L’activité de la centrale au charbon GazelEnergie de Saint-Avold pourrait être prolongée. Il n’y aura pas (dans l'immédiat) d’entrepôt Amazon près de Belfort. Les manufactures de faïences de Lunéville et Saint-Clément sous le coup d’une liquidation judiciaire. Un nouveau diplôme d’ingénieurs industrie 4.0 à Chalon-sur-Saône. Le nancéien Pharmagest change de nom et devient Equasens.
• L’activité de la centrale au charbon GazelEnergie de Saint-Avold pourrait être prolongée
L’activité de la centrale thermique de Saint-Avold (Moselle), une des deux dernières centrales au charbon de France avec Cordemais (Loire-Atlantique), pourrait être prolongée en raison du conflit en Ukraine et des opérations de maintenance sur le parc nucléaire hexagonal. Cette tranche, propriété du groupe GazelEnergie, a stoppé sa production d’électricité le 31 mars dernier. L’arrêt s’annonçait comme définitif conformément à la loi relative à l’énergie et au climat de novembre 2019. Il pourrait n’être que provisoire.
La centrale serait en effet susceptible de redémarrer son activité à l’hiver prochain. « Si la centrale de Saint-Avold n’a pas vocation à fonctionner dans les prochains mois », des travaux menés par le ministère de la Transition écologique avec le gestionnaire du réseau d’électricité RTE « pourraient conclure à l’opportunité d’autoriser le redémarrage ponctuel de cette centrale en assouplissant à nouveau temporairement la contrainte » sur son nombre d’heures de fonctionnement, a indiqué le gouvernement. En début d’année, le site qui emploie 85 salariés GazelEnergie et 200 intérimaires et sous-traitants tournait déjà à plein régime en vue de compenser la pénurie due aux maintenances sur plusieurs centrales nucléaires. P. Bohlinger
• Amazon recalé (provisoirement ?) près de Belfort
Le permis pour la grande plateforme logistique d’Amazon à l’Aéroparc de Fontaine, près de Belfort, est annulé. Le tribunal administratif de Besançon a invalidé, dans un jugement rendu public le 31 mars, cette autorisation de construire ainsi que l’autorisation environnementale liée au classement ICPE du projet (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) qui avaient été accordées en mai et juin 2020 par le préfet du Territoire de Belfort à Vailog, l’opérateur immobilier agissant pour le compte du géant de l’e-commerce.
Le dossier porte sur 76.000 m2 de bâtiments à construire sur un terrain de 18 hectares de la Zac de l’Aéroparc, l’ancienne base de l’OTAN. Les juges administratifs ont sanctionné une trop grande légèreté selon eux du volet compensation naturelle et ainsi donné raison sur ce point aux requérants, plusieurs associations dont France Nature Environnement et les communes riveraines de Larivière et Angeot.
Ils pointent « l’absence de définition des mesures compensatoires » à la destruction de 13 hectares de zones humides qu’impliquera le mégacentre de tri de colis, une surface qualifiée de « notable » et dont il est rappelé qu’elle avait été qualifiée d’ « enjeu très fort » par la Mission régionale d’autorité environnementale. Ce défaut de mesures « nuit à l’information complète de la population », écrit le tribunal.
Vailog comptait se décharger du sujet auprès de l’aménageur de l’Aéroparc, la Sem départementale Sodeb au titre des compensations prévues par celui-ci à l’échelle de l’ensemble de la Zac. Insuffisant, ont répondu les juges. Ceux-ci ont confirmé, en revanche à la Sodeb, l’autorisation environnementale globale de la Zac accordée postérieurement à celle de Vailog, pour la création ou amélioration de 79 ha de zones humides (contre 69,7 ha détruites) que le tribunal analyse comme suffisamment détaillée.
Ce qui fait dire aux élus favorables au projet Amazon que celui-ci n’est pas menacé sur le fond et qu’une nouvelle étude d’impact plus détaillée suffira. Les opposants ne l’entendent évidemment pas de la même oreille. M. Noyer
• Les manufactures de faïences de Lunéville et Saint-Clément sous le coup d’une liquidation judiciaire

