AGROALIMENTAIRE/CÔTE-D’OR. Le tourisme industriel a le vent en poupe et le dernier site ouvert en Côte-d’Or en a apporté la preuve cet été encore.
L’espace musicographique ouvert en juin et inauguré aujourd'hui dans la partie historique de l’usine de fabrication de pain d’épices Mulot & Petitjean a reçu 2.000 visiteurs en juillet et août.
Découverte en images.

Comme dans toutes les entreprises familiales, l’arbre généalogique a son importance pour revenir aux sources et comprendre pourquoi, ici, le fabricant de pains d’épices de Dijon se nomme ainsi : Mulot & Petitjean.
Il est présenté en grand format dans la première salle du musée qui a ouvert ses portes fin juin dans l’enceinte même de la fabrique, implantée tout près de la gare de Dijon, au 6 boulevard de l’Ouest, depuis 1912. L'inauguration a lieu aujourd'hui 13 septembre, en présence de François rebsamen, le maire de Dijon.
Les origines de l'entreprise Mulot et Petijean remontent à 1796 avec Barnabé Boittier qui s’installe pain d’épicier à Dijon, d’abord rue du Prétoire, puis place Bossuet, dans l’hôtel Catin de Richemont qui héberge toujours une boutique et des bureaux.
La maison Mulot & Petitjean naît réellement de l’alliance des familles Mulot et Petijean. En 1901, Auguste Petijean, le fils d’Alfred Petijean qui avait racheté la maison Céry, également à Dijon, épouse Margueritte Mulot, la fille de Louis Mulot, propriétaire, lui, de la maison Boittier.

Si à l’époque le pain d’épices était en vogue dans toute la France, celui de Dijon se distinguait déjà des autres par sa recette à base de farine de froment (le pain d’épices alsacien et celui de Reims contenant principalement de la farine de seigle).
L’espace muséographique qui s’étend sur 400 m2 renforce le label Entreprise du Patrimoine Vivant (Label du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie) que Mulot & Petitjean ont obtenu en 2012 comme preuve de la préservation d’un savoir-faire et d’un patrimoine.
Catherine Petitjean, P-DG depuis 1998, assise au bureau de son père où quatre modes de gestion illustrent différentes époques : une monumentale calculatrice, un cahier pour consigner les livraisons de matières premières, une machine à écrire et un ordinateur.

Les ancêtres de la dirigeante actuelle, Catherine Petijean, 9ième génération reprennent vie dans le bureau tel qu’il était au moment de la construction de la fabrique boulevard de l’Ouest à Dijon, en 1912. Petite anecdote qui montre le soin apporté à l’authenticité de la scénographie : elle a fait réimprimer le papier peint qui garnit encore les murs du bureau de son père, à l’autre bout du bâtiment.

Interprétés par des comédiens grimés et habillés en costume d’époque, Barnabé Boittier, le pain d’épicier à l’origine de l’entreprise en 1796, Louis Mulot qui succède à son père en 1880 et Auguste Petijean racontent leur part d’histoire par vidéos interposées. La voix de l’audioguide est celle de la dirigeante qui présente ses ancêtres.
La reconstitution de l’atelier tel qu’il était au début du 20ème siècle, dans la prolongation de l’usine actuelle tout récemment agrandie de 1.000 m2 (Lire ici l’article de Traces Ecrites News) redonne vie aux machines remisées au placard : ici, la ligne de cuisson et de glaçage des glacés minces, languettes de pain d'épices recouvertes d'une pellicule de glace royale. Une fois glacées à la main, les gâteaux tombaient par des trappes dans des coffres en bois, insérés dans la seconde partie de la ligne (deuxième plan sur la photo) en attendant leur conditionnement en boîte.
Du pétrin où farine de froment, sucre, miel sont mélangés pour former la pâte mère avant d’ajouter les épices (notamment de l’anis), au four de cuisson, à la décoration et à l'emballage, les anciennes machines précieusement conservées montrent au visiteur l'évolution du processus de fabrication au fil du temps.

Des baies vitrées permettent de jeter un oeil sur la fabrication actuelle avec des machines modernisées, mais où la part de la main de l'homme reste prégnante. C’est sur grand écran vidéo que les étapes de fabrication sont expliquées par les employés eux-mêmes. La fabrication de la pâte mère n’a plus de secret pour Jean-Louis, l’un des plus anciens salariés.
La cuisson puis l’emballage des nonnettes sont également mis en scène ainsi que les postes de maintenance. Discrète, cette fonction assure une indispensable présence quotidienne au bon fonctionnement des machines et fours.

La visite se termine par l’incontournable boutique avec dégustation des produits. Ici aussi, ce sont d’anciennes étagères de l’atelier qui ont été recyclées pour présenter la gamme vendue dans les six boutiques de la maison, à Dijon et à Beaune.
Pour en savoir plus sur le secteur agroalimentaire de Côte-d'Or, visitez le site d'Invest In Côte-d'Or
Concernant le tourisme industriel, relire l’article de Traces Ecrites News sur le dernier site ouvert en Alsace, la société Boehli, fabricant de bretzels, ici.