L’acquisition au printemps de la Compagnie Française de Géothermie apporte un nouveau métier à E’nergys : la géothermie. La PME fait partie de la famille de Socomec, l’ETI du Bas-Rhin spécialisée dans le stockage d’énergie.


Et un métier de plus pour E’nergys : la géothermie. La société basée à Benfeld (Bas-Rhin), qui se définit comme spécialiste de « l’optimisation du cycle de l’eau de l’énergie », a acquis au début du printemps, 30 % du capital de CFG (Compagnie Française de Géothermie) auprès de son propriétaire, une filiale du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

L’option d’achat attachée à la transaction lui donne la possibilité de prendre le contrôle de CFG courant 2022. La société de 20 salariés à Orléans (4 millions d’€ de chiffre d’affaires annuel) qui rejoint E’nergys développe des expertises en géochimie, forage, hydrogéologie et plus généralement en géothermie de moyenne profondeur, jusqu’à 200-300 mètres, donc nettement moins que les forages très profonds qui ont secoué la région de Strasbourg au sens propre et figuré ces derniers mois.  « CFG ajoute une corde à notre arc de solutions en énergies renouvelables à partir d’une ressource de long terme, l’eau », commente Frédéric Créplet, directeur général d’E’nergys.

La « pépite », dixit son acquéreur, était convoitée mais le profil d’ex start-up indépendante des grands énergéticiens que présente E’nergys a probablement pesé favorablement dans le choix du BRGM, établissement public de l’Etat.


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L’histoire d’E’nergys, c’est avec l’entreprise de taille intermédiaire (ETI) familiale de solutions énergétiques Socomec qu’elle s'est construite. Sa création en 2014 résulte de la rencontre entre le consultant Frédéric Créplet et Ivan Steyert, le patron de Socomec, également à Benfeld.
« D’une discussion entre nous à bâtons rompus est sortie la conviction que les thèmes de la transition écologique, alors contenue dans le Grenelle de l’environnement, et de la transformation digitale allaient façonner l’avenir de l’économie », rappelle Frédéric Créplet. On ne peut pas dire que cette vision ait été démentie depuis… La tendance, dominante à l’époque parmi les ETI, de créer une start-up d’essaimage a conduit à fonder E’nergys, qui est rattachée non directement à Socomec mais à son holding de tête.

 


Un ensemble encore appelé à grandir

 

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E'nergys forme une grosse PME de 50 millions d’€ de chiffre d’affaires et 300 salariés répartis dans 20 agences en France.


Tout en tirant parti des expertises de Socomec notamment dans le stockage d’énergie ou dans la fabrication d’onduleurs (production la plus emblématique de l’ETI proche de 4.000 salariés dans le monde), E'nergys s’est constituée son propre portefeuille de clientèle et sa propre gamme, par développement interne et croissance externe. En quelques années d’existence seulement, elle a racheté cinq sociétés et pris une participation minoritaire dans quatre autres, avec vocation ou non d’en devenir l’actionnaire majoritaire.

Cet ensemble est encore appelé à grandir. Il forme une grosse PME de 50 millions d’€ de chiffre d’affaires et 300 salariés, répartis dans 20 agences en France. « Nous l’avons structuré en quatre pôles : audit-conseil-ingénierie, solutions, chaînes électriques critiques, numérique », énonce Frédéric Créplet.

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Le premier pôle couvre la recherche de l’efficience en énergie et eau dans l’industrie, notamment par le recours aux nouvelles sources énergétiques (biomasse, biogaz, réseaux de chaleur…) et l’optimisation des stations d’épuration par la réutilisation des eaux usées. « Nous comptons sur ce plan des places fortes dans l’agro-alimentaire et l’embouteillage (Nestlé Waters, Danone, Refresco le propriétaire d’Orangina entre autres), la papeterie (Norske Skog Golbey), le luxe ou désormais le textile », décrit Frédéric Créplet.

Les « solutions » renvoient au concept de « smart building » : gestion technique de bâtiment, supervision de systèmes, etc. La troisième spécialité, à l’intitulé moins répandu, évolue principalement dans la maintenance de systèmes et réseaux électriques de moyenne et basse tensions. Quant au numérique, il développe le « cloud souverain » sur la data sensible. Il est notamment habilité pour la gestion des données de santé.  

 Frédéric Créplet, à la tête du nouveau « KMØ Campus »

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En parallèle de la direction d’E’nergys, Frédéric Créplet a pris la présidence du nouveau-né KMØ Campus à Mulhouse (Haut-Rhin). Cette association a été fondée le 28 juin au pôle KMØ de rencontre de l’industrie et du numérique, dont Socomec et E’nergys comptent parmi les entreprises membres du « Club des locomotives ». Elle poursuit le but de soutenir les formations numériques innovantes nécessaires aux entreprises locales et entend faciliter l’insertion professionnelle dans le numérique des jeunes sans qualification et des demandeurs d’emploi en reconversion.
KMØ Campus accompagnera la formation « La ligne numérique » qui permet depuis 2015 à des décrocheurs de trouver leur voie hors du système éducatif classique en exploitant leur attirance et leurs dons dans la vidéo et le web. Et dans le cadre de l’ouverture en février ou mars 2022 de l’antenne Grand Est - Bourgogne Franche-Comté de l’Ecole 42 – école d’informatique accessible sans condition de diplôme – initiée par Xavier Niel, le patron de Free, l’association d’intérêt général KMØ Campus sera habilitée à récolter des dons de particuliers et entreprises pour contribuer au financement des formations, en complément des concours publics.

Photos fournies par l'entreprise.

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