreprise à la retraite qui se présentait pour la première fois a devancé ses deux prédécesseurs qui se présentaient une nouvelle fois l'un contre l'autre, Michel Veneau (maire de 2014 à 2020) et Alain Dherbier (maire de 2008 à 2014). Natif de Puisaye (Yonne), il était gérant de la société Auto Comptoir de la Nièvre.