Philippe Richert, président du conseil régional d'Alsace. © Badias/Région Alsace.
Philippe Richert, président du conseil régional d'Alsace.
© Badias/Région Alsace.

RÉFORME TERRITORIALE. Philippe Richert, président de la Région Alsace, appelée à fusionner avec la Lorraine, aurait aimé inclure le Territoire de Belfort.

Sans le dire officiellement, le nord Franche-Comté n'est pas hostile à cette idée.

Soulagé que le gouvernement ne lui ait pas imposé la Champagne-Ardenne, l'élu alsacien est comme dans la plupart des régions, intransigeant sur la capitale de la future Alsace-Lorraine : Strasbourg s'impose.

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Soulagé de ne pas se voir imposer la Champagne-Ardenne qui aurait formé avec l'Alsace et la Lorraine « une très grande région, sans aucune lisibilité et cohérence », Philippe Richert, président (UMP) du conseil régional d'Alsace, regrette dans un communiqué publié le 3 juin « qu’il ne puisse y avoir d’emblée de réflexion sur une recomposition territoriale infrarégionale qui aurait pu permettre au Territoire de Belfort de rejoindre l’Alsace ».

Sans le dire officiellement, les élus belfortains ne sont pas hostiles à cette idée.

La construction d'une métropole Belfort-Montbéliard-Héricourt qui pourrait s'étendre jusqu'à Mulhouse et Bâle est prioritaire aux yeux d'Yves Ackerman, président (PS) du conseil général du Territoire de Belfort. Relire ici l'article de Traces Ecrites News.

Dans une interview à France3 Franche-Comté, Damien Meslot, le nouveau maire (UMP) de Belfort se positionne « à titre personnel » en faveur de l'Alsace. « Nous n'avons aucune histoire avec la Bourgogne, mais des liens économiques avec l'Alsace et de nombreux Belfortains ont des origines alsaciennes ».

Unanimité politique au conseil général du Jura

Les Belfortains ne sont pas les seuls à placer leur cœur et leurs intérêts économiques plutôt ailleurs qu'en Bourgogne dont les fiançailles très médiatisées avec la Franche-Comté ont agacé plus d'un élu franc-comtois.

Lors de leur session du 4 juin, les élus du Département du Jura ont adopté à une belle unanimité (droite, gauche, centre) à l'exception de deux voix (1 PS et 1 Europe Ecologie Les Verts), une motion demandant une consultation de la population ou un référendum sur la réforme territoriale.

Davantage favorables à un rapprochement avec Rhône-Alpes, les élus du Jura souhaitent dans un verbiage technocratique, une « libre expérimentation par le local pour trouver des solutions adaptées à l’intérieur du périmètre régional ».

Strasbourg, capitale sans concession

Si en Alsace - seule région à majorité de droite -, la réforme n'est pas moins bien accueillie qu'ailleurs, se pose comme dans toutes les régions, la question de la capitale.

Philippe Richert en fait « un préalable » au rapprochement avec sa voisine. Pour lui, pas de concession possible : la capitale sera Strasbourg.

Il se déclare prêt à travailler « sans dogmatisme à un rapprochement de l’Alsace et de la Lorraine », rappelant leurs points communs : « une histoire douloureuse » et aujourd'hui, comme régions frontalières, « une vision naturellement européenne de leur territoire ».

En 1961, on se posait déjà la question de marier la Bourgogne et la Franche-Comté. A preuve, ce tweet qui circule depuis hier.

Pour des raisons historiques et culturelles, ce n'était pas évident si l'on en croit le décret du 31 octobre de cette année-là. Les mentalités ont-elles réellement évolué ?

Lire aussi le blog de France3 Franche-Comté qui a exhumé ce décret.

 
1 commentaire(s) pour cet article
  1. Didier Huguedit :

    Un fidèle lecteur nous adresse le commentaire qui suit : En tant que bourguignon d’origine (Dijon), lorrain d’adoption (Thionville) et travaillant à Delle (Territoire de Belfort), je n’ai pas de position tranchée par rapport à cette problématique de fusion des régions. Les regroupements devraient être définis en prenant en compte les problématiques économiques, géographiques et bien sûr historiques (ex. Nantes avec la Bretagne) notamment. Il semble que sur ce dossier important et nécessaire mais complexe, notre Président ait pris des décisions dans la précipitation (pourquoi ?). Et cette dernière n’est pas vraiment bonne conseillère. Concernant le Territoire de Belfort, je partage les arguments de votre article. Il est majoritairement tourné vers l’Alsace et non vers la Bourgogne, ni d’ailleurs vers Besançon qui est pourtant (encore) sa Capitale régionale. Moi-même, depuis 6 ans à Delle, je ne suis jamais allé (professionnellement) à Besançon, alors vu d’ici, la Bourgogne… Et ce ne sont pas les quelques collaborations franc-comtoises comme l’aire urbaine Belfort/Montbéliard, la gare TGV, le nouvel hôpital qui suffisent à définitivement ancrer Belfort en Franche-Comté. Un argument supplémentaire est que jusqu’en 1871, Belfort était alsacienne (département du Haut-Rhin). Elle a été épargnée par l’annexion allemande de l’Alsace et la Lorraine (Moselle). Aussi un rapprochement vers la nouvelle région Alsace-Lorraine serait plutôt un juste retour au bercail pour ce « non-département » qu’est le Territoire de Belfort et non une annexion par l’Alsace. Voila juste pour alimenter un peu la discussion. Bonne journée Cordialement Pascal Ronot

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