ECO)BREF. Coup d’envoi de la reconversion de la caserne militaire Vauban à Besançon. Les travaux publics de Bourgogne et de Franche-Comté font voeux communs à Dole (Jura). Le groupe sucrier Tereos fusionne avec la coopérative marnaise APM Déshy. Hiptest, un nouvel acteur du test logiciel automatisé. Trane se dote d’un laboratoire d’essai dans les Vosges. Deux projets élus I-Site dans l’Est. Les trois CCI alsaciennes deviennent la CCI Alsace Eurométropole.
- Coup d’envoi de la reconversion de la caserne militaire Vauban à Besançon.

Les pelleteuses sont arrivées hier sur le site de l’ancienne caserne Vauban à Besançon, voué à devenir un nouveau quartier d’habitation. Pas moins de 28 corps de bâtiments vont être démolis, un choix de l’aménageur CM-CIC (groupe Crédit Mutuel) pour proposer « une diversité de formes architecturales et d’usages ».
Les 7 hectares du site, tout proche du centre-ville, compteront à terme 750 à 800 logements et 6000 m2 de commerces et de bureaux. Un investissement de 5 millions d’€ pour l’aménageur privé et une première, pour la ville de Besançon, qui confie généralement ses grands projets, à la société d’économie mixte SedD.
La première tranche, qui est aussi la plus importante, porte sur environ 350 logements, les premiers devant être livrés fin 2017, début 2018. C’est l’équipe constituée des promoteurs L’Immobilière Comtoise, Link City (ex-Cermad), Edifipierre et du bailleur social Néolia autour de Reichen et Robert & Associés, architectes, qui donne le coup d’envoi avec en plus d’une centaine de logements, une résidence intergénérationnelle de 69 logements et, sous forme d’une tour, des bureaux.
Les six bâtiments conservés n’ont pas encore tous trouvé de destination finale, à l’exception du pavillon du chef de corps qui devient la maison du projet, et de l’ancienne infirmerie. SMCI la réhabilite en 45 logements, en accession abordable. Ceux-ci seront commercialisés autour de 2200 € le m2, tandis que tous les autres programmes tourneront autour de 3100 € le m2.
« C’est un projet d’une dizaine d’années qui démarre, car il faut au marché immobilier bisontin la capacité d’absorber cette offre qui portera en moyenne sur 80 logements par an », précise Philippe Lartaud, chargé du projet chez CM-CIC.
- Les travaux publics de Bourgogne et de Franche-Comté font voeux communs à Dole.

Le député maire de Dole, Jean-Marie Sermier s’est réjoui de cette première organisée hier dans sa ville, selon lui, idéalement située à mi-chemin entre Dijon et Besançon pour réunir les forces vives de la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté.
Destinées à se rapprocher pour épouser le périmètre de la grande région, les fédérations régionales des travaux publics de Bourgogne et de Franche-Comté ont pour la 1ère fois fait une cérémonie commune des voeux.
Un symbole, selon Vincent Martin, le président bourguignon et Patrick Robert, le Comtois (et même Dolois d’origine a t-il fait savoir) à la veille d’une réorganisation territoriale dont le calendrier n’est pas arrêté, mais qui se veut « la plus proche possible du terrain - des entrepreneurs et des décideurs économiques - , avec des sections départementales ».
Malgré une conjoncture défavorable dans leur profession, les représentants des entreprises des travaux publics ont voulu jouer l’optimisme. « C’est la vertu cardinale d’un entrepreneur », a dit Patrick Robert.
Profitant d’un parterre d’élus - notamment les présidents des départements de la Côte-d’Or et de Saône-et-Loire que Vincent Martin a appelés à la tribune pour les remercier de leur plan de soutien aux travaux publics, et des conseillers régionaux - à défaut ont regretté certains -, de recevoir la présidente Marie-Guite Dufay -, la profession a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme sur la baisse des prix dans les marchés publics.
- Le groupe sucrier Tereos fusionne avec la coopérative marnaise APM Déshy.
Dans un communiqué daté du 14 janvier 2016, Tereos et APM Déshy dévoilent leur projet de regroupement, qui sera soumis à l’approbation des assemblées générales des deux coopératives avant la fin du mois de juin. Basé dans l’Aisne mais très bien implanté en Champagne-Ardenne, et en particulier dans la Marne où il détient une féculerie à Haussimont, une distillerie à Morains et la plus grande sucrerie du monde à Connantre, Tereos poursuit ainsi son enracinement dans le sud-ouest marnais, où APM Déshy possède quatre usines de déshydratation : à Anglure, Aulnay-aux-Planches, Pleurs et Montépreux, qui produisent 140 000 tonnes de luzerne déshydratée et 120 000 tonnes de pulpes de betterave déshydratées par an.
« En s’unissant, Tereos et APM Déshy pourront faire jouer les complémentarités entre les filières betterave, pomme de terre de fécule et luzerne, explique le communiqué. Ce rapprochement renforce aussi la dynamique de filière entre l’amont agricole et la transformation industrielle. » Il s’agit également pour les deux coopératives d’affronter la réforme de la Pac (politique agricole commune), qui prévoit notamment la fin des quotas et des prix minimaux pour la pomme de terre féculière et la betterave.
Au niveau régional, le nouvel ensemble regroupera 2 700 coopérateurs et près de 500 salariés sur 7 sites industriels. En Champagne-Ardenne, Tereos produit chaque année 2 millions de tonnes de betteraves et 500 000 tonnes de pommes de terre féculières.
- Trane se dote d’un laboratoire d’essai dans les Vosges.
Implanté dans les Vosges où il emploie 800 personnes, le groupe Trane a récemment investi 4,1 millions d’€ dans un laboratoire d’essai sur son site de Charmes, l’une de ses deux implantations avec Golbey. Ce spécialiste des systèmes de chauffage, refroidissement, ventilation a obtenu fin 2015 pour son nouvel équipement, l’accréditation Eurovent qui lui permet de réaliser les tests de certification des performances thermiques et acoustiques des produits commercialisés.
Grâce à ce laboratoire, cette filiale du groupe irlandais Ingersoll Rand (45.000 personnes) peut simuler des conditions climatiques allant de -25°C à +55°C, correspondant aux contraintes extrêmes rencontrées sur ses principaux marchés : Europe, Moyen-Orient et Afrique.
Orienté sur des produits de puissance intermédiaire et grande puissance (15 kW à 1,5 MW), l’entreprise va désormais pouvoir tester des groupes refroidisseurs de liquide et des pompes à chaleur de plus grande capacité, jusqu’à 1,7MW, et accéder à de nouveaux marchés. « Grâce au laboratoire d’essai, nous pouvons aussi offrir un service supplémentaire de réception-client. Autrement dit, l’acquéreur d’un de nos produits peut maintenant acheter un essai de validation visant à démontrer ses performances », se félicite Philippe Denois, responsable des laboratoires Trane des sites vosgiens.
A noter qu’au cours de ces trois dernières années, le groupe a entrepris de réorganiser ses chaînes de production en Lorraine afin de spécialiser son site de Golbey dans la préparation des sous-ensembles et son site de Charmes dans l’assemblage des équipements.

