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Une possible entrée, avec atrium, de la cité de la gastronomie dijonnaise.

GASTRONOMIE. La major française du BTP rafle la mise au terme de la procédure d’appel à manifestation d’intérêt (AMI), lancée en 2013.

Elle était en concurrence avec le promoteur immobilier local Seger qui a été vertement renvoyé dans les cordes pour rien de moins qu’une « défiguration » du concept.

La future cité internationale de la gastronomie et du vin, avec son écoquartier attenant, implique près de 200 millions d’€ d’investissement et ambitionne d’attirer jusqu’à 350 000 visiteurs par an.

Nous y sommes enfin ! Le conseil municipal de Dijon a tranché ce lundi 15 décembre en soirée. L’heureux élu retenu pour édifier et exploiter la cité de la gastronomie de Dijon sur le site de l’ancien hôpital général s’appelle Eiffage, une major du BTP qui réalise 14,264 milliards d’€ de chiffre d’affaires et emploie 68 000 personnes.

Le choix de ce lauréat découle d’une procédure d’appel à manifestation d’intérêt (AMI) ou appel à projet lancé en juin 2013. Seuls deux dossiers étaient en lice. Candidat malheureux, le promoteur immobilier dijonnais Seger se fait renvoyer dans les cordes avec des mots assez durs.

Le rapport municipal indique que son offre, « ne répond ni aux préconisations de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires ni aux attentes du cahier des charges fixé par la ville ». Et qu’il s’agit d’un dossier « très succinct où l’offre d’acquisition foncière apparaît illusoire et résulte d’une défiguration du concept de la cité de la gastronomie ».

François Deseille, adjoint au maire de Dijon et responsable du projet, précise : « qu’elle ne découle que d’une sur-densification de l’immobilier avec 860 logements prévus dans l’écoquartier attenant, difficilement acceptable ». « Il n’y avait pas photo », appuie Alain Millot, maire de Dijon.

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L'hôtel quatre étoiles envisagé par Eiffage.

En revanche, la proposition d’Eiffage reçoit toutes les louanges : « complète, crédible, cohérente et argumentée, elle démontre, avec des garanties fiables, l’intérêt et la motivation du candidat ».

 

640 logements

Que va donc faire de si bien le groupe Eiffage ? Côté cité de la gastronomie proprement dite, il réalisera sur plus de 24 000 m2, dont 15 000 d’anciens bâtiments hospitaliers réhabilités, un pôle culturel où l’on trouvera : un pavillon de la gastronomie, un pavillon des vins, dont celui des vins de Bourgogne dans l’ancienne chapelle, un centre de formation et de R&D, un centre de conférence, un espace de restauration et des boutiques.

Par ailleurs, de nombreux commerces verront le jour, ainsi qu’un hôtel quatre étoiles de 90 chambres, un cinéma multiplexe de 10 salles, une résidence de tourisme et différents locaux administratifs.

Pour compléter l’opération, Eiffage construira un écoquartier de 640 logements, dont 100 unités en accession sociale et 220 autres à loyer modéré, ainsi qu’un parking silo de 350 à 450 places. A la question de savoir si Eiffage croquera entièrement le morceau, François Deseille répond non. « Nous veillerons à ce qu’il fasse appel à d’autres promoteurs privés et à des bailleurs sociaux en accord avec nous ».

L’ensemble de l’opération frise les 200 millions d’€ d’investissement, car dans sa grande largesse la major prend à sa charge toute la voirie, soit 7 à 8 millions d’€, qu’elle rétrocèdera pour l’€ symbolique à la ville. Qui pouvait dire mieux ?

La cité de la gastronomie de Dijon ouvrira ses portes en 2018 et ambitionne d’attirer 350 000 visiteurs à l’année. L’ensemble du site attend, quant à lui, jusqu’à un million de personnes.

 

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Une cité de la gastronomie késako ?

Le classement au patrimoine mondial de l’Unesco du repas gastronomique français, le 16 novembre 2010, précisait : « la réalisation d’un équipement culturel pluridisciplinaire à dimension internationale pour sensibiliser le public à l’histoire, aux fonctions et valeurs du repas », purement Made in France.

Terre de gastronomie, la capitale bourguignonne a donc répondu en juin 2012 à un appel à projet de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires et a retenu une année plus tard avec les villes de Tours, Lyon et le grand marché de Paris-Rungis.

Chacun des lauréats choisis cultivera une spécificité. Pour Dijon, il s’agit de mettre en valeur la vigne et le vin.

Tous les crédits des illustrations sont de « Eiffage / Anthony Béchu, architecte ».

 

 

 

 

 

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