Studio Mag, l’éditeur de Bourgogne Magazine et de quelques autres titres de presse du territoire en Bourgogne-Franche-Comté, accélère dans l’événementiel. Il fixe son prochain rendez-vous aux 28 et 29 septembre : « Le Grand circuit du patrimoine » sera un « salon militant du goût et de la pierre » pour marier les produits en circuits courts et la restauration du patrimoine.
Le bon goût de Bourgogne Magazine sort des pages du trimestriel de référence de la presse de territoire dans la région depuis près d’une trentaine d’années, pour répandre désormais ses saveurs sur le terrain.
Dominique Bruillot, son dirigeant et fondateur, avait déjà flirté avec l’événementiel : « La cabotte d’or » co-organisée avec l’association La Cabotte de Nuits-Saint-Georges qui réunit plusieurs centaines de convives sous les lustres du château du Clos de Vougeot autour du vin et de la gastronomie ; co-fondateur de Nuits Chemin Gourmand, la deuxième balade gourmande de Bourgogne, ou encore, partenaire du concours mondial de l’oeuf en meurette dont la 4ème édition aura lieu les 8 et 9 octobre au même prestigieux château de Côte-d’Or qui le pilote.
En cette rentrée, un événement inédit se déroulera dans un moment et un lieu eux aussi inhabituels : le cinquantième anniversaire du circuit de Dijon Prenois (Côte-d’Or) qui a inspiré le nom « Le Grand circuit du patrimoine » (*). Ce mercredi 28 et jeudi 29 septembre, en association avec la Fondation du patrimoine et une vingtaine de partenaires locaux, notre Stéphane Bern régional fait le pari de marier patrimoines, gourmand et bâti.
Il assume le terme de « salon militant du goût et de la pierre » : d’un côté, des produits locaux à déguster, de l’autre, des projets de restauration du patrimoine en quête d’un financement participatif. « La protection du patrimoine et la valorisation des circuits courts cohabitent en bonne intelligence, l’un soutenant l’autre », appuie t-il.
Près de 10 projets sélectionnés devront convaincre jury et public, avec à la clé une dotation de 2.000 € pour les trois finalistes. La participation de 5 € de chaque visiteur pour profiter de l’une ou l’autre des journées d’animation leur bénéficiera aussi, et il est également attendu des engagements de donateurs.
Une école pour déguster autrement
Dans sa lancée, fin septembre, Studio Mag, la société d'édition du magazine a ouvert grandes les portes de son siège social à Fontaine-lès-Dijon, à l'école des vins, « Le repaire des gourmets , » de ses confrères La Revue des Vins de France (RVF) et du groupe Marie-Claire avec un partenaire de choix, le meilleur sommelier d’Europe 2020, Franck Thomas. Comme l'équipe de Bourgogne Magazine avait rendu ludique l’apprentissage des vins de Bourgogne, avec son quizz « Le permis de Bourgogne® » qui, en 100 questions, défriche la géographie, les terroirs, les cépages du vignoble bourguignon, etc., la pédagogie de Frank Thomas dépoussière la dégustation des vins.
Finis les complexes à ne pas connaître les codes de la dégustation et le vocabulaire des spécialistes, la méthode est on ne peut plus simple : j’aime ou je n’aime pas. « Nous voulons rendre la dégustation conviviale », résume l'éditeur. Le public visé sont les particuliers amateurs ainsi que les entreprises avec des petits formats de formation. L’école prépare aussi au diplôme d’état de caviste et sommelier, via des sessions de 14 semaines accueillant douze apprentis au maximum.
D’autres idées sont en train de mûrir comme la création d’une cave de vins de Bourgogne sélectionnés sur dégustation d’échantillons fournis par les ODG (Organisme de défense et de gestion qui veille au cahier des charges des vins sous appellation d’origine) de toute la Bourgogne. Mercredi 28 septembre d’ailleurs, dans le cadre du Grand circuit du patrimoine, se déroulera une dégustation de l’appellation Bourgogne Côte d’Or, débouchant sur la labellisation des vins lauréats par Bourgogne Magazine.
Ces initiatives n’éloignent pas l’éditeur de son métier originel décliné en quelques décennies en plusieurs titres, Bourgogne Magazine, le plus ancien, Dijon Beaune Mag (DBM) et sa newsletter digitale, Cœur de Comtois (l’alter ego de Bourgogne Magazine créé en 2020) et Dijon Capitale, un « one shot » annuel. Mais la crise sanitaire a accéléré la diversification vers l’événementiel. « En 2020, pendant trois mois il a été impossible de produire », se souvient Dominique Bruillot. Depuis, l’augmentation du prix du papier a mis sous tension l’équilibre toujours fragile et bien connu de tous les éditeurs de presse, que la version numérique ne suffit pas forcément à compenser.
Le fil d’Ariane est la transmission dans quelques années de Studio Mag dans laquelle Dominique Bruillot aimerait entraîner ses salariés. Et faire évoluer significativement un chiffre d’affaires d’environ 1 million d’€ aujourd'hui avec 20 équivalent temps plein.
(*) Programme des deux journées du « salon du goût et de la pierre » sur le site dédié : www.legrandcircuitdupatrimoine.fr
Les projets à ce jour sélectionnés
• Les forges de Val-Suzon

