Michel Maya, maire de Tramayes, 952 habitants.
Michel Maya, maire de Tramayes, invitée d'honneur du 3ème forum des territoires à énergie positive (TEPos) qui s'est déroulé du 5 au 7 juin à Cluny.

ÉNERGIE. L'appel à manifestations d'intérêt sur les territoires à énergie positive que lancent le conseil régional de Bourgogne et l'Ademe a déjà une référence.

Le village de Tramayes, en Saône-et-Loire, a l'ambition de produire plus d'énergie qu'il n'en consomme. Explications.

Cliquez sur les photos pour les agrandir.

Michel Maya, le maire de Tramayes (952 habitants) en Saône-et-Loire, est un vrai écologiste : ses actes épousent ses convictions. Chaque jour que la météo autorise, il parcourt à vélo électrique les 20 km qui le séparent de son lieu de travail. « Ainsi, je ne suis pas obligé de faire du sport le wek-end », s'amuse cet enseignant en mécanique à l'Ensam de Cluny.

Preuve de ses convictions : en 2008, année électorale, il fait de l'extinction nocturne (minuit-5h45 du matin) de l'éclairage public l'un des projets de son programme.

Le risque est récompensé.

L'économie réalisée la 1ère année est de l'ordre de 33 % pour un investissement de l'ordre de 2 400 €, ramené à 800 € avec les subventions du conseil général et du syndicat départemental d'électricité, en raison de la mise en place d'un programmateur.

Si elle n'est pas vraiment perceptible quantitativement, l'économie le devient en valeur, avec l'augmentation du prix du kWh. « En 2012, la facture d'EDF est revenue au niveau de 2007 », affirme t-il. Des ampoules de 70 watts devraient encore réduire la dépense.

Le résultat le plus probant provient de la chaufferie à bois déchiqueté de 1,2 mégawatts, avec un réseau de chaleur d'1,4 km qui dessert les bâtiments communaux (dont les 2 écoles), une vingtaine de logements (bientôt une dizaine supplémentaire) et l'entreprise la plus énergivore de la commune, la maison de retraite.

Un budget annexe permet de mesurer les économies : 15 à 20 000 € par an pour la maison de retraite, 5000 € pour la commune et 350 € pour une maison individuelle de 85 m2 (+ au démarrage une taxe de raccordement de 1000 €).

L'économie annuelle de CO2 est évaluée à 500 tonnes.

L'investissement de 1 million d'€ HT a été financé moitié par des subventions, moitié par un emprunt de 20 ans « dont les annuités sont financées par les économies réalisées, les abonnements et les consommations », précise Michel Maya.

Parallèlement, la commune encourage les installations photovoltaïques individuelles, sans pour autant les subventionner. Résultat, la production d'électricité de la quinzaine d'installations chez des particuliers s'équilibre avec la consommation de l'éclairage public, autour de 50 000 kilowatt-heures en 2012.

Réalisé par le dijonnais Urbicand, le schéma d'aménagement de cet espace de 10 hectares exploite les courbes de niveau du terrain en forme d'amphithéâtre
Réalisé par le dijonnais Urbicand, le schéma d'aménagement de l'écoquartier de 10 hectares exploite les courbes de niveau du terrain en forme d'amphithéâtre.

Deux éoliennes et une installation de méthanisation

Membre du réseau des Territoires à énergie positive affilié au Comité de liaison des énergies renouvelables (Clerc), la commune n'est pas encore à énergie positive.

« Avec deux éoliennes et une installation de méthanisation, nous devrions y arriver, mais les projets ne sont pas mûrs », dit le maire.

Une étape supplémentaire sera franchie avec l'écoquartier des Ecorces qui prévoit une soixantaine de logements raccordés au réseau de chaleur urbain, pour souder le bourg et la zone artisanale.

En préparation, le cahier des charges débouchera cet automne sur une consultation des aménageurs pour le démarrage d'une première tranche l'an prochain.

« Le haut niveau de qualité attendu descendra jusqu'à la parcelle », affirme Michel Maya qui, précise t-il, ne se représente plus aux prochaines élections. Les énergies renouvelables ne sont pas obligatoires, mais recommandées.

Il espère d'ici là concrétiser un projet de chaufferie mobile : en fournissant de l'eau chaude à la maison de retraite l'été, elle permettrait d'arrêter la chaufferie communale pendant la belle saison.

Le maire souhaite aussi montrer l'exemple en termes de rénovation énergétique avec la réhabilitation de l'ancienne gendarmerie en logements communaux à très basse consommation. Le projet est en cours de montage avec le conseil régional de Bourgogne.

Crédit Photos : Traces Ecrites et Urbicand

Commentez !

Combien font "3 plus 5" ?