- Hiptest, un nouvel acteur du test logiciel automatisé.
Créée à Besançon en septembre 2015 par Laurent Py (ex-Smartesting) et quatre salariés partenaires, la start-up Hiptest vise le marché de niche des outils de tests de logiciels dans le cloud – un marché qui pèse tout de même 1 milliard de dollars – en proposant une solution d’automatisation des tâches du test.
« Le principe de notre plateforme Web est de gérer les tests en temps réel, avec deux éléments différentiateurs par rapport aux tests concurrents : le niveau d’automatisation et la simplicité », explique l’entrepreneur.
L’année 2015 a été consacrée à la validation du concept, avec 2 000 créations de comptes, 600 000 actions métiers et déjà 300 utilisateurs payants (à un niveau de souscription d’environ 10 dollars par mois), dont 5% seulement en France.
Laurent Py et son équipe espèrent atteindre l’équilibre financier fin 2017 avec 5 000 abonnés, et plusieurs dizaines de milliers dans les prochaines années. D’ici là, ils envisagent une levée de fonds pour financer le développement et la phase marketing.
- Deux projets élus I-Site dans l’Est.
La Comue (Communauté d'universités et d’établissements) Université Bourgogne Franche Comté ainsi que l’Université de Lorraine ont été sélectionnés le 19 janvier parmi les projets I-Site (Initiative Science Innovation Territoire Economie).
Ce programme conduit par l'Etat dans le cadre des Investissements d’Avenir accorde des crédits significatifs pour le transfert de technologie dans tous les domaines.
En Bourgogne Franche-Comté, le budget s’élève à environ 40 millions d’€ par an pendant 10 ans, avec un co-financement à hauteur de 7,5 millions d’€ par la région et 1,5 million par des partenaires industriels. En Lorraine, il s’élève à 10 millions d’€ par an et est orienté vers l’ingénierie dans les secteurs des matériaux, des énergies, du numérique et du vieillissement.
- Les trois CCI alsaciennes deviennent CCI Alsace Eurométropole.
Les trois CCI alsaciennes ont entériné jeudi dernier à Colmar le principe de leur fusion. Les chambres de Strasbourg/Bas-Rhin, Colmar/Centre-Alsace et Mulhouse/Sud-Alsace donneront naissance, le 1er janvier 2017, à la CCI Alsace Eurométropole.
Après de nombreux débats parfois tendus ces derniers mois, le regroupement a été voté à l’unanimité moins une voix. La chambre de Mulhouse, qui était la plus hostile au projet au départ, a fini par s’y rallier, car elle estime avoir trouvé dans la charte sur le fonctionnement futur les garanties suffisantes pour le maintien de la proximité territoriale avec les entreprises, a expliqué son président Gilbert Stimpflin.
Pour Jean-Luc Heimburger, président de la CCI de Strasbourg, le regroupement à l’échelle de l’Alsace s’imposait dans le contexte à la fois de la nouvelle grande région Alsace-Champagne Ardenne-Lorraine (ACAL) et de la régionalisation d’autres structures, en premier lieu les agences de développement du Bas-Rhin (Adira) et du Haut-Rhin (Cahr). « A l’échelle d’ACAL, notre chambre alsacienne a vocation à rester la référente pour l’international », a-t-il souligné.
Le regroupement a été anticipé au niveau des effectifs, passés de 500 à 400, par le non-remplacement de départs naturels. L’étape de la fusion devrait se traduire par quelques réductions supplémentaires.