Présenté comme le plus grand ensemble tertiaire en bois à ce jour de France, le futur siège de la Caisse d’Epargne de Bourgogne-Franche-Comté avance à grands vitesse grâce à une technique de préfabrication des éléments de façade. Chaque élément a la dimension de deux niveaux du bâtiment qui en compte six. La construction du parking attenant, lui aussi en bois, a démarré début juillet.
MISE À JOUR 24 SEPTEMBRE 2020. L'opération Caisse d'Epargne à Dijon a reçu le BIM d'argent 2020, catégorie bâtiments neufs entre 1000 et 30 000 m² sur la thématique Maximiser l'usage du bois.
Pour réaliser cet édifice à structure hybride bois/béton, les entreprises ont travaillé en BIM niveau 2. En phase chantier, toutes les entreprises déposent leur maquette au format IFC et elle sert de base de modélisation de l'exécution. La principale difficulté réside dans la prise en compte de la diversité des logiciels métier des entreprises. Le processus collaboratif a permis d'assurer la continuité de la conception à la réalisation en passant par la préfabrication en usine.
ARTICLE PUBLIÉ LE 22 JUIN 2020
En une semaine mi-juin, 70 mètres de façade ont été posés sur le chantier de la construction du siège de la Caisse d’Epargne de Bourgogne-Franche-Comté, dans le parc de Valmy à Dijon. Ce qui représente l’équivalent de la façade principale du bâtiment qui s’étend sur 9.500 m2, et six niveaux.
La rapidité d’exécution illustre la pertinence d’avoir choisi le bois pour ce qui est à ce jour « le plus grand ensemble tertiaire en bois de France », selon Thierry Coursin, le président de la Société Est Métropoles qui réalise pour le compte de la banque régionale, ce projet signé Mathias Romvos (Graam Architecture),
Le mode opératoire explique l’avancée rapide du chantier. Les éléments des façades sont préfabriqués en usine. Ce sont des panneaux de bois en lamellé collé croisé (des planches de bois collées entre elles et croisées pour plus de rigidité), renfermant un complexe isolant – de la laine de verre – et découpés avec l’emplacement des menuiseries. Chaque élément a la dimension de deux étages du bâtiment (7 mètres).
Les dernières préparations sont faites sur le site du chantier.
Un gabarit métallique spécialement conçu positionne les panneaux debout de façon à permettre aux menuisiers d’installer les baies vitrées avant qu’une des trois grues du chantier ne lèvent les panneaux un à un sur la dalle en béton qui constitue le sous-sol et le rez-de-chaussée. Ils ont ensuite vissés sur des équerres métalliques.


Le projet de Graam Architecture est l'un des nominés au BIM d'Or, concours organisé par le journal professionnel Le Moniteur du BTP.
La maquette numérique a permis de travailler de manière collaborative pour 'assurer la continuité de la conception à la réalisation en passant par la préfabrication en usine.
Les résultats seront dévoilés le 21 septembre prochain à Paris.
A ce rythme, le clos et couvert du bâtiment sera achevé fin septembre dans l’objectif de livrer l’ensemble du bâtiment dans un an, en juin 2021. Au total, la construction mobilise un petit plus de 2.000 mètres cubes de bois.
Le parking-silo de 583 places attenant qui sera utilisé par les employés de la banque mais aussi d’autres entreprises de la zone d’activité, est lui aussi construit en bois, avec la technique d’une structure poteaux-poutre. Les premières poutres ont été posées début juillet et l’ensemble finalisé en décembre ou janvier prochain. Il utilisera environ 1000 m3 de bois.
La singularité du projet tient aussi à la réalisation en bois des cages d’ascenseurs et des cages d'escaliers du bâtiment de bureaux. Elles sont constituées de panneaux en lamellé collé d’une vingtaine de centimètres, chacun pesant entre 2 et 3 tonnes. Elles sont équipées sur place des ferrures qui permettent de les assembler entre elles.


Une entreprise générale pour promouvoir la capacité des entreprises régionales à construre en bois

C’est une entreprise générale, Forestarius, spécialement créée pour ce projet qui le réalise – et en appelle d’autres. Ses actionnaires sont L.C.D.P. que préside Thierry Coursin et le groupe Roger Martin. Elle mobilise des entreprises régionales du bois, comme le charpentier Simonin dans le haut-Doubs qui fabrique le bardage du revêtement extérieur en mélèze 3 plis traité, et la résille (voir 2ème photo ci-dessous) en lamellé collé, et ALD dans le Jura ainsi que plusieurs sous-traitants, dont SNCTP/ Roger Martin pour le béton.
« C’est un véritable projet de territoire qui veut démontrer la capacité des entreprises régionales à construire des bâtiments en bois de cette dimension », commente Thierry Coursin. Une offre régionale n’a pu cependant se concrétiser au niveau de la matière première qui devait provenir des forêts morvandelles et jurassiennes, les volumes nécessaires étant trop importants. Le mélèze du revêtement extérieur provient d’Autriche et l’épicéa, à l’intérieur, ne vient qu’en partie du Jura.



Cliquez sur la vidéo pour la visionner. © Société Est Métropoles
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