A l’exemple des constructeurs automobile, les concessionnaires des marques se regroupent et les rachats vont à bonne allure dans le petit monde des vendeurs de quatre roues. A l’exemple du groupe Guyot, principalement connu pour commercialiser Renault et Dacia (*), qui finalise le rachat à Yann Milliez de ses concessions de Joigny, Auxerre et Avallon, dans l’Yonne.

 

Déjà présent à Beaune et Dijon, Camille Guyot, le directeur général du groupe qui porte son nom, reprend pour un prix demeuré confidentiel les concessions Renault-Dacia de Joigny, Auxerre et Avallon, dans l'Yonne. Cela porte l’activité de l’entreprise automobile à un peu plus de 200 millions d’€ et l’effectif à 400 collaborateurs. Cet exemple de croissance externe et de concentration au sein des marques n’est pas nouveau.

« De 300 concessionnaires Renault au début des années 90, nous ne sommes pas plus de cinquante aujourd’hui », souligne Bernard Guyot, président du groupe et président national de l'Association Nationale pour la Formation Automobile (ANFA) qui fédère pas moins de 21 métiers dédiés.

 

PVFmars


Et la marque au Losange n’est pas la seule dans ce cas. Celle au Lion fait de même. A l’image du groupe franc-comtois Chopard, premier vendeur national d’automobiles Peugeot qui fédère 70 concessions, 18 marques automobiles en dehors de Peugeot, pas moins de 105 points de vente et trois centres de distribution de pièces détachés.


Un besoin urgent de recruter de 15 personnes

renaultguyot
Outre Renault et Dacia, le groupe Guyot commercialise aussi  Mitsubishi et MG. © Traces Ecrites

 

Ce regroupement, Camille Guyot l’explique en toute logique économique. « En raison de coûts fixes de plus en plus importants, nous avons besoin de volumes supplémentaires de vente. » Mais pas seulement. Le secteur de l’automobile en pleine mutation avec le passage à la traction électrique se doit d’avoir des opérateurs à taille critique. Les enjeux sont importants comme les investissements à prévoir.

 

Prenois 2


La journée de la mobilité électrique Bourgogne-Franche-Comté, organisée le 5 avril dernier au circuit Dijon-Prenois, en donne toute l’ampleur. On estime à 50.000 le nombre de pertes nettes d’emploi chez les constructeurs et leurs équipementiers ainsi que chez les professionnels de l’après-vente. Les tâches quotidiennes des garagistes vont ainsi changer, davantage tournées vers l’électronique que la mécanique, mais l’impact économique sur leur entreprise sera réel. Les dépenses en entretien d’une voiture électrique sont évaluées à la moitié de la valeur d’un véhicule essence, même si les réparations sont un peu plus chères.

« A nous de conserver avec pertinence notre personnel en opérant une transition par la formation et l’information qui représentent déjà chez nous 2.500 heures à minima », argumente Camille Guyot qui désespère de trouver 15 personnes supplémentaires, en mécanique, carrosserie-peinture et vente. L’avenir d’une concession de ce type, qui fédère par ailleurs 15 agents-garagistes labellisés Renault et cinq stations Total, se doit d’avoir des ateliers et une logistique performants.

 

Prestige auto beaune

 

En septembre 2013, lorsque Bernard Guyot rachète la concession dijonnaise créée par Louis Renault  lui-même en 1928, et vaste de 4 hectares, cette dernière perd 3 millions d’€ par an. En cause les travaux du tramway qui pénalisent son accès. « Nous l’avons alors fait pivoter de 180° sur l’autre boulevard et modernisée pour 8 millions d’€ », explique ce dernier. Une année après, elle revenait à l’équilibre.

(*) Le groupe Guyot commercialise également les marques Mitsubishi et Alpine sur Dijon, ainsi que MG sur Dijon et Beaune. Il vend par an, avec ses deux sites de Côte-d’Or, 4.000 véhicules neufs et 6.000 d’occasion.


Qui est Camille Guyot ?

camilleguyot
© Traces Ecrites


Directeur général du groupe qui porte son nom depuis 2017, cet homme de 35 ans, originaire de Tonnerre dans l’Yonne, ne pilote pas l’entreprise familiale par la simple opération du Saint-Esprit. Il a dû faire ses preuves. Après un bac scientifique, il décroche un bachelor en marketing et commerce qu’il complète par un master obtenu en alternance au sein d’une concession Renault de Seine-et-Marne qui l’embauche ensuite comme commercial affecté aux véhicules neuf et où il reste cinq années.
En 2013, ses parents, Monique et Bernard, le font revenir au bercail et l’associe à la reprise de la concession Renault de Dijon en pleine déshérence. Puis lui confie les clés de celle de Beaune, non loin du garage de Chagny (Saône-et-Loire), fondé par le grand-père. « J’ai voulu, avant de diriger ce qui est devenu aujourd’hui un groupe, appréhender tous les aspects d’une telle entreprise car on s’improvise pas dirigeant, on apprend à le devenir », confie-t-il.

 

Tout savoir sur l'économie de Côte-d'Or

nouveauinvestcotedor

 

 

Commentez !

Combien font "3 plus 8" ?