Six entreprises régionales, mécènes de la chaire intelligence artificielle à l’Université à Strasbourg. À Nancy, le spécialiste de la sécurité cardiaque des médicaments Banook s’adosse au fonds Turenne. Supra ouvre une nouvelle page espagnole de son histoire. Bové Bâtiment dans les Vosges redevient indépendant. Un bon millésime 2019 pour Sodiv. Pascal Gaden, secrétaire général du groupe Lingenheld. Thierry Robert, directeur de l’usine PSA de Mulhouse.
• Six entreprises régionales, mécènes de la chaire intelligence artificielle à l’université à Strasbourg
L’université de Strasbourg a récemment installé une chaire industrielle « science des données et intelligence artificielle », grâce au soutien financier de six entreprises régionales : le Crédit mutuel Alliance fédérale, le transporteur-logisticien Heppner, les électriciens Hager et ES, Socomec et 2CRSI. Ces mécènes pour un total de 1,05 million d’€ financent cette chaire inédite, qui porte un double objectif de formation – renforcer le cursus d’ingénieur en informatique et réseaux de l’école Télécom Physique rattachée à l’université strasbourgeoise – et de recherche par sa collaboration avec le laboratoire ICube en sciences de l’ingénieur, de l’informatique et de l’imagerie. L’accélération et l’augmentation quantitative des données en circulation du fait de la montée du numérique dans tous les pans de vie humaine motive la constitution de cette chaire, dont le pilotage est confié à Thomas Lampert, un enseignant-chercheur britannique recruté en début d’année.
Pour Hager par exemple, « la recherche fondamentale représente un enjeu majeur sur l’augmentation de la puissance de calcul et la localisation des données dans le cloud, dans le respect du nouveau règlement général de protection des données (RGPD) en Europe, et dans un contexte légitime de pression sociétale. Pour nous qui sommes au croisement de la multiplication des données pour la production et la consommation d’énergies, l’investissement dans cette chaire a toute sa pertinence », commente Etienne Dock, vice-président pour le digital du groupe franco-allemand. M.N.
• À Nancy, le spécialiste de la sécurité cardiaque des médicaments Banook s’adosse au fonds Turenne
Le nancéien Banook entame une étape majeure de son développement avec l’annonce, en mars dernier, de l’entrée à son capital du fonds Turenne à un niveau majoritaire. L’entreprise lorraine spécialisée dans la sécurité cardiaque des médicaments compte sur cette opération pour asseoir ses positions en Amérique du nord où elle réalise déjà un quart de son activité, mais aussi en Asie.
Fondée en 1999 par le cardiologue Pascal Voiriot, la société de 42 salariés (8,7 millions d’€ de chiffre d’affaires) met notamment son expertise à disposition des laboratoires pharmaceutiques lors des phases de développement de nouveaux médicaments. Concrètement, Banook s’assure que les nouvelles molécules ne présentent pas de risques cardiaques.
Cette recomposition du capital dont le détail n’a pas été communiqué, vise également à permettre une transition managériale avec l’arrivée au capital des principaux managers de Banook : Alexandre Durand-Salmon, Yasmin Khan et Stéphane Papelier. Pascal Voiriot reste président de la société pendant deux ans minimum. Euro Capital basé à Metz et le fonds ILP basé à Nancy entrent également au capital. P.B.
• Supra repris par l’espagnol Taurus avec moitié moins d’effectif

Le fabricant de poêles à bois et inserts de cheminées Supra à Obernai (Bas-Rhin) a été repris à la barre du tribunal par l’espagnol Taurus, en février. Ce groupe de petit électroménager vient à la rescousse de la PME qui avait été placée en redressement judiciaire en décembre 2019, comme nouvelle étape dans les difficultés qu’elle a rencontrées depuis plusieurs années. Le repreneur conserve 41 emplois sur 84, loin des 370 salariés qui constituaient l’effectif en 2004.
L’entreprise alsacienne a connu les soubresauts du marché du chauffage au bois et une succession de changement de propriétaires qui ne lui a pas été bénéfique, suite à l’absence de succession familiale. Elle avait été rachetée par EDF Energies nouvelles en 2007 puis par le fonds Perceva. Taurus et connue dans l’Est pour avoir racheté le fabricant de petit électroménager White and Brown en 2011. M.N.

