Enquête publique pour la gigafactory d’électrolyseurs à 100 millions d’€ de John Cockerill à Aspach-Michelbach. Vers une annulation des élections à la Chambre du commerce et de l’industrie de Meurthe-et-Moselle ? Clestra agrandit ses salles blanches avec PPG Cleanroom. L’entreprise vosgienne Bois Solidaire favorise l’insertion par l’emploi. Bâle-Mulhouse se remet sur la piste du décollage.
• Enquête publique pour la gigafactory d’électrolyseurs de John Cockerill à Aspach-Michelbach, un projet de 100 millions d’€
Le groupe industriel franco-belge John Cockerill (6.000 salariés) passe jusqu’au 18 février le stade de l’enquête publique pour sa future « gigafactory » en électrolyse de l’hydrogène à Aspach-Michelbach (Haut-Rhin). Le site produira les cellules d’électrolyseurs qui seront ensuite assemblées au siège de Seraing en Belgique. A son entrée en service prévue au cours du premier trimestre 2023, il sera dimensionné a minima pour une puissance de 200 mégawatts (MW). « Dans les faits, nous devrions nous situer dès le démarrage à 300-350 MW », annonce Denis Boudailliez, vice-président manufacturing Europe de John Cockerill Energy, qui dessine la perspective d’1 gigawatt en 2025 ou un peu au-delà, « ce qui donnera sa pleine signification au terme de gigafactory. »
L’investissement alsacien se montera à 100 millions d’€. Il comprendra la création de l’unité de production elle-même, ainsi que d’une ligne de traitement de surface – qualifiée de « chemin le plus critique » par le responsable de John Cockerill et objet principal de l’enquête publique – mais aussi un centre de R&D.
L’ensemble prendra place sur le terrain de la filiale CMI Europe qui avait repris sur place Europe Environnement, spécialiste de la dépollution de l'air. En emplois directs, le groupe prévoit 45 créations pour la mise en service avant une augmentation les années suivantes vers une fourchette de 100 à 150, en fonction de l’ampleur et de la rapidité de la demande en électrolyseurs. Ceux-ci seront alimentés en énergies renouvelables, de sorte à produire un hydrogène « vert ». M.N.
• Vers une annulation des élections à la Chambre du commerce et de l’industrie de Meurthe-et-Moselle ?

Se dirige-t-on vers une annulation des élections à la Chambre du commerce et de l’industrie de Meurthe-et-Moselle (CCI54) ? Le tribunal administratif de Nancy a examiné le 27 janvier dernier le recours formulé par la liste « Tous CCI 54 » demandant l’annulation du scrutin en raison d’irrégularités présumées. Cette liste portée par Christine Bertrand, ancienne présidente du Medef de Meurthe-et-Moselle, avait été battue en novembre dernier par celle du président sortant, François Pélissier, candidat à un troisième mandat. François Pélissier avait remporté la totalité des sièges, dans un scrutin marqué par une faible participation (10,8%, 2.574 suffrages exprimés).
Lors de l’audience, le rapporteur public a demandé l’annulation de cette élection organisée pour la première fois par voie électronique. Deux éléments soulevés par les plaignants auraient altéré la sincérité du scrutin. Tout d’abord, la transmission tardive du matériel de vote : 2.140 enveloppes n’auraient pas été distribuées. Ensuite, le président sortant aurait utilisé des moyens de la CCI 54 pour diffuser le bilan de sa mandature sur un réseau social. Le tribunal administratif de Nancy rendra sa décision le 11 février prochain. P.B.
• Clestra agrandit ses salles blanches avec PPG Cleanroom

Le groupe Clestra basé à Illkirch (Bas-Rhin), concepteur et fabricant de cloisons amovibles, réalise l’acquisition par étapes d’un spécialiste des salles blanches, PPG Cleanroom. L’accord bouclé en fin d’année dernière prévoit une prise de participation majoritaire à 51 % dans un premier temps, puis la possibilité de monter dans les trois ans à 70 % du capital.
PPG Cleanroom (150 salariés) opère depuis la Macédoine du Nord et la Turquie en ingénierie et production, ce qui apporte à Clestra une « complémentarité géographique, vers le Moyen-Orient, l’Europe de l’Est et la Scandinavie », expose son président Vincent Paul-Petit. Le groupe (750 salariés avant l’acquisition pour 145 millions d’€ de chiffre d’affaires l’an dernier) est lui-même actif dans la conception-construction de salles blanches via sa filiale Clestra Cleanroom. Celle-ci renforcera son offre par l’effet de l’intégration de PPG Cleanroom qui lui ajoutera des expertises, dans les filtres par exemple. M.N.
• L’entreprise vosgienne Bois Solidaire favorise l’insertion par l’emploi

« Le regard sur l’insertion doit changer, c’est un secteur pourvoyeur de talents ! », martèle Rose-Marie Rochatte, figure emblématique de la filière bois vosgienne et créatrice de Bois Solidaire à Sapois (Vosges). La dirigeante a lancé fin 2021 cette entreprise d’insertion spécialisée dans la première transformation du bois. Ses dix salariés y travaillent principalement des bois dépérissants, autrement dit attaqués par les scolytes, mais dont la qualité demeure adaptée à un usage en conditionnement (palettes, etc.).
Atout écologique et économique, les troncs sont transformés directement à la sortie de la forêt grâce à la scierie mobile de Bois Solidaire. « Les compétences acquises par nos salariés en contrat d’insertion leur permettront de décrocher un CDI dans la filière. Cela a déjà été le cas pour trois d’entre eux dont une femme restée douze ans sans emploi afin d’élever ses enfants », poursuit la gérante.
L’entreprise soutenue par l’interprofession Fibois Grand Est compte notamment à son capital l’association d’insertion vosgienne GACI. Pour Rose-Marie Rochatte, ce projet coïncide avec à la transmission de ses trois autres entreprises à ses enfants. Depuis janvier dernier, les sociétés Gerbois (28 personnes), Transports Rochatte (50 personnes), Vosges Bois chauffage (5 personnes) et sont dirigées respectivement par Laetitia, Pierre et Pauline Rochatte. P.B.
• Bâle-Mulhouse se remet sur la piste du décollage

Après sa chute libre en 2020, l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse a relevé le niveau de son trafic en 2021 avec un total de 3,6 millions de passagers, soit un million de plus en un an. Ce score reste très éloigné des exercices d’avant-Covid, notamment de 2019 lorsque la plate-forme franco-germano-suisse avait atteint son pic historique de 9,1 millions de passagers. La reprise s’est surtout ressentie au second semestre 2021 : « Nous y avons enregistré un trafic équivalent à 60 % de celui de 2019, avec des pointes à 80 % certains week-ends », relève le directeur, Matthias Suhr.
Ce rebond résulte surtout des vols touristiques, alors que le trafic d’affaires demeure plus incertain. Dans le prolongement de la tendance de la deuxième moitié de 2021, l’EuroAirport prévoit une remontée cette année à 6,2 millions de passagers, soit à deux tiers de son record.
Son principal motif de satisfaction en 2021 vient du fret : déjà résistant l’année précédente, il a progressé de 10 % pour frôler 120.000 tonnes (camion + avion).
Le fret express a été porté par la crise sanitaire, du fait du besoin d’expéditions de matériels de protection. Le transport « tout cargo », opéré avec la Turquie et le Moyen-Orient, s’est enrichi en cours d’année d’une liaison transatlantique, à savoir une rotation deux fois par semaine avec Toronto assurée par Air Canada. M.N.