Le chimiste Solvay remplace le charbon par la cogénération pour 225 millions d’€. Feu vert à l’écotaxe dans une Alsace… toujours dans le Grand Est ? Une semaine pour sauver Caddie. La société pour la chaleur franco-allemande à Strasbourg est créée. Ineos Automotive livrera à l’automne les premiers 4X4 assemblés à Hambach.


• Le chimiste Solvay remplace le charbon par la cogénération pour 225 millions d’€

Solvay concrétise la reconversion énergétique (Lire ici l’article de Traces Ecrites News) de son site industriel de Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle). Le 16 février dernier, le chimiste belge a annoncé les premiers coups de pioche de l’unité de cogénération qui remplacera ses trois chaudières au charbon à l’horizon 2024.  Conduit avec Veolia qui l’exploitera, le projet mobilise 225 millions d’€.
L’unité de cogénération sera alimentée en combustibles solides de récupération (CSR), des déchets ne pouvant être recyclés (résidus de petite taille, plastiques multicouches, complexes carton-plastique, etc.). La nouvelle installation d’une puissance de 180 MW thermiques et 17,5 MW électriques doit diviser par deux l’impact carbone de cette usine de production de carbonate de soude.  
L’investissement soutenu par la Région Grand Est et l’Ademe vise à pérenniser les 320 emplois de Solvay et le millier d’emplois directs et indirects du site. Initialement chiffré à 180 millions d’€, le projet a été porté à 225 millions en raison de la hausse des prix des équipements industriels, mais aussi parce que le groupe inclut désormais dans cette enveloppe l’acquisition d’un quatrième four à chaux, soutenu dans le cadre du plan France relance. P.B.


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• Feu vert à l’écotaxe dans une Alsace…

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L'écotaxe sur les routes alsaciennes pourrait être mise en place dès 2024. © Shutterstock


Le Sénat a apporté la semaine dernière la dernière touche qui manquait pour rendre légalement possible l’instauration d’une écotaxe sur les routes alsaciennes. Il a voté dans les mêmes termes que l’Assemblée nationale la loi ratifiant l’ordonnance qui fixe le principe d’un tel prélèvement au bénéfice de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), sur le réseau routier et autoroutier dont il récupère la compétence.
L’écotaxe pourra s’appliquer aux poids lourds de plus de 2,5 tonnes sur les axes dont le trafic journalier dépasse 900 camions. Techniquement, l’instauration pourrait intervenir assez rapidement, en 2024, voire dès l’année prochaine. Reste à savoir si l’exécutif de la CeA aura la volonté politique de saisir la perche tendue, sur ce sujet qui crispe les transporteurs régionaux, en attente d’aménagements ou d’exonération pour le transit local.

 … toujours dans le Grand Est ?
 

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La Région Grand Est regroupe les trois anciennes régions : l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine.


Le sujet de l’écotaxe irrite également les élus de Lorraine du fait du risque de report de trafic vers l’A 31 Nancy-Metz-Thionville, mais cette inquiétude ne devrait pas peser auprès du président de la CeA Frédéric Bierry, plus que jamais déterminé à sortir du Grand Est. Coïncidence de calendrier, la consultation populaire de deux mois qu’il avait lancé a rendu son verdict lundi 21 février : 142.000 votants ont exprimé le désir de quitter la nouvelle région, soit 92 % des suffrages déclarés valides. L’objectif d’au moins 100.000 votants a été atteint, sans constituer un raz-de-marée.
Ces « non » au Grand Est représentent 7 à 8 % de la population, et la participation a été trois fois moindre qu’au référendum de 2013 sur la fusion du Haut-Rhin et du Bas-Rhin qui n’avait pu être entérinée du fait d’une abstention trop importante. La « consultation », en outre, n’a pas de valeur juridique et n’exclut pas, malgré les vérifications entreprises, des votes multiples d’une même personne sous plusieurs – fausses – identités.
Frédéric Bierry entend à présent porter la question institutionnelle au débat national en interpellant chaque candidat à la présidentielle. Peine perdue, selon la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, qui invite la CeA à « mettre en œuvre les compétences qui sont déjà siennes » à la suite de sa création il y a un an. L’élue rejoint en substance la réaction du président du Grand Est Jean Rottner, qui n’a pas manqué, pour sa part, de relever une « non-participation de 88 % des Alsaciens et Alsaciennes ». M.N.


