SANTÉ/DIJON et GRAY. L’inventeur du dispositif médical d’injection de médicaments sans aiguille devrait obtenir ses premières autorisations de mise sur le marché (AMM) en 2020.
En attendant, Crossject peaufine une double stratégie : commerciale et productive. Commencée en 1998, grâce la volonté d’un homme visionnaire, Patrick Alexandre, cette épopée économique, parfois synonyme de chemin de croix, aura mis plus vingt ans à aboutir.

Patrick Alexandre, président du directoire de Crossject, entame la dernière ligne droite pour conduire son laboratoire pharmaceutique à la commercialisation mondiale de huit médicaments - à ce jour - injectés sans aiguille.
« Nous sommes toujours en attente pour déposer nos dossiers d’autorisation de mise sur le marché (AMM), le temps de finaliser les dernières études pour une adéquation parfaite du produit au dispositif médical et la meilleure qualification possible de nos moyens de production », explique le dirigeant.
Les dépôts se feront l‘an prochain pour un début de commercialisation, sauf imprévu, courant 2020. L’entreprise profite de ce dernier laps de temps pour mailler de distributeurs une grande partie de la planète.
Il s’agit, soit de laboratoires spécialisés dans chacune des pathologies ou affections à traiter, qui possèdent une force de vente, soit de délégués médicaux qui visitent les professionnels de santé : neurologues, épileptologues…

« Nous ciblons en priorité l’Amérique du Nord, l’Europe et le Japon », précise Patrick Alexandre. Dans le portefeuille de médicaments injectés avec ce dispositif, baptisé Zeneo®, certains seront exclusifs au bénéfice d’opérateurs qui ont acquis une licence.
C’est le cas au niveau du monde entier de Zeneo® Adrénaline, conçu pour lutter contre le choc allergique. De son côté, Zeneo® Méthotrexate, imaginé pour soulager la polyarthrite rhumatoïde chronique, fait l’objet d’une exclusivité en France, en Chine et en Inde.
« Sachant toutefois que nous allons demander en priorité les AMM pour Zeneo® Sumatriptan qui traite la migraine sévère, Zeneo® Midazolam, prévu pour répondre à l’urgence en cas de crise d’épilepsie et Zeneo® Hydrocortisone, dédié à l’insuffisance surrénalienne aiguë (*). »
80 millions d'€ investis en 20 ans
En vingt ans d’efforts et 80 millions d'€ d’investissement au total, dont 10 millions d’équipements industriels, Crossject répond aussi à une organisation de la production très précise. Les tubes qui contiennent le médicament sont formés en Allemagne, ils passent ensuite dans l’unité de Crossject à Gray (Haute-Saône) pour la trempe (durcissement) afin de résister à la pression, puis prennent la direction du nouveau site et siège social du laboratoire sur la parc d’activités Mazen Sully à Dijon.

« Là, nous effectuons l’opération de prêt-à-remplir qui consiste principalement à nettoyer et stériliser. » Parallèlement, un sous-traitant autrichien et les salariés de Gray, assemblent le générateur de gaz. De son côté, l’actionneur est monté à Gray. Tout part ensuite chez Cenexi pour l’assemblage final, la fabrication du médicament, son remplissage, l’emballage et l’expédition.
« Nous faisons monter en puissance notre site de Gray, qui dépasse le million d’€ d’investissement pour, le moment venu, sortir jusqu’à un million de dispositifs sans aiguille », indique Patrick Alexandre. Le fondateur de Crossject imagine ensuite, en fonction du succès de ses produits, de faire construire une usine à Gray à l’horizon 2021 pour un investissement probable de 5 millions d’€ et de louer le bâtiment. Ce développement devrait être générateur de plusieurs centaines d'emplois.

Crossject en chiffres
Créé officiellement en 2001, Crossject est introduite en bourse en 2014. C’est un vrai succès avec une levée de fonds de 17 millions d’€, suivi d’une seconde entre 2016 et 2017 de 11 millions.
L’entreprise ne revendique pas encore de chiffre d’affaires significatif mais se voit valorisée une quarantaine de millions d’€. Elle revendique 400 brevets pour une technologie unique au monde et emploie une soixantaine de personnes.

(*) Crossject intègre aussi à son portefeuille : Zeneo® Naloxone pour intervenir en cas d’overdose d’opioïdes, Zeneo® Apomorphine, réservé au traitement d’urgence contre la paralysie temporaire (maladie de Parkinson) et, enfin, Zeneo® Terbutaline qui soulage la crise d’asthme sévère.
Le laboratoire a, par ailleurs, reçu pas moins de 560.000 € de subventions pour réfléchir à un médicament injecté sans aiguille en cas de traumatisme du soldat blessé en opération, mais qui pourra aussi être utilisé au civil.
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Bonjour,quel travail au bout de 20 ans vous allez enfin pouvoir commercialiser vos produits qui je pense aurons beaucoup de succès,vous le méritez bien après tant de recherche.