Au nord-ouest de Dijon, la petite commune de Val-Suzon connut son âge d’or industriel au XIXe siècle. Ses forges – en réalité un haut-fourneau – en sont le témoignage fatigué. Sans toiture depuis son effondrement en 1983, la structure du bâtiment est longtemps demeurée dans un état très dégradé.
En lien avec la commune propriétaire du bien depuis 2005, une association de sauvegarde mène depuis de longues années d’importants chantiers estivaux. Une partie des façades a été démontée puis remontée, mais beaucoup reste à faire : maçonnerie, taille de la pierre, reconstruction d’une charpente et, enfin, pose d’une coiffe digne de ce nom.
Maison de l’environnement et des énergies, reconstitution d’un atelier de forge, salles de conférences dédiées au spectacle vivant : les projets de réhabilitation de ce patrimoine ouvrier ne manquent pas.
Montant des travaux : 366.680 €. Objectif de collecte en cours : 100.000€
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• L’église Saint-Genest de Flavigny-sur-Ozerain

Flavigny-sur-Ozerain (Côte-d’Or), ses anis, son charme médiéval indéfinissable qui le classe parmi les plus beaux villages de France. Et puis son église Saint-Genest, symbole d’une histoire paroissiale florissante. L’édifice fut construit au XIIIe siècle, agrandi et embelli aux XVe et XVIe siècles. Classé Monument Historique dès 1840, il abrite d’exceptionnelles collections artistiques dont une centaine de sculptures et reliquaires, des tableaux et des peintures murales de très grande valeur. Mais Saint-Genest nécessite plusieurs phases de travaux successives, qui vont de la consolidation du beffroi à la restauration des peintures murales en passant par la création d’un musée du Trésor. L'ensemble de ces tranches représente un montant global de 1,5 million d’€.
Montant des travaux : 454.931 €. Objectif de la collecte en cours : 75.000 €
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• La grille d’honneur du château de Pierre-de-Bresse

Le temps a fait son œuvre sur la grille d’honneur du château de Pierre-de-Bresse (Saône-et-Loire) : le socle de la structure s’affaisse, les piliers ne sont plus alignés et risquent de basculer, la ferronnerie et son ornementation sont très fragilisées. Pierre de taille, portail et grille doivent être déposées. On devra creuser de nouvelles fondations. Cet ouvrage ouvre pourtant depuis ses origines sur le chef d’œuvre édifié au XVIIe siècle par Thiard de Bissy et qui abrite l’Écomusée de la Bresse bourguignonne. Imposante, élégante, la belle « ferronnée » est propriété du Conseil départemental de la Saône-et-Loire depuis 1956.
Montant des travaux : 750.000 €. Objectif de la collecte en cours : 100.000 €.
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• La Maison Pasteur à Arbois