© Les Jolies céramiques au kaolin
Héritières de trois siècles d’histoire, les manufactures de faïences de Lunéville et de Saint-Clément, en Meurthe-et-Moselle, ont été placées en liquidation judiciaire le 15 mars dernier par le tribunal de commerce de Nancy.
La société employait 5 salariés à Saint-Clément dans la fabrication de services en céramiques. Placée en redressement judiciaire il y a cinq ans, elle avait vu son plan de continuation validé par la juridiction commerciale en 2019. « C’est un immense gâchis », regrette Jean-Claude Kergoat, son gérant qui évoque « une entreprise profitable sur l’exercice 2021, mais pas suffisamment rentable pour financer le passif et continuer à investir ».
Le dirigeant est propriétaire via le holding "Les Jolies céramiques au kaolin" de plusieurs PME représentant 200 salariés dans les arts de la table (Deshoulières, Bruno Evrard, Apilco), le bâtiment (Carré, Briare, Pierre Boutal) et l’industrie (Cerafrance Industrie). Il détenait également Faïence et cristal fins liquidée il y a un an par le tribunal de commerce de Paris. Cette dernière entreprise était propriétaire de six magasins d’usine, derniers témoignages d’un savoir-faire séculaire en Moselle : les faïences de Niderviller et Utzschneider et les cristalleries de Vallerysthal et Portieux. P. Bohlinger
• Un nouveau diplôme d’ingénieurs Industrie 4.0 à Chalon-sur-Saône

Sous réserve des derniers ajustements pédagogiques soumis à la commission des titres d’ingénieurs, le Cnam Bourgogne-Franche-Comté lance les candidatures à une nouvelle formation initiale d’ingénieur en apprentissage pour la rentrée 2022. Spécialisée en informatique, Big Data et Intelligence Artificielle (IA), elle est orientée Industrie 4.0 et se déroulera à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), dans les locaux de l’Usinerie.
La formation de 3 ans avec un pré-requis Bac + 2 scientifique/mathématiques, vise à acquérir des compétences transversales au métier d’ingénieur et des compétences spécifiques aux techniques du Big Data et de l’IA : le rôle dans l’entreprise de ces ingénieurs sera de créer des algorithmes d’aide à la décision pour le suivi du cycle de vie d’un produit et la conception d’interfaces homme-machine.
Conçu pour répondre au plus près aux besoins des PME, ce diplôme d’ingénieur est organisé en partenariat avec des industriels : ATS, Davi, Diota, Festo, Siemens, Gimelec, Volvo, ACE, Allucyne, et des institutions représentatives comme l’UIMM 21-71 qui propose des formations en cobotique-robotique, intelligence artificielle et fabrication additive en contrat d’apprentissage et en contrat de professionnalisation, et le Pôle Véhicule du Futur. Le côté recherche est soutenu par les laboratoires Cedric & ESD-R3C & M2N (Cnam) et Lispen (Ensam Arts et Métiers). Dossier de candidature à télécharger ici.
Dans un second temps, il est prévu d'ouvrir le diplôme en formation continue afin d'accueillir le public salarié issu des partenaires industriels et au-delà de l'ensemble des entreprises. C.Perruchot
• Le nancéien Pharmagest change de nom et devient Equasens

Pharmagest, éditeur de logiciels de santé en France basé à Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) devient Equasens. L’entreprise, filiale de la coopérative de pharmaciens Welcoop, explique que ce changement de nom renvoie aux racines scientifiques et technologiques du groupe, ainsi au sens de sa mission, « apporter la bonne information, au bon soignant, au bon moment pour le bon patient ».
Thierry Chapusot, président du conseil d’administration de Pharmagest, un groupe coté de 1.200 salariés (chiffre d’affaires de 193 millions d’€ en 2021), estime que cette évolution vise à mieux refléter l’identité du groupe dans la diversité de ses activités et des nouveaux marchés qu’il adresse. « Nous dépassons depuis plus de dix ans maintenant la sphère de la pharmacie et nous équipons en solutions informatiques l’ensemble des professionnels de santé en France et demain en Europe ».
La dénomination sociale de la société Pharmagest Interactive devrait également être modifiée, tout comme certaines de ses divisions : Solutions pharmacie Europe conserve la marque Pharmagest, Solutions établissements sanitaires et médico-sociaux devient Axigate Link, les appareils santé sont regroupés sous la division E-Connect, la branche financement demeure la division Fintech. Enfin, une nouvelle division est créée pour les logiciels médicaux : Medical Soft. P. Bohlinger