
PATRIMOINE. Le festival du mot qui se déroule à La Charité-sur-Loire (Nièvre) jusqu'au 2 juin donne l'occasion de s'attarder dans cette petite ville ligérienne au bord de la nationale 7 qui fut longtemps synonyme de vacances.
Ville du livre avec une quinzaine de libraires pour un peu plus de 5000 habitants, elle s'emploie à valoriser son riche patrimoine par une animation culturelle, tout au long de l'année, autour du mot.
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Les mots dans la cité ligérienne, c'est une longue histoire. En 1995, la première foire aux livres suscite l'installation de plusieurs libraires.
Parmi les premières à décrocher le label Ville du livre, la cité située entre Nevers et Bourges compte désormais une quinzaine d'enseignes : libraires, calligraphes, enlumineurs et bouquinistes. Leurs boutiquess ont concentrées sur l'artère principale à l'entrée de la vieille ville, entre le prieuré et les quais de la Loire.
Ouverts pour la plupart en fin de semaine, ils attirent des collectionneurs et des bibliophiles, dont beaucoup de Parisiens qui trouvent là une respiration à guère plus d'une heure de la capitale.
Ce décor planté, la municipalité trouve rapidement matière à donner un sens à sa politique touristique et patrimoniale. La première est confortée par le label Ville d'art et d'histoire. La seconde par une campagne de restauration de grande ampleur.
Le festival du mot né en 2000 est la manifestation qui a le plus grand retentissement. Pendant près d'une semaine, comme les monuments et les habitations, les mots s'entremêlent à chaque coin de rue, sous chaque toit. Voir le programme ici.

Peintes à chaque édition sur les façades, des phrases de poètes et écrivains célèbres font désormais partie du patrimoine local. Les commerçants et les restaurateurs y ajoutent leur grain de sel, dans les vitrines et sur les menus.
Depuis peu, La Charité est devenue Centre Culturel de Rencontre. Ce label du ministère de la Culture valorise les monuments historiques de notoriété nationale, qui accueillent en leur sein des activités culturelles ou touristiques, centrées autour d’un domaine d’excellence.
A La Charité, ce sera forcément le mot.
La municipalité étudie la création d'un établissement public de coopération culturel avec le conseil général de la Nièvre, le conseil régional de Bourgogne et l'État.
Cet organisme de gestion permettra « d'élaborer un projet d'ensemble, de restauration et de promotion touristique », affirme Luc Jolivel, directeur du patrimoine.
Au fur et à mesure des restaurations ininterrompues depuis plus de dix ans - « et il y en reste pour autant de temps », précise t-il - s'installera la future maison du mot avec la bibliothèque municipale et un auditorium.
Au chapitre des labels qui valorisent l'activité touristique, La Charité peut également citer l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco de l'église Notre-Dame, au titre d'étape sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Conserver de chaque époque ce qui est significatif
Quant à la campagne de restauration du prieuré clunisien, elle démarre en 1974 avec le chantier d'un centre social. Les pelleteuses mettent au jour d'inattendus vestiges d'une église.
Plus question de faire un équipement public, les archéologues s'installent et ne partiront que trente plus tard.

Depuis 2011, la ville, propriétaire et l'État ont dépensé près de 7 millions d'€ pour redresser des murs et rénover les édifices, transformés et agrandis à toutes les époques depuis l'installation des moines de l'ordre de Cluny au 11ème siècle jusqu'à la destruction du monastère dans un gigantesque incendie au 16ème siècle.
Tout juste démarrée, une nouvelle phase de travaux de plus de deux ans et 4,4 millions d'€ porte sur l'aile est du prieuré et la cour du château.
Le plus modeste aménagement du jardin des remparts, rebaptisé Jardin des mots, concoure aussi au renouveau du patrimoine.
Situé le long des remparts, il offre une superbe vue sur la Loire. « Sa configuration en terrasses étagées favorise la création de différentes atmosphères qui permettront aux habitants de se le réapproprier », explique Jean-Pierre Combier, paysagiste nivernais.
Achevé il y a maintenant près de dix ans, le jardin archéologique, aménagé sur les vestiges de l'église monastique et réhaussé d'un auvent contemporain à l'emplacement du chœur, est la plus spectaculaire renaissance pour qui a connu les lieux auparavant.
Plus récemment, la salle capitulaire et le cloître qui ont un temps abrité une manufacture de faïences ont retrouvé la lumière des arcades, occultées au début de l'ère industrielle.
Le public peut régulièrement s'y rendre à l'occasion de concerts et de réceptions, notamment pendant le festival du mot.

« Le but est de rendre cohérent tout ce qui était disparate, conserver de chaque époque ce qui est architecturalement significatif », explique Paul Barnoud, architecte en chef des monuments historiques qui veille sur le patrimoine de La Charité depuis 1997.
Photos : Traces Ecrites.
Je ne pas suis originaire de la Nièvre. Je suis venu, à la Charité sur loire avec mes parents, j'avais alors 19ans (45 ans à ce jour), me sentant déracinné, je me suis adapté a la Charite-sur-Loire. Il faut dire qu'à l'époque cette ville était vivante, les jeunes avaient des lieux pour s'y retrouver, mais au fil des ans, elle est devenue à mes yeux, une ville touchée par la désertification des jeunes. Malgré les manifestations, comme le festival du mot, entre autres, je ne vois pas de tourisme, car plus rien n'est fait pour justement attirer le tourisme....