En 2022, on célèbre le bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur. Le savant avait installé son laboratoire et une bibliothèque dans une maison à Arbois (Jura), le long de la Cuisance.
Cette maison date de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle. Elle est gérée depuis 2014 par l’établissement public de coopération culturelle Terre de Louis Pasteur. Elle conserve exceptionnellement tout l’aménagement et le décor du temps où Louis Pasteur y séjournait. Restée dans son jus, elle attire le public, notamment via le label « Maison des Illustres » obtenu en 2011. Mais tout cela demeure bien fragile : il faut renforcer la structure de la bâtisse, surtout le long de la rivière. Puis stabiliser les planchers, traiter les façades et réhabiliter le jardin. Sans oublier de repenser les cheminements et de mettre sous protection les collections que la maison abrite, aux valeurs inestimables.
Montant des travaux : 1,844 .631 €. Objectif de collecte en cours : 100.000 €.
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• Le château de Meauce
À quelques lieues de Nevers (Nièvre), sur les rives de l’Allier, le stupéfiant château de Meauce s’accroche à un éperon rocheux. Datant du XIIIe siècle, cet édifice remarquable a fini par sombrer peu à peu dans l’oubli. C’est dans un état de désolation totale que la famille Mignon l’acquiert à l’été 2016. Grâce à ces nouveaux propriétaires qui s’entourent d’experts du patrimoine, et à l’exceptionnel élan collectif de plus de 500 bénévoles, le château reprend vie. En 2017, une première collecte fructueuse portant sur la première tranche est réalisée. L’année d’après, Meauce participe à « Fous de patrimoine » avec la Fondation VMF.
En attendant la fin de la restauration, Séverine et Cédric Mignon ont emménagé dans la maison du gardien afin d’avoir toujours la bâtisse sous leurs yeux.
Objectif de collecte en cours : 418.000 €
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• La grange de la ruelle de la Folie à Epoisses

La commune d’Epoisses, aux confins de la Côte-d’Or et de l’Yonne, a décidé de restaurer une magnifique grange du XIXe siècle acquise récemment. Celle-ci est située au centre d'un bourg ancien qui présente de nombreux éléments patrimoniaux nécessitant des démarches exemplaires de restauration pour conserver leur intégrité. Les travaux consisteront à restaurer la toiture en tuiles plates de Bourgogne et la charpente, ainsi qu'à consolider les murs porteurs. Le haut-vent de la grange, exceptionnel de par sa structure en chêne et en porte-à-faux, sera restauré à l'identique. La grange deviendra un lieu de caractère, qui permettra d'accueillir de nombreuses manifestations. La réputation du village d'Epoisses tient principalement à son château et son fromage qui attirent chaque année plusieurs milliers de visiteurs.
Montant des travaux : 135.000 €. Objectif de collecte en cours : 50.000 €.
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• Le Théâtre de Verdure à Beaune

Édifié entre 1812 et 1814, le Théâtre de Verdure de Beaune (Côte-d’Or) est un bâtiment à l’architecture et à l'histoire uniques. Exploité comme bains-douches jusqu’en 1968, il devient également à partir des années 1930 un lieu festif accueillant compétitions sportives, tombolas, spectacles de marionnettes et concerts. Le temps ayant fragilisé sa charpente, sa couverture et ses maçonneries, un important chantier de réhabilitation a été lancé par la Ville de Beaune en 2022 afin d'en faire à nouveau un lieu culturel de plein air, dédié au spectacle vivant. Les travaux de consolidation, d'un montant de 630.000 € HT, ont pu bénéficier d'une aide de 278.000 € de la Mission Patrimoine. L'aménagement d'une régie son et lumière, de vestiaires, de loges et des cheminements viendront bientôt parachever cet ambitieux projet.
Montant des travaux : 630.022 €. Objectif de collecte en cours : 100.000 €.
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• Le séchoir à houblon de Bèze

Il reste le vestige de la Coopérative des Houblons de Bourgogne à Bèze (Côte-d'Or), qui fut une activité agricole florissante à partir de 1833 pendant un siècle. L’Est de la Côte-d’Or, où se situe ce joli village, compta jusqu’à un millier d’hectares de culture du houblon en 1880. La surface déclina petit à petit jusqu’en 1996, année de disparition des deux derniers hectares cultivés à Bèze par Guy Jeannin.
Cet été, l’édifice a été sélectionné par la mission « Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine » en péril portée par Stéphane Bern et la Française des jeux. Les trois bâtiments en brique et les deux en bois, positionnés de part et d’autre de deux fours à souffre, connaissent de sérieux désordres structurels pour lesquels trois années de travaux au moins sont nécessaires.
L’association VASARI et le propriétaire, le sculpteur Jean-Marc Tournois, veulent en faire un lieu dédié à la culture - espaces d'exposition, ateliers d'artistes, salles de colloques, lieux de création dans différents domaines d’expression - et y installer une micro brasserie, de même qu'un salon de dégustation de produits locaux et régionaux.
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