• Bové Bâtiment dans les Vosges redevient indépendant

Dans le giron du groupe Knauf (chiffre d’affaires de 10 milliards d’€, 35.000 collaborateurs dans plus de 90 pays) depuis 1985, Bové Bâtiment, spécialiste des façades et de l’isolation extérieure à Saint-Etienne-de-Remiremont (Vosges) redevient une entreprise indépendante. Elle avait été créée en 1897 par Xavier Bové en 1897. Président depuis 2009, Christophe Müller la rachète.
La cession correspond au souhait du groupe allemand de se recentrer sur son activité industrielle – il fabrique des matériaux isolants –, alors que Bové Bâtiment est un metteur en oeuvre. Ses marchés, principalement dans le nord-est de la France, proviennent à 70% des marchés publics territoriaux (collectivités locales, bailleurs). Bové Bâtiment emploie 90 personnes et a réalisé en 2019 un chiffre d’afaires de 10 millions d’€. C.P.

• Bilan 2019 de Sodiv : moins reprises d’entreprise en difficulté
Sodiv, la société régionale de développement, annonce un total de 38 opérations de financement mis en place en 2019 au bénéfice d’entreprises du Grand Est, essentiellement en Alsace. Le score n’atteint pas le record historique de 46 dossiers de 2017, pour autant il se situe dans les exercices fructueux de la société public-privé, il dépasse le chiffre de 32 enregistré en 2018.
Fait notable, alors que par le passé, Sodiv avait beaucoup été appelé à la rescousse d’entreprises, les reprises d’entreprise en difficulté n’ont représenté que deux dossiers l’an dernier, pas plus que les créations. Ce sont les développements d’entreprises existantes qui trustent 34 dossiers, accompagnés de créations d’emploi d’un total promis de 662 sur trois ans.
Les opérations de financement ont représenté un montant cumulé de 3,63 millions d’€ (+ 42 % en un an), dont 3,3 millions de prêts, le solde se répartissant entre investissement en fonds propres et subventions.
Sodiv poursuit notamment sa mission d’animation de conventions de revitalisation par lesquelles une ou plusieurs entreprises s’engagent à contribuer à récréer autant d’emplois qu’elles-mêmes ont supprimé dans un bassin donné. Dans le Haut-Rhin, la pratique des conventions mutualisées s’est développée. Après le Centre-Alsace jusqu’à début 2018, Sodiv est ainsi chargée d’une convention Sud-Alsace commune à Alinéa, Bricoman, Carpenter, Hilding Anders (ex-Wifor), L’Alsace, PSA et Trench porteuse d’un objectif de 404 emplois. Alors qu’il faut continuer habituellement deux ans pour y parvenir, cette convention a parcouru plus de la moitié de son chemin en cinq mois depuis sa signature le 15 novembre, avec 297 emplois induits par des prêts ou subventions déjà accordées ou en cours d’instruction. M.N.
• Mouvements chez Lingenheld et PSA Mulhouse
Pascal Gaden, secrétaire général du groupe Lingenheld
Agé de 54 ans, Pascal Gaden a connu une longue carrière dans l’accompagnement de l’économie régionale, notamment au sein de l’agence de développement alsacienne bas-rhinoise puis alsacienne Adira, et à la région devenue Grand Est, où il a exercé jusqu’à l’an dernier comme directeur adjoint en charge de l’économie, de l’innovation, de la recherche et de l’enseignement supérieur et comme conseiller du président Jean Rottner sur les affaires industrielles. Puis il avait rejoint pendant quelques mois le cabinet June Partners de conseil aux ETI (entreprises de taille intermédiaire), en tant que directeur du développement.
Pascal Gaden a été nommé en début d’année au poste de secrétaire général créé au sein de Lingenheld, pour conseiller la direction dans les opérations stratégiques et les relations institutionnelles, et coordonner les fonctions communes au sein du groupe familial. Lingenheld dont le siège social se situe à Dabo, en Moselle, a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 175 millions d’€ avec 520 salariés dans les travaux publics, l’environnement, les travaux spéciaux et l’aménagement-immobilier, principalement dans le Grand Est avec une implantation physique dans le Bas-Rhin, et aussi au Luxembourg. M.N.
Thierry Robert, directeur de l’usine PSA de Mulhouse
Agé de 45 ans, Thierry Robert est lorrain d’origine et diplômé de l’UTBM (Université de technologie de Belfort-Montbéliard). Il a dirigé le projet Sochaux 2022 sur le site historique de PSA, dont il était le directeur opérationnel depuis l’an dernier.
Recruté par le constructeur en 2001, il avait précédemment été directeur adjoint du montage de l’usine tchèque de Kolin et dirigé le montage du site de véhicules utilitaires d’Hordain (Nord), de 2013 à 2017. À la tête de l’usine mulhousienne de 5.000 salariés permanents, il succède à Jean-Baptiste Formery appelé à de nouvelles fonctions au sein du constructeur. M.N.