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Une semaine pour sauver Caddie

En redressement judiciaire depuis début janvier, le célèbre fabricant de chariots de supermarchés Caddie a obtenu hier 22 février un délai d’une semaine pour tenter de boucler sa reprise. Le tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin), compétent pour statuer sur l’avenir de la PME de Dettwiller a fixé à mardi prochain 1er mars, une nouvelle audience qui vise à permettre à l’unique dossier de finaliser son tour de table financier.
Alors que les marques d’intérêt avaient été très nombreuses selon les syndicats, seul l’actuel dirigeant Stéphane Dedieu a présenté une offre, en association avec un industriel allemand et avec un distributeur de la marque.
Elle prévoit de conserver 111 salariés sur 140 et d’ajouter des prestations de sous-traitance métallique. L’entreprise est actuellement propriété du polonais Damix qui n’a plus les moyens de la financer. M.N.

 
• La société pour la chaleur franco-allemande à Strasbourg est créée

 

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Le projet va permettre d'utiliser la chaleur excédentaire de l’aciérie BSW de Kehl pour alimenter le réseau de chaleur urbain de l'agglomération de Strasbourg.


La chaleur franchira bien le Rhin à Strasbourg. La société de portage du projet de connexion entre l’aciérie BSW de Kehl (Allemagne) et le réseau de chaleur urbain de l’agglomération alsacienne a vu sa création actée ce mois-ci. « Calorie-Kehl Strasbourg » rendra possible l’utilisation de la chaleur excédentaire de l’industriel dans les tuyaux strasbourgeois, grâce à la construction d’une conduite de  5 kilomètres sous le fleuve. Celle-ci permettra d’injecter 80 gigawattheures (Gwh) par an, soit l’équivalent des besoins en chauffage et eau chaude de 8.000 logements, dans un premier temps (135 Gwh visés à terme).
Les travaux d’un montant estimé de 25 millions d’€ sont prévus à partir de 2023 pour un début d’alimentation à l’hiver 2025/26. Calorie-Kehl Strasbourg prend la forme d’une société d’économie mixte de droit français, détenue par l’Eurométropole de Strasbourg (actionnaire principal), la Banque des territoires, la Région Grand Est et les partenaires publics allemands Ville de Kehl et Land de Bade-Wurtemberg. M.N.


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• Ineos Automotive livrera à l’automne les premiers 4X4 assemblés à Hambach

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Le néo-constructeur automobile a racheté en janvier 2021 le site de Hambach (Moselle) à Mercedes-Benz. © Ineos Automotive


Le 4x4 Grenadier approche de sa phase de production en série à Hambach (Moselle). Ineos Automotive a bouclé ce mois de février une première phase d’essais en production dans l’ancienne usine Smart rachetée à Mercedes-Benz en janvier 2021. Au total, 130 exemplaires de ce véhicule robuste à motorisation thermique inspiré du Land Rover Defender ont été assemblés. Le néo constructeur automobile basé à Stuttgart (Allemagne), filiale du chimiste Ineos qui emploie 26.000 salariés dans le monde, prévoit de livrer les premiers 4x4 au troisième trimestre 2022.
« Environ 15.000 clients ont réservé leur Grenadier à travers le monde. Mais nous tenons à proposer un véhicule finalisé et ne prendrons pas de raccourcis. Grâce à l’équipe ultra-qualifiée et expérimentée de Hambach, ainsi qu’à notre expertise en sécurité et en qualité, nous sommes sur la bonne voie pour commencer la production en série au mois de juillet », annonce Dirk Heilmann, PDG d’Ineos Automotive. Le groupe emploie un millier de salariés à Hambach. P.B.

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