Un camion de l'UIMM de Franche-Comté forme pour la métallurgie. General Electric encore dans la tourmente à Belfort. Delfingen, une augmentation de capital très cadrée. La Distillerie Armand Guy vendue. Roch Constructeur Bois multiplie les matériaux biosourcés. Habitat 25 unit sa destinée à Néolia. L'Esta au secours des commerçants du Territoire de Belfort. Alexandre Arnodo, nouveau directeur de la Citadelle de Besançon. (lisez la vidéo)
• UIMM : un camion, unité mobile de formation en Franche-Comté

On ne le répétera jamais assez, l’industrie recrute et la métallurgie tout spécialement. Reste que ce secteur veut des personnels en adéquation avec ses besoins en compétences. Pour pallier l’épineuse question d’un manque récurrent de candidats, l’UIMM de Franche-Comté (*) s’appuie sur ses 6 centres de formation (CFAI et API), accueillant 1.080 apprentis et formant jusqu’à 6.000 salariés par an, mais un double constat s’impose. Le Français est peu mobile et les jeunes ne sont pas toujours bien informés sur la qualité des métiers industriels proposés. Et ce d’autant que les nouvelles technologies devraient les rendre de plus en plus attractifs.
Aussi, l’UIMM de Franche-Comté a t-elle imaginé un poids-lourd de 38 tonnes en parfait état de fonctionnement, réaménagé avec un plateau technique de 60 m2, intégrant une ligne de production de 7 mètres de long, signée du groupe Schneider, et dotée de robots, d’automatismes et d'instruments de réalité augmentée. Ajoutez au tout, une salle de cours pour 10 personnes, une ligne de fabrication virtuelle commandée par ordinateur et pour des simulations de panne réelle, le scannage de pièces à remplacer grâce à deux imprimantes 3D. Le coût de cette réalisation s’élève à 1,2 million d’€, payés pour moitié par le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, pour l’autre par l’IUMM national.
« Nous avons baptisé cette unité mobile de formation, d’orientation et de promotion La Fabrique 4.0® car elle intègre bon nombre de technologies innovantes que nous voulons amener au cœur des territoires pour séduire les jeunes et les demandeurs d’emploi », explique John Vinolas, responsable communication et apprentissage à l’UIMM régionale. D.H.
(*) L’UIMM de Franche-Comté regroupe 520 adhérents employant 48.000 personnes. Dans cette région, un quart des salariés relèvent de l’industrie.
• Après la branche Hydro Solutions de General Electric à Belfort, c’est au tour de GE Steam Power d’être menacé de perdre des emplois
General Electric mobilise une nouvelle fois toutes les énergies dans le Territoire de Belfort. Après un plan social qui pourrait concerner 83 des 89 salariés de la branche Hydro Solutions (alternateurs pour les centrales hydroélectriques), l’énergéticien américain a annoncé le 25 novembre au Comité d'entreprise européen (CEE) la suppression de près de 300 emplois, dont potentiellement 240 à Belfort dans son entité GE Steam Power, qui, elle, fabrique des turbines pour les centrales nucléaires et à charbon. Les négociations doivent démarrer ce 2 décembre avec la procédure d’information-consultation. General Electric le justifie par le marché en déclin des centrales à charbon que le groupe voudrait abandonner pour préserver sa rentabilité.
Cette annonce a mobilisé les élus locaux, en premier lieu la présidente de Région, Marie-Guite Dufay, qui dit dans un communiqué, avoir demandé « une énième fois, au Président de la République de s’emparer du dossier. » Toutes ses sollicitations depuis deux ans, ajoute t-elle, « sont restées sans réponse. » La présidente de Région soutient une solution à ce démantèlement continu depuis le rachat de la branche énergie d’Alstom en 2014 par General Electric – alors que le « deal » pour obtenir le feu vert de l’Etat était de créer un millier d’emplois à Belfort –, qui fait son chemin à Bercy : le rachat par EDF et Framatome de l’ensemble de la branche énergie de l’Américain en France.
En grève hier 1er décembre, les salariés d’Hydro Solutions ont annoncé, de leur côté, leur intention de proposer un plan de reprise de l’activité dans le cadre de la loi Florange. Cette loi impose à toute entreprise d'au moins 1.000 salariés qui ferme un site industriel de chercher un repreneur et de donner accès aux candidats à toutes les informations nécessaires pour élaborer un projet de reprise. Selon les syndicats, General Electrica supprimé 3.000 emplois en France depuis le rachat de la branche énergie d’Alstom. C.P.
• Delfingen Industry procède à une augmentation de capital très « cadrée »

Rien n’est simple financièrement avec les sociétés cotées en bourse et ce langage abscons d’initiés. Delfingen Industry, numéro un mondial des gaines de protection et d’étanchéité, principalement pour le monde automobile échappe à la règle pour sa dernière opération.
Le rachat de l’Allemand Schlemmer l’été dernier a induit une augmentation de capital, suggéré par les banques de l’entreprise d’Anteuil (Doubs). Réussie à hauteur de 81%, soit 3,33 millions d’€, elle permet aux six vice-présidents de l'exécutif de prendre 5,27% du capital à travers une société de participation baptisée Ascom.
L’actionnariat se compose dorénavant ainsi : Delfingen Group (55,63%), Ascom (5,27%) et le public (39,10%). Le capital social s’élève maintenant à 4.105.824,80 €, divisé en 2.666.120 actions de 1,54 € de valeur nominale chacune. Delfingen emploie 3.850 collaborateurs dans le monde et a atteint les 230 millions d’€ d’activité l’an dernier. D.H.
• La distillerie Pierre Guy passe la main à un indépendant

4ème génération de distillateurs de la famille Guy, François Guy rompt la tradition de transmission de père en fils. Il cède la fabrique de liqueurs et eaux de vie qu’avait créé son arrière-père à François-Laurent Vitrac, 51 ans, fraîchement arrivé dans la région, avec une expérience de plus de 20 ans dans les spiritueux, en France comme à l’étranger. Le repreneur est soutenu par Capelia, un fond d’entrepreneurs lyonnais.
La tradition de la distillerie Guy (chiffre d’affaires de l’ordre de 4 millions d’€) aurait en effet voulu que son fils Pierre, la trentaine, prenne le relais, mais écrit le chef d’entreprise dans un message sur Facebook : « Bien que Pierre travaille lui aussi à la distillerie depuis son enfance, il souhaite donner une nouvelle direction à sa vie professionnelle. »
La distillerie implantée à Pontarlier, dans le haut-Doubs, fabrique le fameux « Pont » (anis de Pontarlier) depuis 1921, créa la liqueur au bourgeon de sapin et compta parmi les distilleries de Franche-Comté, qui ressuscitèrent l’absinthe. C.P.
• Roch Constructeur Bois multiplie les matériaux biosourcés

Thierry Dubrule, président de la société Roch Constructeur Bois, située près de Lons-le-Saunier (Jura), est décidemment un homme des bois, du bois et plus globalement de la nature. Sa forêt de 10 hectares, près de Saint-Claude, acquise en 2017 est gérée en assurant une régénération naturelle, à savoir une exploitation douce.
En tant que bâtisseur de maisons à ossature bois et en poteaux poutres, le dirigeant privilégie logiquement l’isolation des murs et de la toiture en laine de bois, complétée de fibre de bois. Les peintures intérieures utilisées, sans odeur et composés organiques volatiles (COV), privilégient les composants végétaux et sont signées du Comptoir de l’Ours.
Une nouveauté originale, l’isolation employée des cloisons et du plafond est issue du recyclage de vêtements usagés. Cette laine de coton assure aussi une bonne isolation phonique. L’entreprise d’insertion Le Relais assure cette production, baptisée Le Métisse®. Roch Constructeur Bois emploie 29 personnes et atteint un chiffre d’affaires de 4 millions d’€ (exercice 2019). D.H.
Habitat 25 unit sa destinée à Néolia

Propriétaire d’un peu moins de 10.000 logements, l’office public HLM du Doubs Habitat 25 devait trouver un partenaire avec lequel s’allier pour respecter les dispositifs de la loi « Elan » qui impose aux bailleurs une taille minimale de 12.000 habitations. Après diverses options dans le champ public qui n’ont pas abouti, le scénario d’un rapprochement avec Néolia, très présent dans le Pays de Montbéliard où le bailleur est né, a été retenu.
Les deux structures constituent une Société Anonyme de Coordination (SAC) qui leur conserve leur autonomie opérationnelle et les maintient chacune comme interlocutrice de leurs locataires respectifs. Elles mutualisent par contre leurs moyens techniques internes. La SAC, qui aura son siège chez Habitat 25 à Besançon (Doubs), démarrera le 1er janvier 2021. Elle totalise 27.000 logements dans le Doubs, et 38.000 logements si l’on ajoute le patrimoine de Néolia hors du département. Sur le principe, elle est ouverte à d’autres bailleurs. M.N.
• Les étudiants de l’Esta assistent les commerçants dans la maîtrise des outils numériques

A partir de janvier 2021, les étudiants de 2ème et 3ème années de l’Esta qui forme des ingénieurs d’affaires à Belfort, prêtent main forte aux commerçants du Territoire de Belfort pour mettre place les outils numériques dont les besoins se sont révélés avec la crise sanitaire. En s’appuyant sur la CCI du Territoire de Belfort et la CPME, ils proposeront leurs services pendant 3 mois pour créer une boutique en ligne, faire du « click and collect », développer une activité de loisirs en ligne etc.
C’est l’occasion pour l’école d’ingénieurs de mettre en avant la double compétence commerciale et technologique de ses étudiants et la proximité voulue avec les entreprises dans le cursus qui comprend près de 2 ans de stages pour le parcours post-bac, des visites d’entreprises, des évènements professionnels, et des projets tutorés y compris pour des PME (réaliser une étude de marché, élaborer un plan marketing, construire un benchmarking…)
Cette particularité est présentée dans le livre blanc que vient d’écrire l’école pour mieux répondre à la demande du marché de l’emploi alors que la demande d’ingénieurs d’affaires croît, en particulier dans l’industrie. Plusieurs entreprises, Alstom, Clemessy, General Electric, Liebherr France, Lisi Automotive, M-Plus Group ont apporté leur contribution ainsi que des diplômés de l’Esta. C.P.

• Alexandre Arnodo prend d'assaut la Citadelle de Besançon
Ce lorrain de 42 ans, né à Forbach, élevé à Nancy et diplômé à Metz d’un DEA de droit communautaire, succède à Valéry Guy à la direction de la Citadelle de Besançon. Alexandre Arnodo choisit sa voie professionnelle dans la fonction publique et passe des concours au sortir de ses études supérieures.
En 2004, il commence sa carrière au Conseil général du Jura à Lons-le-Saunier, puis en juin 2006, il rejoint le service juridique de la ville de Besançon. Depuis une décennie, il travaille au pôle culture de la ville, accédant au poste de directeur adjoint.
Sa fine connaissance du monde culturel local l’a conduit à bien appréhender le site de la citadelle et ses différents espaces de visite, dont le musée de la déportation en cours de rénovation. Il prendra ses fonctions au 18 janvier 2021, mais consacrera en ce mois de décembre, un peu de temps pour son futur site qui domine, grâce à Vauban, toute la cité comtoise. D.H.